dimanche 9 mars 2014

Par monts et par vaux

06/02/14 à Kalowa
Jour 173 - étape 138 - 80km

Ce                      matin, avec le vent de la nuit, le camping est recouvert de petites branches d'acacia, malgré le fait de tracer un chemin avec ma chaussure pour en sortir, je crèverai 3km après être partis.
Je commence à savoir réparer les crevaisons rapidement et sans eau. Nous arrivons à la jonction où la route part vers l'Ouganda, en montant, dans les montagnes alors que nous nous prenons la piste qui suit le bas de cette chaîne. 

La piste est de meilleur qualité que la route, certains endroits sont damés, nous montons tranquillement en parallèle de la base des montagnes ce qui nous donnera une superbe vue sur la vallée avec de grands arbres et des collines rouges.

Nous croisons des femmes en tenues traditionnelles, le coup entouré de colliers de façon concentrique et plat mais impossible de les prendre en photo, même chose pour ce jeune pokot qui part à la chasse avec son arc et son portable, même chose pour le groupe d'hommes, assis sous un arbre, écoutant un ancêtre parler.

Nous traversons nos premières rivières avec de l'eau soit en roulant rapidement, soit en jouant les funambules sur des pierres. Avant l'une d'elle, nous sommes poursuivis par plein d'écoliers en violet, ce sera de même par des enfants en bleu en passant par toutes les couleurs de l'arc en ciel.
Ils ne doivent pas voir souvent de touristes dans le coin,  dommage car la piste permet d'admirer des paysages superbes. 

Après le repas du midi, nous reprenons la route, c'est plus aisé, il fait moins chaud, sûrement l'air qui descend des montagnes et la route bifurque vers la vallée. La végétation est luxuriante, bananiers, manguiers et papayiers.

Nous nous arrêtons à kalowa, dans un café pour prendre de l'eau, un gars qui se dit de la police veut voir nos passeports, les gens autour acquiescent. Puis nous filons vers l'est et trouvons aisément une place derrière une haie d'arbre pour faire du camping sauvage, cela faisait longtemps.

Putain d'acacia

05/02/14 à Marsa
Jour 172 - étape 137 - 31km



Ce matin, levés 6h, Thorsten part en solo pour l'Ouganda, il nous fait ces adieux, cela a été un plaisir de rouler avec lui, toujours souriant, jamais à se plaindre et puis nous avons le même rythme, rendez vous est pris en Europe. 

Avec John, nous repartons en binôme et dès la sortie du village, le paysage n'a plus la même physionomie, nous sommes au pied d'une chaîne de montagnes qui doit alimenter en eau la plaine, ce qui fait que tout est vert et plus grand, et puis les rivières que nous traversons ne sont plus à sec. Du coup, comme la végétation est luxuriante, nous croisons des troupeaux de bovins qui partent pâturer. Les vachers qui les accompagnent, sont soient munis de fusil d'assaut, soient d'arc et de flèches, pas rassurant ni l'un ni l'autre.
 
Nous décidons de faire une petite journée avant d'attaquer la descente vers Nairobi, qui à priori, devrait se faire sur du bitume. Nous nous arrêtons donc avant la jonction, dans un camping très bien situé, au bord d'une rivière, sous de grands arbres, seul hic ce sont des acacias. 

Nous ne sommes que 2 et les autres locataires sont des singes qui jouent et des chèvres qui belent sans arrêt. Dans l'après midi, je répare une 3ieme fois mon matelas "putain d'acacia", si cela ne suffit pas, j'en trouverai un à nairobi. 

En soirée, le vent se met à souffler d'abord en charriant de la poussière sur la rivière qui borde le camping puis plus fort aux travers des grands arbres, cela devient inquiétant et des branches plus ou moins grosses tombent, les plus petites couvertes d'épines. Nous irons nous réfugier dans la cantine en attendant que cela passe mais le vent ne faiblira que peu.

Plaines de savane

04/02/14 à Kainuk 
Jour 171 - étape 136 - 86km

Nous prenons le petit dej sur la terrasse d'un hôtel/restaurant des chapatis et du thé, toujours sous le regard des badauds. Le soleil est déjà chaud, il est 8h30 et nous prenons la route.
Mis à part les arbres qui paraissent plus vert et quelques thermitières qui aiguaillent la vue de cette plaine, la route reste le même tape cul. Toujours des montagnes au fond et à droite, cachées par la brume. Moment de détente quand nous suivons un cycliste local qui connaît le raccourci parmi les acacias, en parallèle de la route.

Nous ferons un arrêt dans un petit village et serons renseignés par un agent (?), nous disant qu'une ethnie les topok sont un peu agressifs et que nous devrions nous renseigner au préalable. Pendant le temps de la discussion, nous sommes entourés par de nombreux jeunes dont des filles avec des rangées de collier, comme les femmes girafes, aux couleurs du kenya.

Lors de l'arrêt repas, nous gouterons l'ugali matubo (pâte de maïs accompagnée de tripes) et repartons rapidement car nous ne voulons pas finir la journée trop tard. Mais c'est dur il fait extrêmement chaud et je me rappelle pourquoi la route est si mauvaise, il fait parfois 55°C à l'ombre par ici même le macadam ne tient pas.

Cela n'empêche pas les convois de camions de passer, accompagnés de leurs escortes militaires, ils soulèvent une tonne de poussière qui nous fait disparaître. Et pour ne pas nous faire écraser nous nous arrêtons. Les conducteurs ont toujours une pensée pour nous et nous demandent régulièrement si nous allons bien. 

Moi ça va mais mon t-shirt avec la carte, offert par mes collègues, a rendu l'âme, des trous partout qui s'agrandissaient. Du coup, je découpe la carte, elle me servait bien à indiquer le trajet. Thorsten me donnera un polo, comme pour les chambres à air, il en avait emmené trop.

La fin de journée est magique, nous longeons le parc national "south turkana" où nous verrons de petites antilopes, aigle et autres oiseaux qui vivent dans cette savane de hautes herbes et au loin une vue sur la plaine et les montagnes. Longue descente vers Kainuk où une forêt plus dense apparaît déjà.