jeudi 10 octobre 2013

La famille bulgare

Le 27/09/13 à Kovacica
Jour 43 - Etape 41 - 105 km

  matin nous avons le droit à un superbe levé de soleil, une mer de nuage enflammée de couleurs rouge et orange et l'astre qui émet ces rayons sur les champs. Nous avons dormi sur un petit rebord d'herbe sous une haie. La nuit n'a pas été fraîche même si le vent se mettant à souffler de façon intermittente, pouvait nous faire penser qu'il aurait pu pleuvoir. Ce levé matinal se fait à 6h, plutôt à 7h car en passant en Bulgarie, nous avons eu un décalage d'1 heure. Mise à part cela, 2 mauvaise nouvelles : je me suis bien coupé le doigt en ouvrant une noix avec mon opinel et j'ai supprimé l'ensemble des vidéo du voyage en voulant en supprimer une rapidement sur la route.

Donc pas "Minute du cyclo" depuıs 4 jours, le temps que je trouve une solution pour récupérer ces vidéo effacées, du coup j'ai changé de Sd card. J'avoue qu'au début j'ai été un peu dégoûté mais l'arrivée dans un nouveau pays y a vite remédiée.
Nous partons donc tôt pour Vidin, dès l'entrée dans la ville nous sommes surpris, de nombreux bâtiments sont en mauvaise état, au moins une des vitres est cassée, la peinture défraichie et le métal rouillé. Les charrettes pleines de tournesol côtoient les camions transportant des résidus de métaux. Quand au centre de Vidin, il a de faux airs d'une petite Nice, ville à la pierre blanche, aux pavais non plats et aux rigoles asséchées courant vers de nombreuses fontaines. Direction l'office du tourisme que nous trouvons avec l'aide de quelques passants, nous y acheterons une carte détaillée de la Bulgarie, ensuite nous flanons dans les rues, pause café, un tour de marché, déjeunons d'une sorte de kebab saucisse poivrons typiquement bulgare puis nous repartons en essayant de suivre le Danube car toujours pas de panneaux de l'ev6. 
Première déroute, nous sommes sur de vraiment gros axes avec des tonnes de camions qui passent et puis nous nous trompons régulièrement. Enfin la.route diminue et comme par magie, au milieu de nul part, apparaît un panneau de l'ev6. Sur les bords des routes, des maisons à peine terminées toutes de briques, une église en construction, un tracteur rouge gigantesque avec des chenilles à la place des roues et aussi des champs brûlés, surement de la culture sur brûlis.

Par contre les couleurs sont magnifiques, des jaunes, des pourpres, des rouges, l'automne a passé un cap ici, de temps en temps, nous apercevons le bleu ou le gris du Danube.
Nous arrivons à Lom où nous faisons quelques dernières courses, nous avons déjà fait 90km mais comme le vent nous pousse, nous voulons prolonger. Mais une belle côte ralentira notre progression et il est déjà l'heure de trouver de l'eau,  nous profitons de 2 personnes entrain de discuter à un portail pour leurs en demander et aussi pour savoir où nous pourrions dormir. Mais on nous dit que dehors, il y a des bêtes sauvages et surtout des gypsy! Nous sautons sur l'occasion pour demander l'hospitalité ce que Toddor et Katia accepterons avec gentillesse. Et nous voilà à discuter en anglais avec Katia et échanger quelques mots en français avec Toddor qui l'a appris à l'école et biensur nous sommes invités à manger. Des brochettes, des saucisses, du poisson sont grillés. Leur fille Irena, le beau fils, bobby (le petit fils servant d'interprète) arriveront pour le diner. Nous sommes 7 dans une petite pièce cuisine autour de la table, il fait chaud grâce au poêle à bois. Dans cette ambiance chaleureuse, nous buvons vin et eau de vie, mangeons, fumons (surtout eux) et discutons de nos vies et de la Bulgarie jusque tard pour des cyclos qui ont fait 100km mais c'est vraiment une très bonne soirée.
 

Arrıvée en Bulgarie

Le 26/09/13 à Bregovo
Jour 42 - Etape 40 - 94 km

Réveil 6h, sous les pins, pas de rosée mais quand même quelques moustiques qui m'ont rodés autour de la tête. Dans le lointain, le chien de l'habitation où j'ai été cherché de l'eau hier soir, aboie en continue, de même que la petite éolienne couine, cela à gêné Stephen pendant la nuit mais pas moi.

Du coup nous partons tôt et arrivons à Kladovo, une ville active car frontalière avec la Roumanie, par le Danube, elle n'est qu'à 1,5km de l'autre rive. Nous y faisons quelques courses pour terminer nos dinards car c'est notre dernier jour en Serbie. En quittant la ville, nous commençons par grimper sur un plateau sur lequel ce n'est plus du maïs qui pousse mais du blé (moissonné) et des tournesols, nous passons aussi devant 2 décharges à ciel ouvert entrain de brûler.

Le ciel est dégagé mais voilé, les couleurs de plus en plus jaunes et cette sensation de sécheresse devient plus présente. Puis nous replongons vers le Danube d'abord via une grosse voie plus passante que les précédentes puis via un petit chemin en pierre, le Danube est à portée de main, de petites bicoques s'enchainent avec des pontons où nous retrouvons nos amis pêcheurs. Il fait quand même assez chaud et nous cherchons de l'ombre pour déjeuner. Lors du repas, un voisine nous apporte avec un grand sourire, 6 belles pommes rouges, est-ce un piège? En tout cas, elles se sont très bien alliées avec le raisin que nous avons cueilli sur une vigne sauvage.

Nous repartons vers Negotin, dernière ville serbe, alors que précédemment nous étions à l'abri du vent maintenant nous l'avons 3/4 face, ajouté à cela des nuées d'insectes qui se protègent derrière les arbres de ce même vent, l'arrivée en ville est pénible. Nous y lacherons nos derniers 50 dinards (50cts) contre 2 petits pains puis direction la Bulgarie mais l'EV6 fait parfois des détours (c'est normal pour éviter les grands axes) et nous voilà à grimper pendant 3 km sur une grosse colline. Heureusement, en haut, nous aurons la joie d'y trouver une source/fontaine pour prendre une bonne douche et lessive devant des paysans et automobilistes étonnés et qui nous prennent toujours pour des allemands.
Ensuite propres et frais, il faut bien cela pour entrer dans un nouveau pays, nous descendons vers la frontière où un douanier, pas très sympa, nous scrute de son oeil expert et finalement nous laisse passer.
Arrivés donc à Begovo, plus une seul panneau ev6, nous demandons le centre ville et sommes étonnés par le "centre" où il n'y a pas grand chose. Du coup direction le sud, nous discutons en allemand avec un conducteur de charrette et finissons par nous engager dans un chemin vers l'est pour nous rapprocher du Danube. Les couleurs du ciel sont magnifiques rouges et pourpres, le paysage est vallonné et couvert de champs de tournesols et blé.