mercredi 26 février 2014

Procession II - le retour

19/01/14 à Arba minch
Jour 155 - Etape 124 - 56km

Après qu'Amélie eu été cherché le pain accompagnée par son bodyguard, nous prenons le petit déjeuner sous les arbres, il n'est que 8h30 et le soleil chauffe déjà bien.

Quelques kilomètres après être partis, nous voyons traversé une sorte d'écureuil avec un fruit, nous le suivons du regard et il est rejoint par un autre de ces congénères. Cela nous permet aussi de nous apercevoir qu'une famille de singes a élu domicile dans les arbres qui bordent la forêt vers le lac. Je ne sais quelle espèce s'est mais certains sont très imposants.

La végétation a changé maintenant, ce sont surtout des bananiers avec leurs régimes verts ainsi que des manguiers chargés de fruits. Souvent à des points stratégiques d'arrêt des camions et des bus, des femmes se jetent sur les véhicules pour proposer leurs marchandises. D'autres champs font leur apparition, de petites boules blanches sur de petits arbustes, la région est connue pour son coton.

La route se transforme souvent en piste afin de permettre sa reconstruction, dès que nous y croisons un véhicule, nous disparaissons sous un nuage de poussière. La route se rapproche de temps en temps de ce lac couleur terre, nous scrutons les berges à la recherche d'éventuels animaux sauvages.

De nombreux enfants et adultes profitent des points d'eau pour se laver ou faire leur lessive. Quelques enfants courent tout nus à côté de nous et nous en verrons un faire du vélo dans le plus simple appareil.
Nous nous rapprochons d'Arba minch, au loin un groupe de gens est rassemblé, nouvelle procession religieuse pour l'épiphanie mais avec beaucoup plus de monde qu'hier. Avec nos vélos, nous sommes rapidement entourés de jeunes qui nous parlent, nous touchent, nous poussent, impossible de passer inaperçus. La tension monte un peu et nous décidons de nous réfugier dans un restaurant, le temps que la foule se disperse, cependant une trentaine d'enfants reste planter devant l'entrée.

Il y a moins de monde, nous partons rapidement du restaurant, là aussi c'est un peu "chaud", jour de fête et alcool, échauffent les esprits entre certains clients, sans tarder nous filons vers Arba, ville adossée à la montagne, ville haute et basse. Une dernière grosse montée donnera du fil à retordre à Amélie et son vélo, mais nous voilà en haut et nous trouvons un petit hôtel ombragé

Epiphanie

18/01/14 à ? 
Jour 154 - Etape 123 - 78km
 

Nous commençons la journée par la visite du marché de Sodo à la recherche d'épices pour enrichir le thé ethiopien. Nous voici devant la mosquée après être passés par un chemin chaotique, des stands de chaussures en plastique ou des vendeuses de graines et de farine sont en pleine préparation. 

Nous déambulons à la recherche de ce que nous voulons. Mais surtout nous sommes l'attraction principale et sommes poursuivis par de nombreux enfants, plus ou moins agressifs et toujours répétant "farangi" ou french. Ils nous escorteront tout le marché et un ou deux essayeront de me faire les poches mais je suis aux aguets et tout est rangé dans ma sacoche avant, bien plaquée contre mon dos. La visite ne se faisant pas dans la detente, nous fuyons rapidement vers notre hotel pour prendre nos vélos et la route.

Nous débutons par 30km de descente pour passer de 1900m à 1300m et nous rapprochons du lac Abaya, que nous voyons se profiler au bout de la ligne droite.
Toujours interpellés par les enfants et les ados, j'en aurais entendu des noms tout au long de ma traversée de l'éthiopie : china, japanes, french, jamaicain, américain, israélien.

La route se transforme pour un temps en piste et la progression se fait plus lente, nous traversons un village mais l'ambiance ne nous invite pas à nous arrêter. Nous préférons une petite maison à café isolée où seule une vingtaine de personnes nous épient. Nous y picorerons des beignets auxquels j'ajoute de la confiture car ils sont trop secs.

Quelques vendeurs de fruits, nous arrêtent sur les bords de route pour vendre bananes, avocats, papayes et manguesw et un fruit que je ne connais pas et des oranges acides et immangeables.

Arba minch est encore loin et nous préférons stopper dans une petite ville où il y a 3 hôtels, nous prendrons le moins pourri, il y a au moins une douche qui fonctionne. On y sent l'odeur de la viande grillée, je n'aurai jamais mangé autant de viande et je suis supris par la quantité de viande ingurgitée par les ethiopiens.

Nous mettons en place la moustiquaire, prenons une douche froide qui fait du bien, vu que les températures augmentent plus nous descendons vers le sud et en altitude. Nous irons faire un tour à l'extérieur juste au moment du passage d'une procession. Moment magique, où un prêtre en tenue bleue accompagné par son groupe de danseurs, rejoint un autre cortège parti de l'opposé de la ville. Des policiers pour gérer le tout, des personnes qui s'agenouillent en pleine rue et baisent le bitume et nous, entourés de gamins qui nous observent, interpellent, plus fasciner par nous que par ce moment de l'épiphanie. Des adultes qui les dispersent. Des groupes en trans qui court. Un tapis est déroulé devant les religieux pour leurs permettre l'accès à l'église. La rue est bondée et nous nous échappons "discrètement".