mercredi 12 mars 2014

NairoBye John

16/02/14 à Kajiado
Jour 183 - étape 147 - 93km

Il a plu toute la nuit, c'est sympa, ça berce mais au matin, la terre est encore plus collante que la veille. Il ne fait pas très chaud, le ciel est gris, on dirait un temps d'automne. Peut être, est-ce parce que c'est le jour de la séparation d'avec John que le ciel est triste. Eh oui! Après presque 3 mois de binôme, nos routes divergent, lui va vers Navasha pour 3 semaines, jouer au professeur avant de prolonger vers la Namibie. Il n'avait pas envie de finir si tôt. J'aurais passé 3 mois à apprécier son humour, à partager des petits plats (nous avons la même affection pour la gastronomie), à dormir dans le désert et bien sûr à parfaire mon anglais. Une accalmie, dernier petit dej autour de panecake sur les bords d'une route et nous nous faisons nos adieux. L'Angleterre n'est pas si loin.

Je reprends ma liberté de rouler et sors de Nairobi par le sud ouest, 20km de banlieue grouillante d'activité, on est dimanche et passe devant le parc national et ces différentes Gates. 

Je comprend avec la boue qu'il y a partout pourquoi de nombreuses personnes portent des bottes en caoutchouc, c'est pas un effet de mode. Ça va, j'ai de la chance, le ciel se maintient.

J'ai choisi de partir par le sud ouest pour ensuite obliquer vers le sud via une route secondaire autant éviter le grand axe vers la Tanzanie. Ici tout est vert, pas de sec ou de jauni, on se croirait en Normandie, les pommiers remplacés par les acacias. 

Je profite d'un peu de soleil pour faire une pause thé et séchage de tente (un nettoyage sera nécessaire pour enlevé toute la terre rouge). Mais nouveau problème mon gps ne charge plus à partir de l'ewerk, le câble semble défectueux, prochaine grande ville il faudra que j'en fasse refaire un.

Je repars rapidement car pas très loin, le tonnerre gronde malgré le soleil. J'essaie d'accélérer car sur ma gauche, les nuages sont gris et noirs par contre sur ma droite, un peu de ciel bleu, me réconforte. 

Je verrai à nouveau quelques zèbres et antilopes traverser la route. Et me voilà sur le grand axe qui se dirige vers la Tanzanie avec donc un peu plus de trafic, heureusement que l'on est dimanche. 

Toujours aussi vert, de petits acacias ont les pieds dans l'eau, de vrais marécages où je peux entendre les grenouilles. J'arrive à kajiado, cherche un magasin d'électronique, mais on est toujours dimanche. Je loge dans un hôtel (?) ou une guesthouse (?) pour 250ks avec un accueil très chaleureux.

Nairobi


Nairobi ne me laissera pas une image agréable. La nature y a beau être très présente et florissante, elle est cachée derrière de grandes enceintes surprotégées, électrifiées et gardées. Tout le monde te dit qu'elle n'est pas sûre et qu'il ne faut pas sortir la nuit. 

Deuxième chose, il n'arrête pas de pleuvoir, les deux nuits où j'y suis resté et une partie de la matinée. Comme le camping est installé sur de la grosse terre rouge, j'ai 1cm de couche de terre sous mes chaussures et cela en dépose partout. 

Nous verrons quand même le soleil et en profiterons pour aller au girafe center à 16km du centre, bien sûr, lieu de pèlerinage pour les touristes mais c'est l'occasion de voir et toucher ces animaux étranges et extraordinaires, plus hauts qu'un étage. Ils se baladent en "liberté" dans un parc, une sorte de dispensaire pour girafe en attendant leurs transferts dans un autre parc. Nous ferons la balade proposée par le parc dans une petite forêt avoisinante mais pas grand chose à voir de plus, il paraît qu'il y a deux girafes mais elles resteront cachées.

Pour le retour, John veut nous faire prendre un raccourci via un chemin pédestre indiqué sur son gps au milieu d'une des grandes forêts qui bordent Nairobi. Parfois il est bon de ne pas suivre les raccourcis car nous pousserons nos vélos sur un chemin étroit pendant bien 1 heure avant de trouver la sortie. Sortie qui nous fait arriver directement au milieu des bidonvilles et d'une 2x2 voies en construction. Cela nous aura pris une grosse partie de la journée et je finis dans un cyber pas très rapide. La soirée verra s'accumuler les nuages en vue d'une nouvelle nuit de pluie, heureusement que nous sommes à l'abri sous notre cabane, éclairée par une guirlande.