dimanche 6 octobre 2013

Arret en croatie


Le 20/09/13 à Satin
Jour 36 - Etape 34 - 93 km


Le réveil se fait au son du clairon, des coqs qui chantent, des poules et des chiens qui piaillent et des camions qui foncent à toute allure sur la route qui passent 10m devant nous, il est 6h.
Nous prenons la route, le ciel est dégagé et il fait un peu frais lorsque nous passons sous les arbres, direction Apatin. Nous retrouvons le Danube qui à cet endroit, est impressionnant de largeur. Ce matin, nous nous sommes fixés 3 objectifs : douche, internet, savon.
Sur le bords du Danube, nous passons devant un bar plage avec terrain de volley, plan d'eau, sable et biensur douche, du coup c'est parti pour le grand nettoyage à l'eau fraîche et heureusement qu'il y a un grand soleil pour nous sécher. Ensuite à Apatin, nous allons boire un coup dans un café pour avoir accès à son ordi. Je consulte rapidement mes mails pour voir que notre demande de warmshower n'est pas acceptée, nous trouverons une autre solution. Dans la foulée, nous passons dans un micro marché pour acheter fromage/charcuterie et trouvons du beurre doux Président. Il est 11h30 et les 3 objectifs de la journée sont remplis. Ensuite nous prenons la route de la Croatie, en effet l'ev6 y fait un bref passage, vent dans le dos nous y arrivons rapidement. Bref passage par la douane, qui me pose des questions sur notre périple puis nous nous arrêtons manger dans la première ville croate que nous traversons, sur une table en rondin, à côté d'un tonneau géant, nous sommes dans une région viticole.

Nous passons des villages où les gens sont sur les bords des routes à nous regarder passer, les femmes âgées sont en fichus et tabliers. La route semble être l'axe principal et le centre d'intérêt. L'époque veut que l'on prépare l'hiver, des monceaux de bois jalonnent le bords des maisons et attendent le fendeur et sa machine. À l'entrée de Vucovar, nous croisons un conducteur de canard qui fait patauger ces bêtes. Dans cette même ville,  nous sentons que la guerre s'est déroulée il n'y a pas si longtemps, des bâtiments abandonnés, des impacts de balles sur les maisons et de nombreux monuments aux morts. Nous passons en plein milieu de la grand rue en reconstruction au moment où un groupe de jeunes filles discutent avec une vieille femme, ces jeunes filles écoutent attentivement l'ailleule, le moment est chargé d'émotion, nous ne saurons jamais si elles parlaient de la guerre. Nous avons décidé de ralier la Serbie car nous n'avons pas pris de monnaie locale, et n'avons pas non plus de pain, ni d'eau.
2 hommes sont adossés à un portail d'une grande maison, Stephen les héle pour leur demander de l'eau, s'en suit une offre de vin que nous acceptons puis une bouteille de vin, puis de la charcuterie de Slovania faite par le père de Miroslave. Nous restons plus d'1 heure à discuter des voyages, des produits locaux et de la guerre qui a laissée des traces dans les esprits et les coeurs.
Au moment de partir, tout est remballé et nous est donné, je repars en plus avec une petite bouteille d'eau de vie. Les croates sont très généreux et leur vin est bon mais il nous faut partir rapidement car la nuit tombe. Un vieil ensemble de bâtiments désaffectés, pleins de verres cassés et de vieux papiers, nous servira de dortoir. La lune se lève et passe au travers des vitres cassées de la façade du bâtiment principal, donnant des allures de bâtiments éclairés où on n'y travaille encore.

Arrivés en Serbie

Le 19/09/13 à Sombor
Jour 35 - Etape 33 - 116 km

 
Cette nuit, nous avons encore eu droit à de la pluie, j'entendais couler les gouttes du toit et ruisseler sur la nappe de la table de jardin que nous avions décalée pour poser la bâche. Donc c'est sous une légère pluie que nous sommes partis vers Baja, jolie petite ville de province, longuée d'un canal, nous n'avons fait que la traverser. 

Toujours sous la pluie, mais rattrapés par le beau temps, nous passons les 3000km, la chaussée est roulante et annonce une bonne journée mais c'est sans compter sur les travaux sur la digue. Nous traversons une première zone de sable, mettons pied à terre, poussons puis des ouvriers nous indiquent qu'il est impossible de pousser plus en aval, du coup nous n'irons pas jusqu'à Mohacs. Nous ferons un détour et passerons directement en Serbie. Heureusement que pour ce début de journée, nous avons eu le droit à l'aide du vent et au retour du soleil. Je ne sais pas si la Hongrie est exportatrice de foin mais ici il y en a des tas et nous voyons nos premières pyramides incroyables avec des bases de 5 round baller. Avant de passer en Serbie, voici ce que je retiens de la Hongrie, beaucoup de noix, de gros chiens cloîtrés derrière de hauts portails entourant les maisons et puis pas de chance il a faıt gris, cela n'aide pas à apprécier le paysage.

Maintenant nous voici en Serbie sous le soleil, un petit coup de tampon sur mon passeport à l'entrée. À la sortie de Hongrie, notre passeport a aussi été contrôlé.  Puis arrêt déjeuner dans notre premier ville serbe, Kolut. Nous passons au magasin, les étales sont beaucoup moins fournies mais nous pouvons payer en euros, Stephen part acheter du miel à des particuliers, de mon côté je discute avec une australienne d'origine serbe qui me traduit quelques rudiments de serbe, afin au moins, d'être polis. Je lui demande aussi de m'écrire une phrase sur mon calepin afin de demander à être hébergés en camping.

Depuis la Slovaquie, nous voyons fleurir de nombreuses petites épiceries à chaque coin de rue surtout pour vendre des sucreries, pleins de produits à l'unité et parfois de l'alcool. Nous repartons, direction Sombor, malgré un nom de film d'horreur, c'est une très jolie ville avec une grande allée piétonne et des fontaines où nous remplirons nos bouteilles. De plus nous y ferons du change (1e - 114 dinard serbe) et achetons du pain car le dernier n'était pas fameux.
Les panneaux de l'ev6 sont bien présents car sponsorisés par l'allemagne mais pour la sortie de Sombor, nous nous trompons à nouveau, il faut dire que nous suivons un très jolie canal, second détour de la journée.
Pour finir la journée et la recherche du camps, nous passons devant une maison dont le jardin regorge de tomates bien mûres, ni 1 ni 2, je m'arrête et explique à l'aide d'un billet et d'une tomate (la seule qui nous restait) que nous aimerions leurs en acheter. Et nous voilà avec 2 ou 3 kilos de tomates succulentes et biensur les personnes ne veulent pas de notre argent, nous nous comprenons sur 2,3 mots mais les sourires sont là et les serrages de main aussi.

Plus loin, nous trouverons une maison abandonnée où nous ferons mijoter une sauce tomate  avec des produits locaux (ail, oignons, piment, poivrons, tomates, paprika, lardons) qui accompagnera à merveille notre semoule. Il est 19h et un coup de clairon résonne, nous devons être devant un camps militaire.