lundi 30 septembre 2013

Les chemins se corsent

Le 17/09/13 à Dunavesce
Jour 33 - Etape 31 - 90 km
La nuit fut plus reposante que la veille, même, et pour passer pour un vieux con, si nos jeunes compagnons de chambré ont encore fait la fête bien tard et invités quelques filles à passer la nuit avec eux, nous étions toujours dans une chambre de 8.
Levé 7h30, petit dej et rangement du linge qui sèche depuis hier puis avant le départ nous discutons avec le gardien de l'hôtel qui aimerait que nous passions dans sa ville natale mais elle n'est pas sur notre chemin. Le gars nous trouve "amazing" et que lui n'a jamais fait 3000km à vélo de toute sa vie.
Ça y est, c'est le départ sous un ciel gris et chargé, il a encore plu ce matin. Direction la berge ouest du Danube où nous récupérons l'ev6. La sortie de Budapest se fait via de vieux bâtiments industriels sur un chemin rempli de flaques d'eau énormes. Peu à peu, le chemin s'agrandit et s'améliore. Par contre au niveau conditions météo cela empire, à notre arrêt déjeuner, après avoir acheté du beurre (plutôt de la margarine), le vent souffle à faire plier les roseaux et les branches des peupliers. L'arrêt se fera sous le parvis d'un resto d'été au bords d'un point d'eau.

Notre route ne suit plus le Danube, nous sommes plutôt pris entre 2 de ces bras sur une sorte d'ile ou de péninsule (appelé ici sziget - tous les noms de village commencent par cela). Le vent est de nord ouest et cela tombe bien car soit nous nous dirigeons vers le sud soit vers le sud est.

Au niveau de Rackeve, nous sortons de l'île et poursuivons le long d'un chemin résidentiel et là, c'est du sport, du gymkhana afin d'éviter les petits trous qui font sauter le vélo, j'en ai mal au bras. Mais il n'y a pas que les trous à éviter, il faut aussi éviter les noix (il y en a partout), les glands (pas que dans leurs voitures), les marrons, les branches à terre. Éviter aussi les branches des saules pleureurs qui descendent sur la route et pour finir Stephen subit la première attaque de chien, il avait l'air féroce mais on ne savait pas s'il voulait jouer ou nous chiquer. 2h à ce rythme, ça nous fatigue et fait baisser notre moyenne.

Ce n'est pas terminé nous voici maintenant sur une digue en herbe à rouler dans la ornière pour prendre un peu de vitesse, il est navrant d'avoir un tel vent dans le dos et de ne pas pouvoir en profiter. Cette digue en herbe à de faux air de plaine mongole,  le ciel se dégage et le coucher du soleil illumine la ville industrielle de Dunaujvaros. Un bref arrêt dans une micro épicerie pour trouver du pain mais nous sortons bredouilles. Nous continuons sur la digue, essayons de communiquer avec un autochtone, puis trouvons ce qui ressemble à une vieille étable, seul bâtiment non cadenassé, sans portail et sans chien. Une nouvelle lune presque pleine est là pour nous éclairer, il va surement faire froid ce soir.

dimanche 29 septembre 2013

Arrivée de nuit à Buda

Le 15/09/13 à Budapest
Jour 31 - Etape 30 - 142 km
Cette nuit au lieu des gouttes qui tombaient, ce sont les noix qui par intermittence, résonnaient sur le toit de la maisonnet et sur le sol. Bon signe, du coup ce matin, c'est le soleil qui nous réchauffe de ces rayons. Après un rapide déjeuné sous le haut vent de la maison, nous amenons Amélie à la gare de komarom où elle prend son train pour rentrer, heureusement que le soleil brille, cela rend le moment moins triste. D'ailleurs elle ramène avec elle quelques effets (2 guides obsolètes, la boite à beurre qui rouille, la boite à oeuf trop petite et le support de la sacoche avant).

