samedi 26 avril 2014

Comme dans un film ?

K06/04/14 à Lusaka
Jour 231 - étape 186

Programme de la matinée, se lever tôt et partir tôt car je ne sais pas combien de temps va me prendre l'ascension.  J'ai la chance que le ciel soit couvert, il tombe même quelques gouttes, la température n'est que de 23° C à 8h00.

Je rentre tout de suite dans le vif du sujet, 3km en 30min, le polo déjà entièrement trempé. Derrière moi, je laisserai les bords du lac kariba et le fleuve zambese. 

Je fais attention à cette route qui grimpe fortement, les bords de route sont recouverts de déchets en tout genre et surtout de restes d'accidents. D'ailleurs, à la sortie d'un virage, un camion retourné et deux à l'arrêt, plus loin une voiture cabossée dans le mauvais sens et des traces de pneus qui colorent la chaussée. 

Après 3h de ce type de montée à 10km/h, le dénivelé se fait plus tendre et à 40km enfin du plat. De là, jusqu'à Kafue, je serai poussé par un fort vent et ferai du 30km/h de moyenne. Je franchi la rivière kafue et son bassin, la nature est plus verte et à de relent de marais. 

Je m'arrête à Kafue, mange toujours le même type de repas, farine de maïs, poulet et chou/épinard, depuis la Tanzanie (et ces frites), je n'ai jamais eu autre chose. Je passe un court instant dans un cyber, ici le prix de l'internet mobile est exorbitant. 

Puis je repars vers Lusaka, seulement à 45km, par contre la route se fait plus grosse et le trafic plus important. Il ne me reste que 20km, je contacte Natalia warmshower qui m'héberge et met en route la navigation gps. Et voici que je me retrouve sur une petite piste rouge qui fait le tour de Lusaka par sa banlieue. La route est une vraie montagne russe, des trous énormes dans lesquels je passe sans difficultés, moi qui avait envie d'arriver rapidement après cette longue journée. Bon, je rentre dans la ville et trouverai le lieu de résidence de Natalia et Alice. 

Je suis accueilli très chaleureusement, la douche chaude m'attend, et un copieux repas aussi.

Sourire au Mozambique

24/03/14 à m?
Jour 218 - étape 175 - 124km

Dès 5h30, j'entends les gens qui empruntent la route, soit à pied,  soit à vélo, du coup je me lève car dès que le soleil est levé, je suis à nouveau visible. Mais paradoxalement, c'est qu'une fois levé, je n'ai plus à me cacher, personne ne viendra plus me réveiller.  Par contre, une fois visible, je serai vu et un attroupement se forme devant la bâtisse. Personne n'ose s'approcher, peut être me prennent ils pour le fantôme qui hante les lieux. Je prépare mes affaires et sort, on dirait un comité d'accueil mais les gens sont tout sourire. D'accueil, depuis mon arrivée au Mozambique, je trouve les gens plus chaleureux, plus souriants, moins de muzungu, ni de demande d'argent. 

Au loin, un front nuageux semble fournir de la pluie au montagnes et je me dirige droit sur lui. J'avance bien malgré le fait que la route soit en dent de scie, je descend plus que je ne monte. Tous ces efforts me donnent soif et heureusement qu'il est toujours facile de trouver une pompe à mains, fournissant de la bonne eau (j'y mets quand même des pastilles). Et cela donne faim aussi, dans un des rares villages où il y a du monde, c'est jour de marché, je m'arrête manger des frites, chou, tomates. Moi qui croyait que les africains ne mangeaient que du riz, je crois qu'ils mangent plus de frites que les belges. A chaque petit village, son petit stand de frites, plaque d'inox bombée remplie d'huile, sur un four en briques, c'est aussi simple que ça. 

Pas facile de trouver autre chose que ça à manger et je comprend, les seules choses qu'il y a à vendre sur le bords des routes, sont du charbon, de l'huile, des tomates et des pommes de terre.

Je fais mon second arrêt devant un petit shop sous un bungalow quand je vois passer Luc et Philippe, moi qui croyait qu'ils étaient plus avancés que ça.
Nous continuons tous les 3, un grain nous obligera à stopper et demander un toit au 3ieme bataillon de "je ne sais quoi", je n'avais pas envie que mes chaussures soient une nouvelle fois trempées. 

Arrivés à la jonction vers Tete, la seule guesthouse est hors de prix pour ce que s'est. Luc et Philippe prendront une autre direction et moi, je vais vers Tete, trouver un endroit où poser la tente. 

J'aperçois un panneau "church", peut être une solution et demande aussi à un jeune à vélo où trouver de l'eau. Et bien, la pompe est en face de l'église, bâtisse en briques rouges et taules.

Je demanderai si je peux poser la tente devant et on finira par me proposer de dormir à l'intérieur, dans un espace entre les bancs en pierre. J'accepte, j'ai un toit, je prends une douche, c'est royal. Par contre, au cours du repas que je prépare, je vois se balader fourmis, araignées, cafards mais aussi une autre petite bête plus rapide qui s'avèrera être un scorpion, je le mets dehors, espérons qu'il ne vienne pas m'embêter pendant la nuit.