mardi 24 juin 2014

Entre les clôtures

04/05/14 à Tsumeb
Jour 259 - étape 208


Moment de panique, hier soir, quand nous voyons une lumière se balader sur la route et des voix qui se rapprochent. Nous éteignons, à la hâte, frontales, bougie et réchaud. Pendant 1/2 heure, nous restons dans le noir sans parler et faire de mouvement, nous avons bien l'impression que l'on nous cherche. Passé ce temps et le calme revenu, nous mangeons nos pâtes dans le noir et rangeons tout le mieux possible.

Au matin, nous préparons notre sortie, en déplaçant les sacoches et la tente toute montée, et dans un mouvement rapide, nous déplaçons l'ensemble. Et voilà, c'est comme si nous avions passé la nuit du bon côté de la barrière, en plus on est au soleil.  Pas 5 minutes que nous sommes là, qu'une voiture s'arrête, un homme viendra nous dire qu'il est le propriétaire d'un des champs et que si nous avons besoin de quelque chose, il ne faut surtout pas hésiter à venir le voir. Nous nous abstenons quand même de lui dire où nous avons passé la nuit. Il repassera plusieurs fois en voiture et à chaque fois nous aurons le droit à un coup ee klaxon et des coucou.

Nouveauté ce matin, du pain grillé, j'ai acheté deux rayons pour suspendre les tranches de pain au dessus du foyer, le tout posé sur le protège vent et cela marche plutôt bien. Nous avons aussi failli manger de la sauterelle, vu sa taille, il y aurait eu assez à manger pour deux.

Puis nous partons, clôture à gauche, clôture à droite, des entrées de ferme avec des portails imposants, quelques palmiers et moins de bushs. Des collines font aussi leurs apparitions, enfin nous retrouvons du relief.
Poussés par le vent latéral, nous arrivons rapidement à Grootfontein, grosse ville, où le changement radical, retour des bâtiments en dur et des magasins. Nous picniquerons sur l'herbe verte et grasse d'un parc, un peu de pâte à modeler orange, pardon du chedard avec une mini tranche de pseudo jambon.

Nous avons encore une bonne soixantaine de kilomètres à faire pour atteindre Tsumeb, la route grimpe au milieu de petites collines, les champs de maïs sont réapparus et l'automne colore quelques arbres. La route se fait toujours bien, aidés par le vent et le regonflage de nos pneus. 

A l'entrée de Tsumeb, une voiture nous accoste et nous nous arrêtons un peu plus loin, Laurens et Anne Lize nous invitent à boire un verre chez eux, ce sont 2 cyclistes en tandem sud africains, bien sûr nous serons invités à dormir, à prendre une bonne douche et toutes nos affaires passeront à la machine à laver. Nous cuisinerons dans une immense cuisine et discuterons une partie de la soirée avant de nous écrouler dans notre chambre.