Ensuite nous prenons le pont qui nous mène à la ville jumelle de komaron du côté slovaque, à une époque les 2 villes n'en formaient qu'une. Nous avons décidé de prendre par le chemin le plus court pour aller à Budapest mais cela débute par une piste caillouteuse qui aura une nouvelle fois raison de notre boite à savon en effet Stephen avait déjà roulé sur l .précédente lors de notre voyage en Espagne et la rebelote, malgré le filet! Mais heureusement que le savon était à l'intérieur, il a amorti l'écrasement et un coup de multioutils sur redonnera une allure presque correcte.
Avec la pluie et la boue de la veille, nos bécanes ne sont pas belles à voir ni à entendre. Au loin, un panneau "car wash", nous pourrons y faire un arrêt mais avant, stop dans une petite échoppe qui ne paie pas de mine, nous y achetons plusieurs variétés de graines (riz, lentilles, flocons de soja) et cherchons de nouvelles bouteilles car hier Amélie se les ai faite échanger gentiment en allant chercher de l'eau et le modèle ne tient pas dans la main et plie.
Toujours pas en vue de notre car wash c'est à ce moment que nous passons dans un village où les vendanges semblent avoir débutées car les gens s'afférent autour des vignes et lavent des tonneaux au karsher. Ni une, ni deux nous leurs demandons leurs aides pour un petit coup de nettoyage, ils acceptent avec joie et sourires. S'en suit un échange sur le voyage (une personne parle anglais), il nous offrent le café, l'eau et même un verre de vin (type riesling; pas mon préféré), nous restons discuter, ils sont vraiment très gentils et nous souhaite bon voyage. Nous repartons le baume au cœur par contre 5 km plus tard, le chemin redevient boueux, nous sommes obligés de faire très attention car nos vélos glissent comme sur de la neige. Ça ira cette boue ne salira que très peu nos beaux vélos.
 
Sur la grand route, nous sommes rattrapés par un groupe de 3 jeunes cyclos qui vont bon train, la veille ils avaient fait 170km, veulent être à Budapest ce soir et ont pour objectif Odessa. Les kilomètres s'avalent vite à discuter avec eux et nous arrivons rapidement à Rsztergon où nous déjeunerons dans un parc en faisant sécher la tente. Nous y gouterons un fromage sans gout que nous avons acheté à la petite boutique.
Nous aussi, nous voulons atteindre Budapest aujourd'hui, seulement 70km par la rive sud. Bonne surprise un panneau nous indique 51km par la rive nord et nous avons déjà fait 10km. Nous passons par Szob en prenant le ferry et aussi par God mais cela ne nous porte pas chance car au final nous faisons 140km et arrivons de nuit à Budapest, toute est illuminée, la ville a l'air magnifique. Pour terminer, nous fixons vers les hôtels à backpacker, pour trouver un hôtel pas cher à 10e la nuit (après un léger marchandage), internet compris.

samedi 28 septembre 2013

Komarom sous la pluie

Le 14/09/13 à Komarno
Jour 30 - Etape 29 - 56 km

Il a plu toute la nuit et le réveil est plus difficile quand on se dit qu'il va falloir affronter le froid et la pluie pour défaire les tentes. Nous prenons le petit dej sous l'abside avec un bon thé chaud pour se réchauffer ensuite c'est le départ enfin presque car le chemin de terre par lequel nous sommes arrivés la veille, est détrempé. La paille plus la boue s'accumulent dans mes freins. Et avant d'atteindre la grande route, nous enlevons une masse énorme qui m'aurait empêché de rouler et freiner. Alors que d'habitude, le but est d'éviter les flaques, là, j'essaye de passer au travers d'un maximum afin de nettoyer mon vélo qui ressemble à un vieux tas de boue, il est pas beau à voir et mes sacoches non plus.
Nous quittons la grand route pour de petits chemins et croisons un couple de cyclo, dont l'un d'eux, nous lance un "good luck for...", nous comprendrons plus tard que cela devait êtes "for the trail", vu le chemin gadouilleux que nous empruntons. Nous passons à côté d'un champs de citrouille écrasée dont les corbeaux se délectent, nous en glanons une pour le soir. Le chemin est coriace mais cela va mis à part une petit chute pour Stephen qui arrachera les serres câbles de sa cagette.
Il pleut toujours, nous passons à Acs où il nous faut faire des courses pour dimanche. Le village me donne l'impression d'une ville du far west avec peu d'enseigne pour savoir quels sont les types de magasins, des avancés de toit et des barres métalliques pour poser ces vélos. Nous décidons de nous faire un resto mais rien en vue, dans le saloon du coin, un habitant nous indique un lieu et nous rentrons dans ce qui ressemble à une grande pâtisserie avec un étale de gâteaux plus alléchants, les uns que les autres. Au menu soupe de poulet au knoki, accompagnée d'un peu d'harissa puis viande panée et patates. Tout au long du repas, des clients viennent chercher d'énormes gâteaux avec plein de crème, du coup en dessert, je m'en prends une part avec crème et fruits rouges, délicieux!
Il nous faut reprendre la route et atteindre Komarom d'où Amélie prendra son train. Nous sillonnons la ville, essayons de voir les châteaux qui sont recouverts de végétation ou fermés, le manoir est fermé, le tout sous une pluie intermittente. Nous cherchons un lieu au sec pour dormir mais difficile tout est fermé sous cadenas et les hongrois ont de hauts portails avec de gros chiens.
Pour finir nous trouvons un chemin où un endroit herbeux avec une cabane, nous accueille. Nous faisons sécher les tentes sous un grand noyer et faisons la cuisine sur le perron de la maison fermée à clef.
Il ne pleut plus et nous pouvons voir la demi lune et quelques étoiles.

