jeudi 13 mars 2014

Méru en vue

18/02/14 à Arusha
Jour 185 - étape 149 - 92km

Alors que je prends la route, le ciel est toujours voilé par un épais rideau de nuages, la montagne longido est coupée à sa moitié mais la chaussée est sèche.

J'avance bien quand, au loin, devant moi, je vois deux formes étranges traverser la route, je suis à 500m et j'ai du mal à discerner ce que c'est mais la 3ieme forme m'apparaît plus nettement. Ce sont des girafes qui se déplacent, enfin des animaux sauvages non enfermés qui ne soient ni des vaches, chèvres, ânes ou moutons. Je m'arrête un bon moment pour tenter de capturer la prochaine traversée mais en vain pas d'autres spécimens, je poursuivrai les autres pour ne voir que leurs têtes émerger au loin dans le "bush". Ce genre de rencontre met en joie pour le reste de la journée et je tourne la tête dans toutes les directions pour essayer d'entrevoir quelque chose.
Je traverse une grande plaine, d'un côté, les masai font paître leurs troupeaux de moutons et de vaches, et de l'autre, des ânes et des zèbres se mélangent en cabriolant.
Le mont Méru se dresse devant moi, lui aussi enveloppé de nuages mais beaucoup plus gris. Il me faut donc monter maintenant pour atteindre Arusha qui se trouve de l'autre côté de la base.

Je m'arrête manger en haut de la montée, la nourriture reste la même qu'au kenya (riz, haricots rouges, chou et viande). D'ailleurs le changement de pays n'est pas très perceptible, même langue le swahili,  même côté de circulation, toujours des shiling et le même temps humide. 

Je termine par de la descente entre des collines d'herbes verdoyantes. L'eau a creusé de profonds canyons dans la montagne, laissant imaginer sa puissance lors de la saison des pluies. Pluie que je recevrai en abondance, sous l'orage à Arusha, mais cela va car il fait 26° et que je sèche vite. Par contre, la ville est pleine de boue et d'eau qui dévalent les trottoirs. J'en profite pour acheter une sim, refaire mon câble d'alimentation gps défaillant et retirer de l'argent. 

Il est temps de rejoindre Erik, warmshower qui m'héberge, sa ou ses maisons ne sont pas loin du centre. Je dis ses maisons car il se construit une maison, jouant au architecte de cathédrale, s'essayant au plafond de voûte de briques. Je suis impressionné. 

Un moment d'éclaircie et je verrai le toit du mont meru parmi les arbres, il n'est vraiment pas loin.
Je passerai une soirée très agréable à siroter du vin local de prune de java, à questionner Erik sur la meilleure route à prendre pour le malawi et à dîner avec Bénérice, sa femme. Je n'ai plus qu'à aller me coucher dans ma chambre qui comprend un grand lit avec moustiquaire.

Karibu

17/02/14 à Longido
Jour 184 - étape 148 - 118km

Aujourd'hui, voilà 6 mois que je suis parti et je suis en plein milieu de mes rêves, bon ils ne comprenaient pas la pluie, comme il est tombé cette nuit, et comme il tombe encore. Heureusement que je ne dois pas partir au travail, cela ne m'aurait pas motivé 

Ouganda, le maître des lieux, est au petit soin pour moi, comme il n'y a pas l'eau courante, il prépare des bassines d'eau chaude ou froide pour ceux qui veulent se laver, pas de chance la cuve qu'il fait remplir et juste sous ma fenêtre.

Je profite d'une accalmie pour partir, la chaussée est mouillée et il tombe quelques gouttes mais pas de quoi enfiler ces vêtements de pluie. Au loin, les montagnes ont revêtus un manteau de brumes et les nuages semblent me poursuivre.

Arrivé à Bisil, je suis en plein dans le pays Masaï. Un attroupement s'est formé dans un champ, je m'y arrête et constate que c'est un marché à bestiaux. Jonathan me fera la visite me donnant quelques rudiments de langue et me faisant goûter une sorte de fromage/yaourt contenu dans une calebasse. 

Les hommes et les femmes sont presque tous en tenue tradionnelle, vêtements rouges ou bleus noués, couteau et bracelet pour les hommes et boucles d'oreilles imposantes et colliers pour les femmes. Les deux ont des trous d'oreilles énormes, parfois ils arrivent à faire le tour de leur oreille avec le lob. Pour se dire Bonjour, on touche la tête avec la main. J'y passerai un peu de temps, buvant un thé avec Jonathan avant qu'il ne parte précipitamment, je crois qu'il était sensé travailler. 

La route est en montagnes russes, un coup tu montes, un coup tu descends, longeant les contreforts des sommets. 

Il y a du trafic sur la route, et je constate que le nombre d'animaux écrasés est en augmentation dont des petites tortues, des caméléons mais surtout les restes (peau et os) d'un énorme serpent, sûrement plus de 2m.
Voilà que j'arrive à Namanga, ville frontière où je change mes derniers shiling kenyen pour de nouveaux shiling mais tanzanien, épuiserai ma menu monnaie avant de passer en Tanzanie avec un visa de 3 mois pour 50 $ (fait surplace en 10min).

J'ai pas fait 100m qu'il tombe de grosses gouttes, je resterai 15min dans un petit abri bus (?) avec un masaï tout de rouge vêtu, arborant bracelet de perles blanches et médailles d'argent. Il pleut mais les rayons du soleil sont là et je repars pour faire le tour de la montagne longido (2648m) dont le sommet ressemble à une corne de rhinocéros quand la brume la laisse visible.