mercredi 7 mai 2014

Le prix pour la nuit en hutte ?

11/0/14 sur la route de namwala
Jour 236 - étape 187 -

Les gouttes ont continué à tomber au travers du toit en paille de l'église mais l'endroit où nous avons étendu la bâche a été épargné. Au réveil, une chape de nuages gris recouvre toujours le ciel et au tour de l'église, à l'extérieur, c'est une vraie pataugeoire, une couche de boue se colle à nos chaussures dès que nous sortons.

Alors que nous déjeunons, un enfant arrive qui doit seulement voir dépasser nos têtes car le bungalow n'a qu'un petit muret comme enceinte et se met à courir en criant comme s'il avait vu le diable.

Nous voici sur la route, pantalon et guêtres accrochés aux sacoches pour les faire sécher, en plus une couche de boue s'est collée dessous. L'asphalte, elle est sèche, le vent a dû l'y aider, ce même vent qui nous pousse encore allègrement. Nous faisons 55km en 2h30. 

Il y a, de moins en moins, de maisons et de plus en plus de groupe de huttes, facile à repérer car souvent implantées autour d'un ou de plusieurs manguiers. Moins de véhicules aussi, plus de vélo et de gens qui marchent sur la chaussée. 

Quand il n'y a pas de plantation de maïs ou de coton, c'est le bush qui fait sa réapparition. Notre arrêt repas se fera dans un village fantôme, la moitié des commerces est peint en jaune au couleur d'un opérateur et l'autre en rouge, couleur du concurrent mais la plupart de ceux ci sont cadenassés, une grosse usine de coton devait fournir un grand nombre de clients à une époque. La carte du restaurant est appétissante avec une vingtaine de plats mais au final, un seul menu est possible et toujours le même. Nous nous renseignons sur l'état de la future piste que nous souhaitons emprunter, elle semble être roulable.

Les kilomètres s'enchaînent rapidement, quelques arrêts courses pour le soir mais nous ne trainons pas, il y a toujours un mec bourré pour nous tourner autour. 

Lors d'une pause thé dans une cafet, nouvelle prise de renseignements sur la piste, et là, nous avons le droit à 10 minutes de parlementation entre 3 personnes puis 5 pour nous expliquer comment y aller mais rien sur l'état, par contre les gens font toujours cela avec gentillesse, à essayer de nous arranger, nous repartons même avec un petit paquet de chips. 

Route en oblique sur la gauche, piste bien rouge et damée, si elle est comme cela jusqu'à la fin, ce sera un vrai bonheur mais nous bifurquons rapidement sur la droite et la piste devient plus caillouteuse mais pas rapport à ce que j'ai connu au Kenya, c'est très bien. Ça y est Amélie est dans son image de l'Afrique et constate que rouler sur ce type de "route", n'est pas dès plus agréable.

La nuit se rapproche, un chemin peu emprunté, mène à une hutte en terre et paille, bien caché de la piste. Un peu de nettoyage lui fera du bien. Des traces de félin sur le chemin d'accès, ne nous empêchera pas d'en faire notre squatte pour la nuit.

La campagne Zambienne

10/04/14 à ?
Jour 235 - étape 186 -

Natalia nous réveille vers 7h15, alors qu'elle part au boulot, ce n'est pas difficile nous dormons au milieu du salon, nous la remercions pour tout puis Alice se lève pas longtemps après et nous prenons le petit déjeuner ensemble. Départ prévu à 9h mais cela ne sera pas tenu. Les vélos sont prêts, nous y ferons quelques ajustements et vérifications. Pour ma part, j'ai de nouveaux pneus, chambres à air et freins. Les sacoches ont partiellement changé car maintenant Amélie porte sa part. Nous prendrons le temps de faire un photo et remercier Alice de nous avoir accueillie dans sa demeure, avec autant de gentillesse. 

Direction la station essence pour le remplissage de la bouteille du réchaud et pour le gonflable de nos 4 pneus, les gens sont toujours surpris de voir arriver 2 cyclos chargés.
Puis direction l'ouest, nous ne voulons pas nous retrouver sur la route chargée qui part vers Livingstone, du coup, nous choisissons de faire un détour. Pour la sortie de Lusaka, nous suivons le gps, c'est ce qui a de plus facile mais lui n'a pas idée des quartiers par lesquels il nous fait transiter. 

Après le centre plein d'activités, nous voilà dans les faubourgs commerciaux et du marché où Muzungu et autres noms, nous sont lancés quand nous passons. Puis, pour finir nous voilà dans les quartiers pauvres et sur une piste à trous que nous poursuivons pour atteindre, après 12km, la route goudronnée que nous voulons prendre. 

Tout cela se fait en combinaison étanche car depuis ce matin il pleut pas trop fort mais assez pour être humide par contre un vent fort nous pousse à 25km/h.
La pause du midi se fera au sec, dans un petit restaurant, au fond d'une cours remplie de boue et de trous d'eau.

La route est plate et droite, sur les cotés, de nombreux panneaux indiquent les entrées des fermes, quand ce n'est pas des fermes se sont des magasins de graines ou d'aliments pour bétail. 

Le comportement des conducteurs est différent des précédents, ils se mettent parfois à klaxonner continuellement 50m avant de nous doubler et certains portiers des minibus aimeraient nous voir rouler sur le bas côté. 

Autres nouveautés, lors du passage de deux villages, nous sommes acclamés tels des présidents de la République ou des coureurs du tour de France. J'ai même entendu un "Chuck noris" à ma vue.

Il pleut toujours, nous avons fait 75km et cherchons un endroit au sec pour dormir. Cela tombe bien, à 50m de la route, une sorte de bungalow avec toit en paille et grandes ouvertures, il s'avère que c'est une église. Nous la squatterons, en faisant pendouiller nos affaires pour qu'elles sèchent. Nous sommes au sec et avons le choix du banc en pierre sur lequel nous voulons nous asseoir.