lundi 10 mars 2014

Finger in the nose

12/02/14 à Sagana
Jour 179 - étape 144 - 102km
Malgré un oiseau qui faisait un drôle de bruit (type modem ancien) dans le camping où je suis installé, seul comme d'habitude, la nuit fut tranquille au pied du mont Kenya

Au matin, deux problèmes surviennent; le fil métallique très fin qui me sert à nettoyer l'injecteur se casse et tombe dans l'herbe, impossible de le retrouver, pire qu'une aiguille dans une botte de foin et deuxièmement je constate que l'un des éléments en plastique qui s'insère dans les mâchoires des sacoches a disparu, il ne tenait plus très bien, j'avais essayé de l'ajuster mais il a du tomber lors de ma pause thé d'hier. Pire en faisant le tour de mes sacoches, un second éléments est absent. Mais cela ne m'empêchera pas de rouler.

Mis à part ça, le mont kenya est toujours caché dans sa brume, ça valait bien le détour! Sur la route je croise Didier (http://velosacoches.blog4ever.com/), un globetrotter français établi pour un temps à Nanyuki, il me racontera son tour du monde et me donnera quelques informations sur Nairobi. 

Puis la route se fait avec une facilité déconcertante, vitesse moyenne de 25km/h, vent dans le dos et descente. Je côtoie une ligne de chemin de fer sur fond de grandes plaines mais pas un train. Et j'établis un nouveau record de vitesse max en descente, 81km/h.

Les plaines disparaîtront après avoir franchi une nouvelle fois l'équateur et tout devient plus vert et plus équatorial. L'humidité est présente et le ciel couvert accentue cette sensation de moiteur mais c'est un climat idéal pour faire pousser et récolter des tas de fruits. Des stands sont visibles à chaque coin de rues et les bords de routes avec des régimes de bananes jaunes ou verts qui pendent. Après avoir rejoint John, nous passerons même dans une ville où les gens se jetent sur les voitures pour vendre leurs marchandises.

La journée se déroulant sous de très bons hospices, nous prolongerons plus loin que ce que nous avions prévu, cela nous rapprochera de Nairobi.

Safari breton

11/02/14 à Nanyuki
Jour 178 - étape 143 -97km 

Il a plu légèrement, une partie de la nuit et quelques gouttes au matin mais je vois le soleil se lever derrière les nuages. Au moin,s cette eau amplifiera le volume de la cascade de Thomson que nous allons voir ce matin

Après avoir payés le ticket être passés devant les 30m de chutes, nous descendons sur des pierres qui servent de marches, jusqu'à sa base, nous faisons super attention car les pierres humides sont de vraies patinoire. Arrivés en bas, c'est la forêt vierge avec des arbres gigantesques, les embruns de la cascade emplissent l'air d'humidité.

Pendant ce temps là, nos tentes sèchent tranquillement au soleil et au vent. Lorsque que nous prenons la route, ce même vent nous pousse allègrement sur le bitume neuf (route de classe B pourtant). Mais arrive la jonction vers la route (classe C) que nous voulons prendre, en France, on aurait dit piste même chemin, un peu humide avec les pluies de la veille.

Le temps tourne, on se croirait à la maison, ciel entièrement couvert et gris, petit pluie qu'on pourrait nommer crachin et 16° au compteur, derrière la bruine, au loin les collines me font penser aux falaises bretonne, ajouter à cela une sorte de landes et il ne manque plus que les galettes. 

Mais bon, pluie plus piste en terre, égal terre rouge qui colle aux pneus et aussi quelques glissades sans conséquence. Par contre, John a des gardes boues, des freins vbrake hydrauliques et un antivol sur la jante, toute cette boue bloque sa roue arrière, elle n'arrive plus à tourner. Nous profitons de ça pour manger et décision est prise. John rebrousse chemin pour retrouver l'asphalte et moi je continue (je n'ai pas de garde boue, etc). Le ciel est menaçant mais je tente. 

Et je fais bien car la route monte et change de texture ce qui améliore sa vélocité et puis le paysage est superbe, savane d'herbes jaunes ponctuée d'accacias. À ce moment là, arrive une chose surprenante, une barrière électrifiée avec un passage pour la route, des fils électriques pendants. Aller je passe, s'il y avait des animaux féroces, tout aurait été bien clôturé. 

Et juste après commence mon safari, des antilopes d'abord juste à 30m, puis des zèbres, des phacochères, des sortes de dindons, des oiseaux soient en liberté, soient derrière une clôture électrifiée. Il faut dire que je passe en bordure du sweetwater game reserve.

