mercredi 20 novembre 2013

L'hospitalité à mon secours


Le 09/11/13 à Deir Mawas
Jour 85 - Etape 72 - 75 km

Ce matin en quittant l'hôtel, le réceptioniste me demande si je veux être accompagné d'une escorte, en effet 2 policiers sont là pour ça. Je lui demande si la suite du parcours est dangereux et il réponds non du coup je refuse. J'avais lu dans de nombreux récits de la traversée d'égypte que cela arrivait souvent de se faire escorter. Par contre, j'ai du rédiger un courrier en français qui dédouane la police de leur responsabilité en cas de problème.

Je pars ensuite vers l'ouest pour me rapprocher de la route du désert, je veux aller voir des antiquités. Je traverse plusieurs villes et plus je m'eloigne du centre de la vallée, plus j'arrive dans la campagne et plus cela semble pauvre. On doit être jour de marché à bestiaux car je croise de nombreux pickup chargé de 3 à 4 vaches disposées comme des sardines dans la largeur de la benne, avec les têtes qui dépassent.
Je passe devant des champs de cannes à sucre, c'est ce que je suppose puisque enfants et adultes grignotent cette espèce de gros bambous, et puis sur le chemin des bâtiments faisant un touctouc de vieux rafiots, émettent une odeur de rhum à 500m à la ronde, ils doivent en extrairele sucre liquide.
Dans ma tentative de sortie vers l'ouest, je passe devant une école alors que c'est la sortie des classes mais comme je fais demi tour, j'ai le droit d'être poursuivi par une cinquantaine d'enfants qui c'était aglutiné autour de moi. J'avoue avoir eu un sentiment d'oppression et d'avoir accéléré le rythme, Lors de ma pause déjeuné dans un restaurant (à 2€ le repas), je croise Islam qui parle un très bon anglais, il souhaite pratiquer un peu, nous discutons, il aimerait étudier et voyager en Europe. 
Je repars et n'attends pas la tombée de la nuit pour trouver un lieu où dormir. Je passe devant le bâtiment des secouristes et leurs demande l'hospitalité ce qu'ils acceptent avec plaisir. Ils me proposent de manger mais je viens de sortir de table. Je discute surtout avec Ali, qui me pose pleins de questions sur ma religion, sur ma famille. Je préparerai ensuite mon repas et filtrerai de l'eau devant leurs yeux ébahis. Puis nous continuons à dialoguer sur le régime politique actuel et sur les événements qui se sont déroulés. Ali met tout son coeur dans son argumentaire et me donne sa vision des choses. C'est à ce moment que je constate que l'
Egypte veut et cherche la démocratie et semble être divisée entre les pro Morsi et les pro Sisi sans parler de ceux qui regrettent Moubarak. J'espère que cela n'engendra pas de guerre civile. 
En tout cas je passe une très agréable soirée en compagnie de ces hommes dévoués à aider les autres.