lundi 16 septembre 2013

Pulsations



Comment sonder la pulsation propre d'une ville quand on ne fait que la traverser á 17,63 kilometreures ?

Comment saisir les détails qui font ne pas ressembler ses habitants á ceux de la précédente ville de meme taille 200 km en amont ?
Comment faire pour sortir des clichés patrimoniaux des dépliants toutou-ristiques ?
La vie de cette jeune fille a-t-elle quelque chose á voir avec l'architecture baroque de ce palais du XIVe ?
Ou de ce vieil homme qui accuse pourtant un bon demi-siécle de plus ?
Comment ne pas voir en "La Ville" une franchise délocalisée d'une entreprise habitat-monde, ancrée sur des fondations qui ne lui ressemblent plus ?

Il me reste quelques villes á traverser, en espérant y percer ces furoncles questions avant qu'elles ne deviennent des mauvaises réponses





Comme des chats sur la vague

Nous arrivons á Budapest, oú les accents sont á l'envers, aprés une journée longue de 140km parcourue en 8h.

Pour la 3e fois au moins depuis le début du voyage, nous enfreignons LA régle d'or, et le lien : "On ne roule JAMAIS de nuit".
Comme á l'entrée de chaque grosse ville, la voiture est reine. C'est donc avec une attention décuplée que nous glissons nos 4 roues sur l'étroite bande de bitume qu'il nous reste avant le bas-coté crasseux oú se disséminent sur des kilométres les rebuts de la civilisation automobile, généralement hostile á nos pneumatiques.
Il est á préciser qu'en Hongrie particuliérement le bord de la chaussée juste avant la bande de peinture qui en marque la limite est creusé d'une profonde gorge par le poids des années et des essieux sur un remblai insuffisamment damé.
Cette gorge crée á l'instar d'une vague figée entre sac et ressac une crete de bitume sise entre peinture et remblai.
C'est donc en funambules éclairés par les lumiéres intermittents des phares que nous enroulons les kms incertains qui nous rapprochent du Pest.
Pour ma part j'adore rouler de nuit. La sensation de liberté est décuplée, la vitesse nous grise comme les chats á l'heure oú les loups tirent les chiens au bois.
Et comme je suis inconscient de cette régle d'Aur, j'ai pris un phare. J'en ai meme pris 2, un á l'avant et un á l'arriére.
Du coup j'eclaire mon acolyte rigoriste pour lui éviter de se prendre les chaussées Hongroises, lisses comme un crumble.
Si vous devez ne jamais rouler de nuit, pensez quand meme á prendre une lumiére, des fois qu'il pleuve...