Je continue et perdu dans mes pensées, je lève la tête et une vingtaine de zèbres sont en liberté à moins de 20m à ma gauche, petits moment de bonheur. Il est plus facile de faire 100km comme cela.
Le mont Kenya est devant moi enfin, je crois car il est recouvert d'un épais rideau de nuages. Ce sera pour demain je l'espère.

On perd le Nord?

10/02/14 à Nyahururu
Jour 177 - étape 142 -68 km

Nous débutons la journée en retournant à un cyber café, nous sommes proche d'une high sckool, il y a donc des étudiants partout à vouloir faire des photocopies et des recherches sur le net. 

Nous partons vers le nord, eh oui! Nous voulons rejoindre une route qui mène au mont kKenya. Nous sortons par la 2x2 voies qui amène à Nairobi et nous bifurquons rapidement vers une route de classe B, pas mal abîmée. Cela ne durera pas, nous avons quand même mangé de la poussière par contre nous grimpons et le paysage devient encore plus vert, on pourrait appeler cela les Alpes Kenyennes, avec des vaches couleur pie qui broutent dans de grands près et même des sapins.

L'odeur aussi change, les fleurs sur les bords des routes, le vert de la nature, la ferme avec les vaches.
De grands vergers de caféiers vert bouteille et théiers vert pomme tranchent l'un sur l'autre. Je demande l'autorisation de visiter la thé factory mais cela me sera refuser, dommage cela m'aurait bien branché. 

C'est dans ce paysage champêtre que je passerai les 12000km de voyage et aussi 3 fois l'équateur, nord, sud et nord. Nous grimpons jusqu'à Sabukia view point à 2550m d'altitude pour une vue sur la vallée du rift. En haut, nous nous arrêtons à un petit stand pour acheter des mangues que l'on nous prépare, c'est royal.
Direction Nyahururu pour y voir les chutes de Thomson et camper. Après d'âpres discussions, nous avons le droit à 50 % de reduc pour le camping, il aura presque fallu que je pleure pour ça mais le prix était exorbitant. Et nous voilà seuls dans cet énorme camping. La visite des chutes ce sera pour demain car le temps, avant le coucher du soleil, nous était imparti pour descendre. Nous mangeons au coin du feu, les nuages se sont amoncelés, et déjà le tonnerre et les éclairs font leurs apparitions. Nous sommes prêts à tout ranger et après un énième feu d'artifice, de grosses gouttes tombent une à une puis ça s'accélère. Espérons au moins que cette pluie nettoiera nos vélos de la poussière.

Un dimanche à la campagne

09/02/14 à Nakuru
Jour 176 - étape 141 - 40km

Le courant s'est coupé à plusieurs reprises, la nuit dernière dans notre hôtel et à chaque fois, il est nécessaire de lancer le groupe électrogène mais malgré ça, la nuit a été calme, mis à part quelqu'un qui a tambouriné au portail énorme pour essayer d'entrer.

C'est parti pour une petite journée vers Nakuru moins de 35km. Sur les bords de route de nombreux petits stands vendent du miel d'acacia (pour une fois qu'ils servent à faire quelque chose de bien) dans de petites bouteilles d'alcool. Avec le soleil, les bouteilles semblent remplie d'ambre, nous nous arrêtons en acheter, il est vraiment excellent.

Autre particularité de cette région verdoyante, ce sont les pots au lait en attente d'être ramassés, par un pickup ou une moto, posés sous un eucalyptus. La nature est partout verte et contraste avec notre désert des jours précédents. Des rangées de grandes plantes grasses, type ananas mais en plus gros, ce sont faites raboter les feuilles et certaines ont des tiges extrêmement hautes, nous supposons que ce sont des aloevera.
L'humidité est palpable dans l'air, les lacs et les étangs regorgent d'oiseaux. 

Nous sommes dimanche et c'est jour de messe, que ce soit anglicane, baptiste, protestants ou catholique, tout le monde est sur son 31 pour y aller et les gospel et sermons resonnent dans les églises. 

Au Kenya, pas de sentiments d'insécurité, les enfants te font signe de la main, les adultes te disent Bonjour ou welcome et te sourient, nous roulons détendus. Souvent nous croisons des vélos qui transportent toujours ces fameux bidons jaunes à eau, mais aussi un passager, comme ces vélos taxi que nous verront dans les rues de Nakuru. 