vendredi 27 septembre 2013

Un pas en Hongrie

Le 13/09/13 à Gijor
Jour 29 - Etape 28 - 98 km
La nuit n'a pas été sereine, en effet quelqu'un, un homme s'est baladé pas très loin de là où nous dormions, reniflant et toussant, nous étions à un endroit très passant (joggeurs, vélo). Nous déjeunons sur une des tables et partons par la rive sud qui parait il, est plus authentique. Nous commençons par suivre un canal avec un vent dans le dos, petite montée à 25km/h ensuite c'est l'entrée en Hongrie via un poste frontière abandonné et décrépi.


Nous faisons une partie de route vers le sud et prenons un peu de vent de face mais cela ne dure pas et récupérons une piste cyclable, plus piste que cyclable, les trous et bosses dus aux racines des arbres sont nombreux. L'arrivée dans le premier village hongrois, moins faste que celle des autres pays, plus rustique. Nouvelle langue, nouveaux produits et surtout pas d'euros, des ft (floti) cela rajoute à l'exotisme ambiant.
Lorsque nous nous éloignons des grands axes, nous tombons soit sur des routes à trous rebouchés, soit sur des chemins à cailloux où nous progressons très lentement.
Nous faisons la pause déjeuner à Lipot devant un centre thermal avec un parking gigantesque mais désert. Le temps s'est bien rafraichi et nous cherchons les rares rayons du soleil, du coup nous nous mettons de l'eau à bouillir pour un petit thé chaud.
Puis direction Gijor où nous passerons l'après midi. Un tour à la gare pour le billet de train retour d'Amélie, Stephen s'achète un pantalon car il commence à faire frais en soirée, il cherche aussi un chapeau mais pas de boutique en vue. Avant tout cela, nous avons fait du change 1e pour 295ft, nous nous retrouvons avec 15000ft et des nouveaux billets.
En fin d'après midi nous mangeons un plat typiquement hongrois "langose" sorte de pâte à beignets ronde sur laquelle est étalée de l'ail, du yogourt et du fromage. Ça tient bien au corps.
La sortie de la ville n'est pas une mince affaire même avec le plan, nous demandons conseil et heureusement que Stephen parle l'allemand et certains hongrois aussi.

Pour la nuit nous demandons de l'eau dans un haras et évitons de poser nos tentes dans un cimetière caché et perché sur une petite bute, nous nous replions dans un champs derrière le haras. 2 chiens aboierons pendant une heure, le temps que nous montions les tentes, d'ailleurs heureusement que nous posons les tentes car dès le repas prêt, il se met à pleuvoir et nous dinons à 3 dans l'abside. 

jeudi 26 septembre 2013

Problèmes à répètition

Le 12/09/13 à Bratislava
Jour 28 - Etape 27 - 91 km
Nuit au chaud et à l'abri à l'auberge de jeunesse puis déjeuné dans la grande cafet en dessous d'une mapmonde qui nous montre que la plus grande partie de notre trajet est encore devant nous. Puis un tour sur internet pour vérifier les lieux et horaires d'où Amélie pourrait revenir vers Vienne.
Ensuite c'est le départ, il nous aura fallu 20km et 1h30 pour réussir à sortir de Vienne et à retrouver l'eurovelo6. La sortie est souvent identique : zone périphérique voiture à la croisé des grandes villes (prague, bratislava, budapest), zone portuaire avec péniches et stations hydraulique et ensuite zone pétrochimique (on se croirait à Donges). Lors d'une montée d'un de ces barrages, un petit accrochage des sacoches de Stephen, fait qu'il perd un petit raccord plastique qui relie les sacoches pour qu'elles soient plus stables, une répartition à base de chambre à air, nous relance.

Nous sommes partis tard comme souvent, donc nous choisissons que la pause déjeuné ce fera à la fin d'une longue ligne droite de 13km, qui en fin de compte, en fera 22km. C'est à ce moment qu'Amélie décide de crever de la roue avant, réparation express car nous devons avancer, derrière nous l'orage gronde et nous sentons les premières gouttes.
Nous échappons au déluge en nous réfugiant sous un hangar agricole, et une fois l'ondée passée, nous reprenons la route mais nous avons du louper un panneau qui nous oblige à faire un énorme détour avant d'arriver en Slovaquie via un jolie pont vert. Et première chose que je vois c'est une dame qui promène une chèvre. Nous arrivons via une cité HLM et l'impression de pays pauvre ou au moins la différence avec l'Autriche est palpable et saisissante. Vers Bratislava, Stephen déraille, c'est pas notre journée. Nous trouvons enfin la route et nous traverserons Bratislava via les bords du Danube avec une vue sur le château illuminé (nous avons enfreins la loi disant de ne jamais rouler de nuit), à la sortie de la ville, nous trouvons ce qui ressemble à un resto en bois avec un préau et des tables en bois.







