vendredi 9 mai 2014

Enfin ça roule et c'est superbe

13/04/14 à namwala
Jour 238 - étape 189

Toujours pas un lion ou une hyène pour venir nous ennuyer même quand on dort en plein milieu des hautes herbes. La lune presque pleine, nous aura bien éclairé, annonçant un jour plus ensoleillé.

Alors que nous déjeunons, nous entendons quelques voix mais, une fois que, les personnes nous ont vu ou peut être la tente qui sèche, elles décampent à vive allure. 

La piste se fait meilleur, nous arrivons à rouler ou peut être est ce le repos, nous atteignons un village en moins d'une heure, et nous y demanderons de l'eau, un jeune homme nous en donnera de sa réserve, elle est un peu opaque mais cela ira.

Nous continuons et changement de paysage, la piste devient grise et très sèche, malaxée par les troupeaux qui y passent à la saison des pluies, le sol est plein de petites bosses. Autour de nous, des îlots d'acacias et de cactus avec entre des herbes qui ondulent avec le vent, de temps en temps, une thermitière essaye de sortir de terre, toujours de cette couleur grise glaise.

Passage par un second village, plus grand, nous nous arrêtons près d'un puits où une femme nous tirera de l'eau avec son petit seau. A la sortie du village, une grande plaine herbeuse s'ouvre devant nous. Il n'en faudrait pas beaucoup pour qu'un guépard sorte des herbes et attaque une antilope, mais les seuls animaux que nous verrons, sont toujours des vaches.

Nous retrouvons les arbres et le sable puis au détour d'un virage et d'une petite descente, la piste s'arrête brutalement et est coupée par une rivière de 10m de large. On stoppe, on teste à coup de bambou, cela monte jusqu'à mi-cuisse. En aval et en amont, pas plus de pont ou de guet. On ne va pas s'éterniser, j'enlève mon short et mes chaussures et fais passer les sacoches et vélos. Avec mon bambou pour me maintenir et ma barbe, je me prendrai presque pour Moise, ouvrant les eaux. Une dizaine d'aller retour seront nécessaires, Amélie suivra en marchant sur la pointe des pieds pour ne pas être trop mouillée.

Nous revoilà sur du dur et arrivons à un petit port où le bac est en attente. Les deux pilotes, par contre, vont prendre leurs pauses déjeuner et nous invite à manger avec eux. Cela tombe bien car il n'y avait aucun autre endroit pour manger, seulement quelques échoppes.

La traversée vaut celle de la Loire avec le bac, le vent forme des vagues qui font tanguer le navire. Nous voilà sur l'autre rive, même paysage de marais avec ces hautes herbes et ces lagunes, une piste cabossée, ça secoue de partout. Nous montons sur la digue et voyons la rivière Kafue coulait sinueusement. 

Ce matin, j'ai passé les 16051 km, même si aujourd'hui et hier, nous n'avons pas rouler très vite, les jours eux coulent toujours aussi rapidement. Nous voici à Namwala, 3 jours d'effort mérite bien un hôtel et une bonne douche. Nous partirons visiter le petit marché local au soleil couchant, pour nous acheter de quoi préparer un bon repas.