vendredi 8 novembre 2013

Ca commence à descendre

Le 25/10/13 à Akcatekir
Jour 71 - Etape 64 - 80 km
 

Ce matin, peu après l'appel du muezzin, nous sommes réveillés par le concert que donnent les ouvriers avec leurs marteaux accompagnés par un petit oiseau posé sur le muret en parpaing qui entoure la maison.

Le jour est juste levé et on distingue à peine la barrière de montagnes derrière l'immeuble en construction sur lequel les ouvriers s'agitent. Nous n'attendons pas que le jour se lève, nous remballons la bâche et nos affaires et filons à l'anglaise. Nous prendrons le petit dej 1 km plus loin, au soleil levant, il faut dire qu'il fait 1° et qu'il y a encore du givre sur les parebrises des voitures.
Petit dej au soleil, confiture de rose, simuli de nutela, miel de pin, arrosé de thé avec vu sur les montagnes, c'est magique et cela nous donne des forces pour attaquer la descente.


Mais peu de temps après nous nous arrêtons au centre de Camardi car c'est jour de marché. Nous faisons des achats de légumes et raisins secs qui abondent. Les hommes se baladent presque tous avec un pantalon traditionnel très ample entre les cuisses.

 À un stand de raisins secs, nous avons le droit de goûter à un plat de tripes avec (?) sur du pain accompagné de thé préparé par la maman, à 10h ça fait son effet.


Nous repartons et tout roule, soleil, descente et nous stoppons à Kamish pour une pause thé, Stephen décide de s'acheter un de ces fameux pantalon, le vendeur arrivera à lui trouver sa taille. Pendant ce temps là, le vendeur de çai amène son vélo pour un petit checkup, tout cela entouré de multiples yeux. Cela va quand même durer plus de 2 heures, nous devons changer le derailleur avec un d'occasion, dégoté chez un vendeur du coin, changement de câble, coups de marteau, forçage avec la pince. Nous ferons le maximum avec les moyens mis à notre disposition, au moins quelques vitesses peuvent passer et nous ne voulons pas empirer les choses. Le cafetier est content et nous offrira le repas et les thés. Nous repartons et cela descend bien si bien qu'à un moment on est obligé de regrimper de 500m environ. Petite pause pâtisserie (même si on a pas fait de gros efforts dans la journée), on nous offre le thé.
Puis nous trouvons hors du village, un chemin qui nous mène dans les pins sans être vus, par contre difficile d'avoir un espace plan du coup on est obligé d'enlever pierres, pommes de pin et bois.
Pas loin de nous, il doit y avoir un berger car nous entendons les cloches de ces bêtes, nous sommes à 1280m et il ne fait toujours pas chaud alors que nous sommes à moins de 100m de la mer.

Point culminant

Le 24/10/13 à Camardi
Jour 70 - Etape 63 - 87 km

Le coucher a été un peu speed hier soir car une voiture s'est arrêtée pas très loin de l'entrée du site où nous étions et a stationnée un moment, du coup nous avons fait le noir total, histoire de ne pas se faire repérer. J'imagine des lueurs rouges et blanches dans des cavités troglodytes. En pleine nuit, la lune a éclairé le canyon et l'on pouvait voir les parois et les formes des concretions alentours. Et ce matin c'est le soleil qui rentre peu à peu dans le logis. À une dizaine de mètre de hauteur, une petite salle avec ce qui ressemble à 2 couchettes, une étagère et un foyer central, toutes les parois sont recouvertes de suie. À côté dans l'église, simple cavité sombre de 10m2 avec des piliers, il est encore possible de voir des fresques bibliques au plafond.




Nous prenons la route, et première épreuve, une grimpette à pied, à pousser le vélo, sur une route en lasset, mal pavée, 200m d'altitude en 1km même le gps ne s'incrémente pas, tellement nous n'avançons pas assez rapidement.
Plateau à nouveau, plateau où les hommes sèment encore à la main et où nous sommes au paradis de la pomme de terre. Des groupes travailleurs saisonniers se forment pour les ramasser, les mettant ensuite dans des sacs blancs posés à la verticale, de loin on pourrait croire à des pierres tombales. Sur ce plateau, nous avons à notre gauche et à notre droite, des remparts enneigés, nous bifurquons et nous nous dirigeons droit vers la muraille de l'est. Alors que nous faisons tranquillement notre pause déjeuner, nous sommes rejoins par un petit papi, chapeau et barbe, qui nous persuade de le suivre pour aller voir quelque chose de taillée dans les rochers. Il fait même un croquis sur mon calepin ressemblant à un visage de femme de profil.

Pourquoi pas aller voir? Sur ce, arrive discrètement un gars sur sa moto, ils partent tous les 2 et nous suivons la fine équipe avec nos bicyclettes et nos sandwichs en main. Arrivés sur le lieu, le pépé nous designe un truc dans un bloc de pierre, nous ne reconnaissons rien et son compère d'attendre plus loin. Le pépé s'en va et l'autre gars de venir nous demander de l'argent, à ce que nous comprenons, pour ce que l'on vient de voir. Il restera 10min à tourner, pendant que nous reprenons notre repas, ça sent l'embrouille mais il finira par partir.
Nous reprenons la route direction le col à 1720m, avant cette effort, nous nous voyons offrir un thé par un groupe d'homme tout étonné de nous voir là. La pause est rapide car nous ne savons pas ce qui nous attends.
Enfin de compte, la montée sera très progressive, moins difficile que celle de ce matin et nous atteindrons notre but avant la tombée de la nuit. La descente se fait à grande vitesse, et il s'en est failli de peu que je batte à nouveau le record de vitesse, tout ça, au milieu des vergers de pommiers. Une pomme différente pour chaque versant.
Sur notre gauche, nous avons droit de "toucher" les montagnes enneigées qui tombent à pic dans la vallée, parfois des failles se forment entre 2 de ces gigantesques monts comme des cicatrices. Pour couronner le tout, nous avons un coucher de soleil royal, dommage qui soit dans notre dos. Nous arrivons un peu juste à |Camardi pour faire quelques courses et nous décidons de demander l'hospitalité à des ouvriers en bâtiment parqués dans de grandes tentes mais visiblement, ils nous font comprendre qu'il vaut mieux aller à l'hôtel. Nous sommes un peu déçu, du coup, nous squattons le sous sol d'une maison à moitié en construction, à moitié en vente juste devant le chantier des ouvriers. Cela ne fait pas rêver mais au moins nous n'aurons pas de vent glaciale et auront un petit matelas de sable et graviers pour nous allonger.