En parlant de route, même si à l'approche de la 4ieme ville du kenya, l'état de la chaussée s'améliore, on peut dire que la route de l'information est plus avancée que le réseau routier. Ici il est possible de payer avec son téléphone dans de nombreux commerces mais aussi de faire des virements directement d'un mobile à l'autre.
 
Nous voilà à Nakuru, je profiterai d'un super débit pour mettre à jour le site.

0 pointé

08/02/14 à Mogotio
Jour 175 - étape 140 - 97km



Petit dej indien au messe avec les mêmes personnes que la veille, eux expédient le leur, en 5min alors que nous nous restons avec John à manger des chapatis au miel et à boire des thés au lait. 

Nous sommes contents car nous avons retrouvé pleinement l'asphalte aujourd'hui et même si de temps en temps, la route passe en mode caillou, c'est très court, et ne coupe pas notre enthousiasme.
Et puis, nous avons droit à de magnifiques point de vue sur le lac avec des traits de lumière qui perforent les nuages et illuminent des bancs d'herbes  vertes. Dans notre dos, une falaise de roches noires striées forme un rempart et à disséminer de gros blocs de pierres partout. 

La nature est verdoyante, il y a des oiseaux partout, de toutes les couleurs et de toutes les tailles dont une énorme autruche (je crois qu'une autruche est toujours énorme) qui se balade en liberté. 

Nous avançons bien, le vent dans le dos et surtout plus vite que les tortues de la taille d'un ballon de basket qui traversent la route. Malgré les panneaux signalant leurs lentes processions, une n'aura pas fini sa traversée. 

La journée se déroule bien, c'est l'impression qu'on en a après tant de jours à se lambiner sur les pistes. Le temps est frais 30°, j'ai à peine mis un peu de crème solaire et nous montons sans nous en apercevoir vers 1600m.

Et voilà que nous arrivons au point 0° N et 0° S, nous franchissons l'équateur et commençons à rouler sur la tête. D'ailleurs nous l'avons franchi 100m avant le panneau d'après nos gps. La petite ville qui suit sera notre étape finale dans un hôtel qui ressemble à une prison avec un gros barbecue au centre.

Des cailloux, des cailloux, toujours de cailloux

07/02/14 à Loruk
Jour 174 - étape 139 -78km



 Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu le soleil se lever, et c'est derrière les montagnes qu'il fait son apparition. La nuit a été calme et le vent a permis de rafraîchir l'atmosphère. Nous partons, la piste est bonne et damée comme il faut et nous montons gentiment vers 1400m. 

Sur les bords de la route, les femmes travaillent à faire des tas de petits cailloux sûrement pour les vendre ensuite mais que ça doit être fastidieux.
Les choses se gâtent dans la montée, nous aussi nous avons nos cailloux sur lesquels nous roulons et parfois il vaut mieux descendre du vélo car cela devient vraiment instable. Le temps est avec nous, le soleil est voilé par quelques nuages ce qui permet d'avoir du frais et puis nous sommes à 1400m. Sur cette piste, nous ne verrons passer qu'une voiture, des dromadaires et quelques motos. 

Les motos sont en général le meilleur moyen de transport, utilisées comme taxi, souvent à 4 personnes dessus avec le moto radio à fond.

Voilà nous abordons la descente, mais quelle frustration de ne pas pouvoir lâcher les chevaux, le risque est la pour Azimut et moi, de gros cailloux acérés ou de petites pierres qui roulent. Nous descendons et cela fait plus de 4h que nous sommes partis, il fait à nouveau très chaud et nous avons faim. Nous nous arrêtons dans le premier village qui vient et nous festoirons de 2 repas, 2 assiettes de riz avec chou, viande et haricots. 

15h en selle, l'eau de nos bouteilles est à la même température que le thé que je viens de boire. Le temps est couvert et les nuages de plus en plus gris, nous entendons le tonnerre mais pas de pluie salvatrice pour nous refroidir. 

Par contre après 800km de piste, nous retrouvons enfin le bitume et mes fesses en remercient son inventeur. Nous serons un petit peu désappointés en le voyant disparaître après 1km mais les ouvriers sont en plein travail et nous le retrouvons rapidement. 

Nous roulons allègrement quand nous sommes abordés par le manager indien du projet de construction de la route, il nous invite à son "camps". Nous acceptons et sommes ravis par l'accueil, nous avons droit à une maison privée avec douche et chambre ainsi que le repas indien avec l'équipe des ingénieurs indiens aussi.