mercredi 26 mars 2014

Tu veux ma photo ?

06/02/14 à Chunya
Jour 201 - étape 160 - 80km

C'est impressionnant car hier au couché du soleil, le ciel était nuageux et ce matin, un franc soleil me permet de sécher mes 3 fringues qui pendent au milieu de la cour ridicule de la guesthouse. Le scénario journalier se répète, beau le matin et chargé, orageux l'après midi. Par contre, la pluie a bien humidifiée le chemin d'accès à la piste mais celle ci est encore facilement praticable, à mon grand étonnement.

Départ donc sous le soleil, ce qui est agréable, c'est que des arbres des deux côtés de la piste me permette d'avoir de l'ombre. C'est entre ce jeu d'ombre et de lumière que je vois un varrant pointé le bout de sa queue, il doit au moins faire 1m.

J'aperçois un jeune homme d'une tribu et j'essaye de lui demander si je peux le prendre en photo et là, chose surprenante! Il s'enfuit littéralement en courant, j'aurai beau lui dire les 3 mots de swahili, que je connais en signe de bienvenu mais rien n'y fait, il se réfugie dans un petit chemin avant de disparaître.

Arrivé à un village, là aussi quelques hommes et femmes sont habillés traditionnellement mais cette fois, au lieu d'y aller franco, je prends mon temps, soda de loin, bananes de près puis je demande à prendre une "picture" et là, les deux jeunes se carapatent. Une jeune fille me dira que c'est un manque d'éducation mais je pense que c'est plutôt de la timidité. Ils étaient habillés avec un t-shirt bleu (de foot?) marqué Tanzanie, d'une petite jupe, bottes en plastique blanches, bracelets blancs et long couteau à la ceinture mais quand même un portable qui pend autour du cou. Bon j'arriverai bien à l'avoir cette photo.

Justement en pleine descente de ce village, je croise un jeune homme sur son vélo qui cette fois ci est plus accueillant et même me demandera de poser les deux poings levés, les bracelets bien visibles.
 
Juste avant d'arriver à #, je croiserai des chercheurs d'or qui creusent des trous dans la glaise à grands coups de pelle. J'y verrai aussi 2 jeunes enfants y travailler. Les berges de la rivière où ils fouillent, est parsemée de trous. Je comprends maintenant d'où provient cette couleur grise qu'à chaque rivière et aussi l'eau que l'on m'a fourni à certains endroits, on dirait de l'eau d'essorage d'une machine à laver.

Après un déjeuner fait de riz blanc et de viande grillée, j'aurai l'impression de monter pendant presque 37km sur une piste en mauvais état (il y passe plus de camions), du coup cela me paraît beaucoup plus long.
Les nuages gris de fin d'après midi s'accumulent sur le Mbeya pik au sud mais moi, je vais vers l'est. Nuages qui donneront de la pluie du coup moi je suis épargné. Toujours dans cette longue ascension, c'est dur mais au moins j'ai un point de vue superbe sur les plaines et les collines boisées que je laisse derrière moi.

Gare à la boue

05/02/14 à Lupatingatinga
Jour 200 - étape 159 - 57km


La nuit a été très calme, je me lève les nuages ont disparu. Je prends le petit déjeuner en faisant sécher la tente sur les rondins partiellement brûlés d'une des cabanes. Des personnes passent en vélo sur le chemin derrière moi, je suis vu mais personne ne viendra me poser de questions. Constation, quand un chemin existe, c'est qu'il y a du monde qui passe très régulièrement.

Une fois sur la piste, je tombe, cette fois ci, sur la ville ?, ce sont des bâtiments laissés à la merci de la végétation. Le manager de la réserve m'avait dit que c'était une de leurs anciennes succursales.

La piste commence à devenir un vrai gruyère avec ces trous d'eau qu'il vaut mieux essayer de contourner. Dans l'un d'eux, ne connaissant pas la profondeur, je me lance, pédale et me retrouve la chaussure gauche trempée. Cette détérioration de la piste me laisse imaginer le pire lors de la saison des pluie.

A la sortie d'une de ces fosses, une moto avec conducteur, 2 passagères dont une avec un bébé, semble en galère. Ce sera l'occasion de prêter ma clef anglaise afin de dévisser la roue arrière et retendre la chaîne. Souvent les motos n'ont qu'une petite pompe à velo comme seul accessoire.

Ça y est, je dis merci à la déforestation, les champs de tabac me permette d'avoir une vue sur le paysage qui m'entoure, des collines boisées avec les tâches plus claires des champs de maïs.

Arrivé en haut d'un point culminant, je vois de plus en plus de monde et je comprends à quoi servent ce que je pensais être des petits villages abandonnés en lisière de route, ce sont des stands et aujourd'hui c'est jour de marché à lupa. Les tribus sont venues de tous les alentours, les hommes sont en jupe avec bracelets blanc en plastique aux poignets et chevilles souvent un couvre chef sur la tête, allant de la chabka à la casquette.

Je m'arrêterai dans le village, dans une guesthouse, juste à temps pour me mettre à l'abri quand un énorme orage éclate. Une fois terminée, il me faudra slalomer entre les flaques pour pouvoir atteindre le centre de la ville. Par contre, la lessive que j'avais à peine fini, aura le droit à un second essorage.