Nous faisons à manger, nous apercevons que nous avons du perdre les couverts en plastiques de Stephen, décidément mais cela ne nous empêchera pas de nous nous coucher à l'abri sur la bâche.

mercredi 25 septembre 2013

Maintenant que de Vienne...

Le 11/09/13 à Vienne
Jour 27 - Etape 26 - 46 km

Toute la nuit, il a plu et venté, heureusement que nous étions sous la tente, Stephen lui sous l'abri, n'a pas été mouillé non plus. Seul hic c'est que avec le vent, un peu d'eau s'est infiltré et mon matelas et duvet sont humides, il faudra prendre le temps de les faire sécher plus tard.
Ce matin après le petit dej, c'est direction Vienne, soit seulement une quarantaine de kilomètres que nous faisons d'une seule traite avec le vent dans le dos. Je n'y comprends plus rien, le vent tourne un jour sur deux.
L'arrivée dans Vienne se fait comme celle d'une grande capitale, nous avançons, nous avançons et nous ne savons jamais où nous en sommes et combien de temps cela va prendre. On débute par les banlieues HLM pauvres puis le centre historique. Pour nous ralentir ils ont décidés de mettre des feux partout, d'une durée interminable. Nous passons par plusieurs ponts et passerelles, après quelques errements, nous arrivons dans le centre. La foule des touristes est au rendez vous, direction l'office du tourisme pour obtenir quelques adresses d'auberge de jeunesse. Elles sont situées en dehors du centre historique mais seulement à 3 km. La première est la bonne, 20e par personne pour la nuit dans une chambre de 4, que nous partageons avec un argentin.

Pour l'après midi et la soirée nous nous séparons, Stephen fait son tour en ville et avec Amélie nous nous baladons, goûter viennois, glace et repas typiquement hongrois, et oui seul resto encore ouvert avec une bonne réputation était celui là. Ensuite retour en vélo à travers vienne illuminée.

mardi 24 septembre 2013

Une invitée surprise

Le 10/09/13 à Tulln
Jour 26 - Etape 25 - 89 km

Nous nous levons à 7h30 (on garde les bonnes habitudes) dans notre palace, une nuit tranquille sans moustiques, sans rosée, sans gouttes mais aussi dans la chaleur intérieure d'une habitation. Est cela qui fait que Stephen ne se sent pas en forme?
Petit dej, plus nettoyage, histoire de remercier Hermann, il passe vite fait, nous souhaite bon voyage et du coup nous oublions de le prendre en photo. Sur ces conseils, nous allons jeter un bref coup d'œil à l'abbaye, nous ne rentrerons que dans les 2 premières cours, le reste est payant, de plus il va nous falloir trouver un moyen d'attacher nos sacoches pour ne pas nous les faire voler.
Nous prenons la direction de Tulln au milieu des vergers de pommiers et d'abricotiers, cela ressemble à la provence, les cigales en moins. Nous achetons de la confiture d'abricot, sur une chaise, toujours pas de vendeur et on met l'argent dans un pot vide, ainsi que des pêches. Sur les falaises qui jonchent le parcours quelques châteaux sont posés ainsi que de très belles églises.
À Krems, Stephen décide de prendre le train jusqu'à Tulln, nous nous séparons et je fais les 44km seul, nous nous retrouverons à la gare à 16h. De mon côté, le paysage redevient une plaine qui se trouve sous le niveau du Danube.
Je retrouve Stephen à l'entrée de la gare, il ne va pas mieux, nous décidons d'aller établir un camps en bordure de la ville car nous attendons une invitée. Le camps sera établi en foret à droite puis à droite au bout du chemin. La bache sera déployée façon canadienne avec 2 grosses branches de bois car de la pluie est annoncée. De mon côté je vais chercher Amélie qui arrive à l'heure avec un vélo tout beau.
Nous rentrons au camps, Stephen se repose, nous faisons à manger, du riz avec des légumes, une première, pendant ce temps Amélie monte sa tente. Juste à temps avant qu'une mini tempête débute, j'ai cru un moment que les arbres allaient s'abattre sur nous.

