mercredi 18 septembre 2013

Se suivre comme son ombre

 Toujours.
Tel est le quotidien d'un voyage á 2 á vélo. 
Se suivre car l'on n'a qu'un tout pour deux entiers.
Pas la moitié l'un de l'autre
Chacun est tout mais chacun peut défaillir sans l'autre

Les grandes villes sont des respirations.
On s'autorise la séparation
Le point de chute commun est oasis
Le youth hostel, maison de retraite pour jeunes nous connecte
Intraconnection, interconnections, reconnections
Une langue commune, pas maternelle
des lieux communs, sempiternels
Comme un champ, comme une route tracée

Et parfois se sentir comme une vieille carcasse désossée tirant un chargement vide de sens.
A l'abri sous un toit pour ne pas filer droit dans le mur


La générosité allemande

Le 04/09/13 à Ulm
Jour 20 - Etape 19 - 104 km

Nous nous levons un petit peu avant Jakob vers 7h30, celui ci nous dit qu'il faudra nous dépêcher car il a 1h de conduite et que le petit dej à 3, c'est plus long que tout seul. Lui fait varier le sucré et le salé au petit dej tandis que nous restons traditionnels, mis à part le fait de goûter à ce qu .nous pensons être de la melasse de betterave (une sorte de sirop). Ensuite on speed départ 8h10 et donc on oublie nos produits frais dans le frigo et comme Jakob est parti vite, il aura une surprise en rentrant.

Un petit dej vite envoyé, nous oblige à une pause sur un banc en face du Danube qui, à cet endroit, commence à s'élargir mais est peu profond. À notre gauche, deux réacteurs de centrale crachent leurs fumées.
Ensuite rachat de tous nos produits oubliés, les saucisses que nous révions de faire griller, le si rare fromage et notre beurre, à Lauingen, ville aux 7 clochers, c'est réparé. En passant nous avons aussi pris du pain et un gros gâteau à la crème et aux fruits rouges mais celui ci ne résiste pas long temps aux soubresauts de la route, nous décidons de le manger quand même. Nous décidons d'acheter aussi une nouvelle éponge.

Pour la pause déjeuné, nous suivons un panneau "oasis à vélo", qui nous amène à un petit patio au bord d'un ruisseau, l'endroit est aménagé par une église et une grosse croix métallique. Stephen en profite pour faire un petit bout de lessive au bout d'un ponton. De mon côté, je tente de réparer un léger jeu dans ma direction, et là c'est le drame, alors que l'opération se fait facilement d'habitude, au moment d'enlever le support de la sacoche avant, la vis de celui-ci cède. Du coup plus rien ne tient, la sacoche avant est posée dans la cagette et maintenue par le filet et un tendeur, le temps de trouver un revendeur ortlieb. En Allemagne ce ne sont pas les magasins de vélo qui manquent.

Nous repartons, je ne suis pas content toujours le jeu, plus de sacoche et pour finir le vendeur de vélo  où nous sommes allés, est parti en vacances, la loose. Du coup nous nous rabattons sur une glace.
Nous finissons la journée tôt, vers 18h30 à la recherche d'un lieu avec un point de vue étant donné que les derniers kilomètres montaient dans les collines. Le premier essai décevant, pourtant avec  une table mais tout près de la route et à côté d'une poubelle dechiquetée. Du coup technique "du bout du chemin", c'est à dire on va au boit du chemin puis on tourne à droite ou à gauche et en général on tombe sur un coup d'herbe, loin du reste et à l'abri des regards. Là, nous trouvons l'endroit parfait, vu sur la vallée du Danube, prairie jalonnée d'érables. Je m'occupe de mon jeu de direction. Et Stephen du repas, quand passent 2 randonneuses qui promènent leurs chiens, discutions, nous pensons qu'elles ne veulent que l'on campe mais nous préviennent seulement qu'il y a plein de moustiques. D'ailleurs dans le ciel, des hirondelles et de grosses chauves souris volent en zigzag. Fin des réparations, stephen allait mettre les pâtes à cuire quand arrive une voiture, et nous nous disons que nous avons été repérés et que le proprio vient nous chasser mais ce n'est qu'une des promeneuses qui revient et qui nous propose très gentiment de la confiture de cerise, du goulash (encore tiède et très bon), de l'eau, du pain, des tomates et du ice tea. Re discutions sur le voyage, elle nous a dit nous avoir vu fatigués donc nous à amené tout cela. Elle s'appelle Marguerite et nous montre que l'hospitalité et la gentillesse sont bien loin de celles françaises. Nous prenons une photo et lui disons au revoir. Ce soir nous aurons le ventre bien plein et l'âme joyeuse. Le temps est sec, nous tendons la bache près des maïs. La vue sur le ciel etoilé est superbe. Cette journée aura le goût de la gentillesse.