Le 07/12/13 à désert pk 124km
Jour 114 - Etape 92 - 28 km
Même topo que la veille, le vent est à nouveau
présent, je me lève plutôt que John ce qui est mauvais signe. Celui-ci n'est
pas très en forme, il n'a pas d'appétit et ne déjeune pas. Nous faisons demi
tour pour retourner à la précédente cafétéria, 2km avant toujours pour des
histoires d'eau. John arrivera à boire une boisson sucrée. Nous commençons à
rouler et c'est dur pour moi alors j'imagine pour lui.
Nous faisons 10km et tout à coup un petit
bruit suspect en provenance de mon dérailleur arrière, John dit
"spoke", je lui dis "tu m'as traité de quoi?",
effectivement il a raison, j'arrive à voir que un des mes rayons arrières est
cassé, en plus du côté de la caissette, pour les techniciens. Et bien ce sera
un bon exercice dans le désert soudanais. Pendant que je m'y attele, john tente
de dormir sous l'ombre de son vélo. J'arrive à changer le rayon en n'enlevant
que la caissette sans démonter le pneu et chambre à air, heureusement que les
têtes de rayons sont identiques. Côté voile je fais au mieux avec ce que j'ai,
c'est à dire un stylo, 2 bouts de rayons et du scoth, ça a l'air d'aller, on
verra sur Khartoum pour les ajustements. Et puis on est dans un pays qui
pratique la charia, on ne m'en voudra pas si j'ai un léger voile.
Nous repartons après 45min mais John n'en peut
plus et nous profitons de l'ombre du mur d'enceinte d'un pylône téléphonique
pour nous mettre au frais et qu'il se repose. Pause d'1 heure et nous repartons
direction la prochaine cafétéria pour faire une pause plus longue. Heureusement
pour nous, elle n'est pas loin et nous demandons si John peut y dormir à
l'ombre.
Je passerai l'après midi sur les nattes sous
un toit fait de branchage, de cartons et de vieilles taules, à écrire et à
essayer de comprendre ce que l'on me dit.
La cafétéria est tenue par le père et le fils
de 8ans qui ne sait ni lire ni écrire, l'école est trop loin par contre il fait
la lessive, s'occupe des ânes et sert le thé. Il a quand même un portable.
J'ai du mal à imaginer la vie d'un enfant dans un trou désert comme celui-ci.
Notre venue doit lui changer de son quotidien, vu les regards qui nous lance.
John n'aura pas la force de continuer et nous
passerons surement la nuit ici.
À un moment, une voiture s'arrête et un homme descend avec une énorme pastèque que nous dévorons, il la découpe avec son couteau caché sous la manche de sa djelaba. Le père donne des plantes à mastiquer à John ainsi qu'une décoction puis ira chercher à manger avec son âne mais je ne sais pas d'où.
Nous mangeons un foul assis en tailleur sur une natte pendant que John dort sur le seul lit. La nuit est déjà tombée quand le générateur est lancé, il distribue une lumière tremblante, on se croirait sur un bateau.
À un moment, une voiture s'arrête et un homme descend avec une énorme pastèque que nous dévorons, il la découpe avec son couteau caché sous la manche de sa djelaba. Le père donne des plantes à mastiquer à John ainsi qu'une décoction puis ira chercher à manger avec son âne mais je ne sais pas d'où.
Nous mangeons un foul assis en tailleur sur une natte pendant que John dort sur le seul lit. La nuit est déjà tombée quand le générateur est lancé, il distribue une lumière tremblante, on se croirait sur un bateau.