lundi 23 septembre 2013

Couché royal

Le 09/09/13 à Melk
Jour 25 - Etape 24 - 120 km

Je suis réveillé en plein rêve, il fait encore nuit et un petit bruit me dérange, mais qu'est ce donc?
Oui bien sur, c'est le bruit des gouttes de pluie sur la bache, comme nous avons été prévoyant, bien joué. Pas si sûr, il semble que des gouttes arrivent à tomber sur mon matelas et là c'est moins drôle. Donc il doit etre 5h30-6h et nous commençons à ranger nos duvets et matelas afin qu'ils ne prennent pas trop l'eau. La pluie n'est pas si forte mais nous préférons les réserver au sec. Nous petit dejeunons à l'abri sous la bache et finissons 2 des 5 pots de confitures que l'on nous avait donnés.
Du coup, un peu mouillés, nous arrivons à Linz à 8h alors que l'office du tourisme n'ouvre qu'à 9h, heureusement les banques, elles ouvrent tôt et nous retirons de l'argent, ensuite nous errons dans la ville entre un taxi phone, un magasin de musique fermé, une clef minute et un lidl où nous faisons profusion de nourritures (chocolat, biscuits, riz, polenta, poissons en boite, soupe, fromage, bouillon cube et yaourt), ça doit être le manque de la veille qui nous pousse.

Ensuite nous tracons et c'est le cas de le dire car avec le vent dans le dos, sans pédaler nous montons à 30km/h, du coup on enchaine les kilomètres.

Nous dejeunons à un arrêt cyclo avec des tables et point d'eau où déjà de nombreuses personnes font sécher leurs tentes et matelas, nous faisons de même avec toutes nos affaires (tentes, bache, duvets, matelas). Nous voyons passer toutes les nationalités, chacun déjeune à sa façon (sandwich/crédités pour les français/hollandais, burger saucisse boire  pour les allemands et autrichien). Nous, en dessert, nous nous sommes fait plaisir avec une foret noir et un strudel aux pommes. Je profite de cet arrêt pour changer, à mon tour, ma chaîne. Nous repartons et le ciel est gris mais pas de pluie, nous filons à bonne allure. Sur le Danube enfin une peniche qui descend le fleuve, c'est la première, nous n'en n'avions pas encore vu une, en une semaines de concomitance.
À cet endroit du Danube nous sommes surpris par les digues et les portes qui protègent les villages, nous constatons, ensuite sur les bas côtés de la route que les inondations ont du charrier des tonnes de boue qui s'est immiscée partout, certains arbres en ont jusqu'à 2m de leurs bases.
Nous avançons, toujours bon train, il est tôt, le soleil est revenu mais c'est sans compter sur le maillon rapide de la chaîne de Stephen qui lâche, sa chaîne tombe à terre, nous ne retrouvons pas le maillon rapide et décidons de remettre un maillon normal et là c'est la galère. Un papy qui passait par là, s'en mêle, veut absolument nous aider et fini par emmener Stephen chez lui avec la chaîne pendant que je garde les vélos sur le bas coté. Stephen revient, tout est en place mais cette opération aura pris 1h30, maintenant il est 18h15, il reste 20km pour Melk et le jour tombe vite.
Nous devons encore prendre de l'eau, donner un coup de fil à Amélie et trouver un endroit où dormir. Et c'est là qu'en arrivant à Melk, nous sommes interpellés par un homme plutôt âgé sur son vélo qui nous demande où nous dormons, nous n'osons pas dire en camping sauvage, donc on dit camping. Il continue à nous suivre et nous propose de camper chez lui, il habite en plein centre de Melk au pied d'un magnifique bâtiment qui n'est autre que l'abbaye visible de loin, pourquoi pas? Arrivés dans l'enceinte du bâtiment, nous sommes surpris le lieu est magnifique, super pelouse. À ce stade, l'homme qui s'appele Hermann, nous propose de dormir dans un lit, nous sommes un peu surpris par tant de bienveillance qui nous paraît suspect mais nous nous lançons, on verra bien. Et nous voilà dans un superbe T2 avec cuisine, douche, tv, comme à la maison. Hermann nous dit qu'il a lui aussi fait un voyage en France mais à mobilette. Nous le remercions, faisons la cuisine, une lessive sous la douche et dormirons dans des lits, c'est royal.

