vendredi 2 mai 2014

Hautes herbes

01/04/14 à Chinhoyi cave
Jour 226 - étape 181 - 124km

J'empaquete toutes mes affaires, prends un petit déjeuner consistant et discute avec Eva et Gerhard, ceux ci me donneront deux cartes sim (botswana et namibie) et les quelques pièces qui leurs restaient, leur 4x4 aménagé sera à vendre à la fin de leur trip dans les pays du sud de l'Afrique. 

Ensuite, je sors d'Harare plutôt facilement, l'hôtel se situe dans la partie nord, juste à proximité de la route A1 que je prends. Une fois sorti de l'agglomération, la route est plate et droite mais il y a pas mal de circulation. Toujours des grands champs de cultures, à nouveau du maïs. Mais, plus je l'éloigne d'Harare et plus les hautes herbes jaunes sont présentes, mesurant parfois plus 1m50 environ, elles cachent parfois tout le paysage. 

Elles sont coupées à la main, puis peignées pour n'en garder que les longes tiges qui seront ensuite séchées. Je me demande si ce n'est pas avec ça que sont confectionnés les toits des huttes. Parfois des stocks sont en vente sur les bords de route. 

Au milieu de ces hautes herbes, des arbres verts poussent tels des champignons fournissant de l'ombre et des chemins mènent aux habitations qui sont, du coup, bien cachées

Je roule bien, il fait "frais", un léger vent fait que mon polo n'est pas trempé, c'est agréable. Même la petite montagne qui se profile à l'horizon, ne sera pas une difficulté. Par contre, au sommet, changement de paysage, celui ci devient plus bush, arbres plus resserrés, herbes moins hautes. D'en haut, j'aurai un point de vue excellent sur la plaine qui s'annonce.

Je dois être dans une région de pêcheurs car sur le bord de la route, beaucoup de stands de vente de vers : anaconda worm, red worm, worm here.

J'arrive à chinohy en ayant eu l'impression d'avoir roulé une journée d'été en France, je m'y arrête, fais quelques courses et prolonge pour aller à un camping près des fameuses caves. 

En chemin, nouvelle détonation, une nouvelle fois, pneu déchiré cette fois ci d'usure, cela a percé la chambre à air. Je demande à un pickup de s'arrêter, il mènera au camping 2km plus loin. J'aviserai plus tard pour la solution. Bonne nouvelle, le compteur remarche donc à priori 15417km plus 2km en voiture.

Harare

31/03/14 à Harare





La partie de harare où j'ai trouvé l'auberge de jeunesse "small world" fait très européenne, mis à part la terre rouge retournée par les ouvriers. 

Je retourne au cyber café, le connexion est, pour une fois, super efficace, de la fibre, et je ne perds pas mon temps en chargement multiples. Puis je pars faire un tour dans le centre en marchant, le long du trottoir de grands arbres me permettent d'avoir de l'ombre. 

C'est étrange car je suis le seul blanc à marcher, tous les autres blancs sont dans des voitures et même lorsque j'arrive dans le centre, je reste le seul et je suis dévisagé. Pourtant, dans cette capitale, qui me fait penser à une ville américaine, la population devrait être plus bigarrée. Un jeune viendra même me demander conseil, est ce ma tête de jésus qui lui donne confiance? 

À chaque feu ou carrefour, des vendeurs en tout genre, journaux, cartes de téléphone, balais et moustiquaires et sur le trottoir, c'est pareil avec fruits et légumes en plus. Un marchand d'herbes et d'épices me montrera sa panoplie dont la poudre pour être chanceux et celle pour guérir le cancer. 

Il y a aussi beaucoup de pauvreté, les enfants qui tapent aux carreaux des voitures, ce gars qui rebouche la route avec de la poussière muni d'un panneau "pliz help me".

Je passerai la soirée à discuter avec Eva et Gerhard, de leur voyage en 4x4 aménagé autour de l'Afrique du Sud.

Dimanche d'élection

30/03/14 à Harare
Jour 224 - étape 180 - 98km

Alors que je prépare mon petit déjeuner, j'ai la visite du deputy (proviseur?) qui me demande si la nuit a été bonne, les Zimbabweems sont des gens très prévenants toujours à demander "how are you". Je lui réponds qu'ici tout est calme, il me répondra et Biggles me l'avait dit la veille, ça tombe bien comme c'est jour d'élection en France, que les seuls moments où il y a de la violence, ce sont les périodes d'élection, les clans s'affrontent dans le sang. 

Aujourd'hui c'est dimanche, je me suis dit que la route devrait être moins chargée mais pas du tout, c'est même le contraire. Je suis aussi surpris par le fait que plusieurs fois, j'ai croisé des vélos me venant directement en face à rouler face au sens de circulation. Peut être que cela m'aurai évité de voir de trop près, le visage d'un chauffeur de bus.

Autre moyen de transport dont j'avais oublié le bruit est l'avion, en me rapprochant de la capitale, j'entends de plus en plus de moteur et vois des traces dans le ciel. Pas possible, il aurait pu construire un aéroport directement en pleine brousse pour éviter ces désagréments.

La première partie de la journée est toujours aussi belle avec ces blocs de pierres monstrueusement grands, arrondies tels des seins généreux mais toute beauté à une fin et voici que réapparaissent les cultures et champs, toujours ce maïs, les tournesols et le soja. 

Ma pause thé durera un peu plus longtemps que prévu, j'ai crevé de la roue arrière, je pense que j'ai trop gonflé la chambre à air et que le pneu contenait des grands de sables.

À l'arrivée à Harare, j'aurai le droit de prendre une section à péage et quand je vois l'état dans lequel est la chaussée, heureusement que je n'ai pas payé. Par contre j'ai le droit de monter, sans supplément, et de me retrouver aux environs de 1500m d'altitude et d'avoir ainsi un peu plus de fraîcheur. La partie de la ville que je traverse, n'est qu'une succession de grandes maisons pour riches, beaux jardins verdoyants, grands arbres, pelouses bien tondues.

L'hôtel dans lequel je campe, est dans cette zone, et je me retrouverai à faire des courses à la grande surface "au bon marché" qui ressemble à n'importe quelle grande surface française. Point positif, j'ai pu acheter du bleu en provenance d'Afrique du Sud à mélanger à mes pâtes.