vendredi 9 octobre 2015

L'asphalte Day

15/09/15 à Seeheim
95km - Etape 227


Malgré ce que j'ai dit sur Bethanie, il y a une chose qui est super dans cette ville, c'est qu'il y a une boucherie, le boucher, en short, nous propose immédiatement du mouton mais nous nous voulons du "game", springbox, kudu, oryx au choix. Nous demandons son avis au boucher qui dit que la meilleure viande est le springbox, cela tombe bien, cela nous permettra de nous venger de cette sale bestiole dévoreuse de cordelette de tente. Nous en achetons 0,5kg pour 3,5 € !! Je propose à Amélie d'accompagner cela avec des frites et nous lançons un braai (bbq) avec du bois trouvé dans le camping. C'est un régal, la viande est exquise, il faut savoir se faire plaisir après les efforts de la journée. Et pour fêter cela, la nuit commence par quelques gouttes, ainsi que de grands éclairs qui strillent le ciel.

Il faut se faire plaisir à vélo, bien sûr, mais parfois le vélo nous fait moins plaisir, depuis notre arrivée en avion, je traîne un rhume, heureusement que l'air est sec. Le soleil m'a explosé la lèvre supérieure gauche tel un boxeur, un herpès est apparu et je passe sur l'état de mes délicates fesses de cycliste urbain qui en ont pris un coup avec la piste bosselée. Tout cela alors que l'année dernière, rien de médical ne m'étais arrivé. 

L'asphalte est bien là. Un alignement de poteaux télégraphique sans fil délimite, au loin, la voie que nous allons suivre, aidé par un escarpement rocheux en forme de croissant, un cirque qu'il nous faudra contourner pour récupérer la route qui monte de Luderitz vers Keetmanshoop. Sur notre droite, une suite d'arbre signe de sa verdure, une rivière éphémère qui se dirige vers le Fish River Canyon. Nous passons devant des maisons de taule ondulées en patchwork, une seule pièce pour vivre, au milieu des moutons.

La ville de Goageb est fantomatique, je devine une ancienne gare aux wagons qui sont déposés là mais pas une âme en vue et les bâtiments sont laissés à ciel ouvert.

Devant nous émerge une montagne de type table montain avec un versant de sable rouge qui semble vouloir monter au sommet, sable qui doit venir de la rivière que nous venons de traverser, il suffit de peu d'imagination pour voir s'écouler les flots de dunes.

Après la pause de midi, à l'ombre d'un acacia squelletique et sur un lit de pierre, pause courte du coup, nous reprenons notre route vers l'est. Les bourrasques de vent chaud me font pleurer. Et voilà que nous jouons aux montagnes russes en arrivant sur ce qui ressemble au début du canyon, le haut des remparts ne doit pas dépasser 50m mais cela laisse augurer d'un grand spectacle les jours qui suivront. 

Notre priorité étant de trouver de l'eau et vu qu'il y a de moins en moins de ferme, nous nous dirigeons vers Seehiem qui fut jadis une ancienne gare ferroviaire, maintenant s'y dresse un grand hôtel avec un camping herbeux et quelques maisons.

Il nous faudra partir tôt demain matin car un fort vent se lève l'après midi paraît il.