dimanche 22 septembre 2013

L'arrivée en Autriche

Le 08/09/13 à Linz
Jour 23 - Etape 23 - 104 km

Le reflet orangais du levé du soleil dans les nuages fut la première chose que je vis à travers la cime des sapins, cela allait annoncer une journée sans nuages.
Nous petit-dejeunons rapidement afin de trouver un cyber café à Passau. Dans l'entrée de Passau, nous passons par dessus une écluse énorme, rien à voir avec celles que nous avions vu précédemment. L'office du tourisme nous indique que les crues de juin/juillet, les avaient balayés de leurs emplacements sur les digues et nous comprimes d'où venaient les traces sur les murs des bâtiments à une hauteur de 1m50 ainsi que les déchets plastiques suspendus dans les arbres, même la piste cyclable où nous roulions devait etre submergée.
Finalement nous trouvons le seul cyber ouvert où plutôt fermé mais le responsable nous accepte.
Après 1h d'internet où nous n'avons rien pu faire, vu le débit et les ordi ant2diluviens, nous voilà sortis de l'Allemagne. Voici ce que je retiens des routes allemandes : ils sont en période électorale et les têtes et partis des candidats sont placardés sur les lampadaires à l'entrée de toutes les villes et la seconde, l'Allemagne s'est le pays de la pomme et pas de la bière.
Nous sommes maintenant en autriche, la frontière, inexistante, même pas un drapeau. Notre déjeuner inexistant aussi, on est dimanche et mis à part du pain, 2 concombres, 5 cm de saucisson, nous ne mangeons pas grand chose sinon, en plus, des tartines confitures, bananes mais sur une plage de sable fin du Danube à côté de 2 pêcheurs du dimanche. La pêche a été de plus en plus présente lors de notre périple.
Le reste de la descente du danube fut comme nous l'imaginons en Autriche entre 2 versants abruptes de montagnes couvertes de sapins. Le Danube jouant à faire des lacets, nous sommes obligés de prendre un passeur car la route que nous suivions c'est arrêté net, du coup demi tour, la prochaine fois nous lirons mieux les panneaux.
Pour finir, nous nous rapprochons de Linz mais nous arrivons par une route à voiture fort fréquentée ce qui nous oblige à bifurquer vers les collines où nous trouvons un endroit où poser la bache. Par contre cette fois nous la tendons pour nous protéger d'une éventuelle pluie et nous dormons sur le support de la tente.

samedi 21 septembre 2013

La forêt noire

Le 07/09/13 à Passau
Jour 23 - Etape 22 - 98 km

Le levé du soleil fut très beau, une brume nappée les champs de maïs, les rendant invisibles. De l'autre côté de la digue, la nature était en éveil, on pouvait y voir des martins pêcheurs chassaient ainsi que des tas d'autres espèces d'oiseaux. L'oranger du soleil levant se reflétait sur les troncs des arbres morts des marées. La brume n'a pas quittée les montagnes du jura qui nous entourent à l'horizon.




Nous sommes dans une partie vraiment plate du Danube alternant entre le bas de la digue et le haut, ce qui nous permet d'avoir une bonne allure.
À borgen, nous faisons les courses quotidiennes habituelles (pain, charcuterie, fruit) et passons acheter des réserves pour le dimanche. Aujourd'hui pas de fromage, cela commence à couter trop cher. Nous attendons la sortie de Deggendorf pour déjeuner et c'est là que nous atteignons nos 2000km en plein milieu des champs de maïs pour ne pas changer.
Je profite d'un point d'eau (ils se font rares) pour faire une nouvelle lessive, au moins toutes mes affaires seront propres.
Ensuite déjeuner dans l'herbe en face d'une petite plage de galet du danube, une fois terminée entre 2 peniches et des jetski, nous nous mettons à l'eau, il fait très chaud et l'eau est très rafraichissante, en plus cela nous lavera.
Pour finir, nous nous autorisons une petite glace, en bord de danube près d'une petit port, type côte d'azur, vendues dans une caravane reconvertie en gelatina. En allemagne, le prix des glaces est très bon marché.
Notre but est de nous rapprocher de passau, nous décidons de dormir dans la forêt pour ne pas avoir de rosée en passant stephen ramasse des champignons "coumelle" qui nous ferons avec des pâtes.
Nous sommes assis sur un banc en lisière de forêt et nous comprenons pourquoi elle est appelée forêt noire, nous la sentons sombre et inquiétante.

vendredi 20 septembre 2013

Zig zag avec le Danube

Le 06/09/13 à Oberzeitldan
Jour 22 - Etape 21 - 80 km

Mal dormi cette nuit, c'est surtout du aux moustiques qui n'arrêtaient d'essayer de me piquer même au travers de mon sac de soie et je n'ai pas eu le courage de me lever pour installer la tente.
Nous déjeunons et partons le long des gorges du danube pour prendre un bateau à touriste entre weltenburg et kelheim, nous embarquons avec nos vélos, une classe de jeunes allemands et d'autres cyclos (il semble que ce soit le point de passage obligé pour les touristes) et descendons les gorges, bon ça à rien d'exceptionnel mis à part une vue sur le "hall of libération".



