samedi 10 octobre 2015

Et j'entends siffler le train

16/09/15 Près de la D106
70km - Etape 228
 

Effectivement, tôt ce matin, il n'y a pas un souffle de vent, il a du s' essouffler dans la nuit car celle ci a été calme et reposante. Nous prenons un bon petit dej et un grand nombre de litres d'eau car d'après les infos fournies par la tenancière de l'hôtel, il n'y a pas de ravitaillement lors de 55 prochains kilomètres ce qui s' avérera faux car il y a toujours des fermes cachées derrière leurs grands portails en fer. 

Elle nous a aussi indiqué que les 25 premiers kilomètres ne seraient pas de bonne qualité, et cette fois ci, cela s'avérera vrai, nous arrivons à rouler mais il y a de grosses parties de washboard (taule ondulée) qui nous font vibrer et trésauter. Ce sera comme cela jusqu'à ce que nous arrivions à une rivière sèche d'où émanent des cris rauques d'une horde de babouins. Ils traversent avec précipitations devant nous, les petits en fin de cortège. 

Depuis le début, nous suivons une ligne de chemin de fer qui semble encore fonctionnelle et nous pourrons voir passer deux petits trains transportant wagons de marchandises et de voyageur. Nous arrivons au 25km et une nouvelle piste a été mise en service, elle est en très bon état mais le vent nous vient de face, soit du sud, je pense que c'est ce vent qui fait que le ciel est moins voilé, il semble plus intensément bleu ce qui permet de beaux contrastes avec les énormes falaises aux nuances d'ocres et les touffes de plantes vertes en roseau. 

Le vent est de plus en plus fort et la piste tellement rectiligne que nous n'en voyons à peine le bout, elle semble monter dans les montagnes mais avant cela, elle tombe dans les vallées, passe une rivière asséchée où devait être bâti une gare donc il ne reste parfois même pas un bâtiment. 

De l'autre bord de la vallée, nous contemplons les falaises qui nous entourent, la route qui mène au canyon part perpendiculairement à droite mais nous verrons cela demain. Amélie avec le poids en eau et les victuailles qu'elle transporte, a fait de nombreux efforts. Nous stoppons donc et montons le campement sur le sable d'un petit oued.

Après le coucher du soleil, les teintes passent de l'orange au mauve, une fois la nuit installée, le ciel brille de millions d'étoiles, nous éteignons nos lampes frontales pour admirer le spectacle, pas une lumière à l'horizon.