Ensuite nous nous retrouvons rive nord et nous nous trompons de chemin pour rattraper cela, nous prenons un passeur. Celui-ci pour 1e nous emmène sur l'autre rive via une petite embarcation relié à une tirelienne. À l'aide une rame et de la force du courant, le bateau tire sur le câble et va d'une rive à l'autre. Le système est super ingénieux.
Ensuite nous filons vers regensburg et sur le chemin, achetons du miel. Le vendeur était absent et avait laissé des indications sur sa porte concernant là marche à suivre pour être autonome. Donc on rentre chez lui, on trouve le carton, on prend le miel que l'on veut et on laisse le montant dans un pot de miel vide. En allemagne on fait confiance. Et.puis le miel est divin.
Nous longeons le danube et sommes à notre point culminant du nord à regensburg où lors de notre entrée dans la ville, nous avons comme point culminant, les 2 clochers de la grande cathédrale. Sur une des.Sur une des places centrales, nous goutons à regensburger : un bout de pain avec une saucisse et la moutarde, pas de quoi rassasier un cyclo du coup, tarif habituel, nous achetons du pain, une saucisse type salami et un fromage pas très goutu et très cher. Nous faisons quelques kilomètres pour sortir de la ville. Nous trouvons une aire de jeu pour enfants qui nous servira à nous restaurer et aussi à faire une lessive dans la petite bassine portable. Pendant que.tout cela sèche au soleil (ça tape dure), nous entamons quelques réparations, mon porte sacoche avant et pour stephen le changement de chaîne des 2000km.



La fin du trajet se fait sous le niveau du danube, derrière une digue, de temps en temps, nous remontons pour voir passer d'énormes peniches (plus de 200m) avec certaines des voitures à l'arrière. Arrêt dans un cimetière pour prendre nos 4l d'eau chacun. Puis nous trouvons une table en pierre et deux bancs pour manger, nous dormirons dans le petit coin d'herbe. Je prends une douche à la bouteille avec moins d'1 litre avec le fameux bouchon percés, efficace et économique. Ce soir au menu pommes de terre au pesto.

jeudi 19 septembre 2013

Le paradis cyclopédique

Le 05/09/13 à Staubing
Jour 21 - Etape 20 - 101 km

Cette nuit; j'ai été réveillé par ce que je pense être une envolée d'oies sur le Danube, nous commençons à en voir partir vers le sud, ensuite c'est le soleil par dessus les maïs qui m'a éveillé ainsi que la rosée. La nuit a été inconfortable, mon matelas n'était pas très droit, il devait être sur une ornière et je n'arrêtais pas de glisser. Mais le.soleil annonce une belle.journée, tout commencé sous les meilleurs hospices sauf que stephen ne retrouve pas son chapeau, nous cherchons, essayons de nous remémorer la dernière fois qu'il l'avait, la glace d'hier? Oui, l-a-il laissé sur la table (première étape), en tout cas nous nous dépechons d'aller voir mais rien.
Nous nous lançons à contre coeur en espérant le voir pendu quelque part mais c'est peine perdu, nous suivons le danube qui est maintenant déjà un gros fleuve. Souvent dans les sous bois, une odeur forte nous assahie, elle provient de fleurs roses et en devient désagréable.

Dans les nombreux villages que nous traversons, nous pouvons voir ce qui ressemble à un grand sapins avec des couronnes, cela doit être une sorte de folklore local, mais quoi?

Avant d'arriver à neuburg, nous glanons quelques pommes de terre dans un champs déjà ramasser, on à jamais assez de pommes de terre de secours. Puis dans la ville, stephen s'achète une casquette car le soleil tape bien depuis quelques jours. Maintenant dans mon rétro, je n'ai plus un cowboy mais un hollandais. Toujours au même endroit, le vélosiste est fermé pour congés, du coup départ pour la prochaine grande ville. La sortie du village se fait dans 10km de sous bois, à la fraîche, nous nous y perdons un peu et c'est agréable.
La pause déjeuner se fait à ingolstadt où dans une charcuterie nous prenons de quoi manger pour le soir et 2 plats chaud (on croit être de la viande) pour le midi, nous mangeons en face d'un étang où nagent des cygnes noirs.
Dans ingolstadt, nous trouvons un premier magasin à vélo mais c'est le petit. Un papy nous voyant perdu, nous emmène au second et quel magasin, 6000m2 de vélo et d'accessoires, le paradis sur terre mais heureusement que l'on ne tarde pas sinon j'aurais acheté la moitié du magasin. J'y ai trouvé mon bonheur pour ma sacoche.
En fin d'après midi, nous arrivons près des gorges du danube où après avoir traversés des treillis de houblons suspendus (on voit enfin que l'on est au pays de la bière), et grimpés une colline, nous trouvons une table et un banc qui nous permettent d'admirer le coucher du soleil.

mercredi 18 septembre 2013

Se suivre comme son ombre

 Toujours.
Tel est le quotidien d'un voyage á 2 á vélo. 
Se suivre car l'on n'a qu'un tout pour deux entiers.
Pas la moitié l'un de l'autre
Chacun est tout mais chacun peut défaillir sans l'autre

Les grandes villes sont des respirations.
On s'autorise la séparation
Le point de chute commun est oasis
Le youth hostel, maison de retraite pour jeunes nous connecte
Intraconnection, interconnections, reconnections
Une langue commune, pas maternelle
des lieux communs, sempiternels
Comme un champ, comme une route tracée

Et parfois se sentir comme une vieille carcasse désossée tirant un chargement vide de sens.
A l'abri sous un toit pour ne pas filer droit dans le mur


La générosité allemande

Le 04/09/13 à Ulm
Jour 20 - Etape 19 - 104 km

Nous nous levons un petit peu avant Jakob vers 7h30, celui ci nous dit qu'il faudra nous dépêcher car il a 1h de conduite et que le petit dej à 3, c'est plus long que tout seul. Lui fait varier le sucré et le salé au petit dej tandis que nous restons traditionnels, mis à part le fait de goûter à ce qu .nous pensons être de la melasse de betterave (une sorte de sirop). Ensuite on speed départ 8h10 et donc on oublie nos produits frais dans le frigo et comme Jakob est parti vite, il aura une surprise en rentrant.

Un petit dej vite envoyé, nous oblige à une pause sur un banc en face du Danube qui, à cet endroit, commence à s'élargir mais est peu profond. À notre gauche, deux réacteurs de centrale crachent leurs fumées.
Ensuite rachat de tous nos produits oubliés, les saucisses que nous révions de faire griller, le si rare fromage et notre beurre, à Lauingen, ville aux 7 clochers, c'est réparé. En passant nous avons aussi pris du pain et un gros gâteau à la crème et aux fruits rouges mais celui ci ne résiste pas long temps aux soubresauts de la route, nous décidons de le manger quand même. Nous décidons d'acheter aussi une nouvelle éponge.

Pour la pause déjeuné, nous suivons un panneau "oasis à vélo", qui nous amène à un petit patio au bord d'un ruisseau, l'endroit est aménagé par une église et une grosse croix métallique. Stephen en profite pour faire un petit bout de lessive au bout d'un ponton. De mon côté, je tente de réparer un léger jeu dans ma direction, et là c'est le drame, alors que l'opération se fait facilement d'habitude, au moment d'enlever le support de la sacoche avant, la vis de celui-ci cède. Du coup plus rien ne tient, la sacoche avant est posée dans la cagette et maintenue par le filet et un tendeur, le temps de trouver un revendeur ortlieb. En Allemagne ce ne sont pas les magasins de vélo qui manquent.

Nous repartons, je ne suis pas content toujours le jeu, plus de sacoche et pour finir le vendeur de vélo  où nous sommes allés, est parti en vacances, la loose. Du coup nous nous rabattons sur une glace.
Nous finissons la journée tôt, vers 18h30 à la recherche d'un lieu avec un point de vue étant donné que les derniers kilomètres montaient dans les collines. Le premier essai décevant, pourtant avec  une table mais tout près de la route et à côté d'une poubelle dechiquetée. Du coup technique "du bout du chemin", c'est à dire on va au boit du chemin puis on tourne à droite ou à gauche et en général on tombe sur un coup d'herbe, loin du reste et à l'abri des regards. Là, nous trouvons l'endroit parfait, vu sur la vallée du Danube, prairie jalonnée d'érables. Je m'occupe de mon jeu de direction. Et Stephen du repas, quand passent 2 randonneuses qui promènent leurs chiens, discutions, nous pensons qu'elles ne veulent que l'on campe mais nous préviennent seulement qu'il y a plein de moustiques. D'ailleurs dans le ciel, des hirondelles et de grosses chauves souris volent en zigzag. Fin des réparations, stephen allait mettre les pâtes à cuire quand arrive une voiture, et nous nous disons que nous avons été repérés et que le proprio vient nous chasser mais ce n'est qu'une des promeneuses qui revient et qui nous propose très gentiment de la confiture de cerise, du goulash (encore tiède et très bon), de l'eau, du pain, des tomates et du ice tea. Re discutions sur le voyage, elle nous a dit nous avoir vu fatigués donc nous à amené tout cela. Elle s'appelle Marguerite et nous montre que l'hospitalité et la gentillesse sont bien loin de celles françaises. Nous prenons une photo et lui disons au revoir. Ce soir nous aurons le ventre bien plein et l'âme joyeuse. Le temps est sec, nous tendons la bache près des maïs. La vue sur le ciel etoilé est superbe. Cette journée aura le goût de la gentillesse.