lundi 30 juin 2014

L'imposant Spitzkoppe

11/05/14 à Spitzkoppe
Jour 266 - étape 213

Les chiens du propriétaire du camping ont tourné autour de la tente durand la nuit, tels des lions, ce sont deux gros dogues, couleur fauve qui bavent partout. Cette nuit à confirmer que mon matelas était à nouveau percé et au matin, avec l'aide d'une éponge et de savon, je trouve au moins un trou à l'endroit où la veille, j'avais senti sous la toile de la tente, une épine. Je répare facilement la crevaison avec un gluplot du kit de réparation. Nous montons prendre notre petit déjeuner sur la terrasse du bed and breakfast du camping pour ne pas être harcelés par les deux molosses qui nous ont sautés dessus au réveil. 

Nous retournons au centre ville et demandons à déposer nos vélos au commissariat en vue d'une escapade vers les Philips caves. Nous nous fixons une heure pour être pris en stop par une voiture de tourisme. Une heure est passée, une voiture aurait été susceptible de nous emmener mais elle ne s'est pas arrêtée. Nous retournons au poste de police, récupérons nos vélos, repassons devant le camping et entamons la journée à 11h10 par une ascension de 200m d'altitude. 

Nous nous arrêtons déjeuner après la bifurcation, qui nous mène au Spitzkoppe, sous un acacia, sur une herbe qui ressemble à des blés, les arbres sont éparses et pas plus haut que deux mètres. Nous reprenons la piste, piste en bonne état, pas trop sableuse, large et droite, nous croisons parfois quelques habitations en taule et des bergers.


Puis nous prenons à droite, tout droit vers le Spitzkoppe qui s'affiche de sa taille imposante dans le paysage jaune un peu terne, un effet de lumière? Il se rapproche et nous voilà à ces pieds, à nouveau un petit village, quelques habitations en dur et des panneaux qui nous orientent vers le camping. Nouvelle déconvenue, hier pas d'eau chaude, aujourd'hui le prix est passé de 40 n$ à 350/2 pour un bout de terrain et un peu d'eau chaude. Nous refusons et demandons à traverser pour suivre la route et là aussi on veut nous faire payer et le manager nous fera un beau discours sur le fait de ne pas faire de camping sauvage.

Il fait pratiquement nuit lorsque nous finissons de traverser le camping et l'aire protégée associée, passage superbe au pied du Spitzkoppe avec les couleurs du soleil couchant, la lune est là aussi. Nous prolongeons en marchant dans le noir, noir bien clair car la lune est presque pleine, nous étendons la bâche à même le sol (après avoir balayé quelques cailloux). J'aurais écris ces quelques mots à la lueur de la lune.

Ruée vers l'Ouest

10/05/14 à Usakos
Jour 265 - étape 212







En pleine nuit, vrombissements, la terre tremble et j'entends (siffler) le train qui me sort précipitamment de mes rêves. Je m'extrais de la tente pour aller pisser (avec les quantités d'eau que je bois, ma vessie ne tient pas la cadence), quand je reviens me coucher mon matelas semble dégonfler.

Au réveil, je n'ai pas cette sensation de dégonflage, mais nous nous apercevons que nos pneus et nos savates sont pleins de boules à picots, de plus en passant ma main sur le dessous de la tente, je sens distinctement une épine ayant traversée la toile, on verra ce soir!

Les paysages de cette partie de la Namibie ont un goût d'ouest américain, des pics rocailleux de couleur ocre, des éoliennes en taule, des trains qui fument en passant au milieu des herbes jaunes et des bovins parqués derrière de grandes barrières. 

Nous descendons vers Omaruru au milieu d'étranges plantes grasses, un tronc qui ressemble au palmier et des fleurs rouges qui poussent vers le ciel telles des bougeoirs. Sur notre droite, le massif du mont Erongo est illuminé par le soleil avec un chapeau de nuages au dessus. Nous faisons un stop rapide à Omaruru pour quelques achats de biscuits, nous en faisons une consommation intense, 1 paquet le midi, 1 pour le 4h, 1 le soir. 

Nous dejeunons dans une de ces petites aires d'accueil qui comprend, généralement, une table en ciment, 4 banc, parfois un arbre y fait de l'ombre, le tout peint en bleu/vert et blanc. Souvent quand un camion ou une voiture passent et nous klaxonnent, nous faisons un petit geste de la main avant de reprendre notre repas.

La route continue toujours à traverser des paysages toujours plus secs, les acacias se font plus éparses, l'herbe plus jaune, les roques plus visibles. Sur l'asphalte s'est un vrai carnage, une traînée rouge est visible, succession de ces grosses bêtes (Acanthoplus discoidalis) écrasées les unes sur les autres, de temps en temps, je roule sur une de ces carcasses et cela fait un bruit de carapace de crevette.

samedi 28 juin 2014

L'empreinte du temps

09/05/14 à 20km d'Omaruru
Jour 264 - étape 211





Même sous le hangar, quelques gouttes arrivent à tomber sur la toile, la tente est posée sur le sol, mi sable, mi sciure de bois. Comme nous sommes à l'abri de la lumière, nous nous levons un peu plus tard. Le soleil est revenu et nous étendons nos affaires humides le temps de prendre un petit déjeuner au soleil à côté des citronniers verts et jaunes recouverts de fruits. Les ouvriers ont déjà commencé à travailler et s'affairent autour des machines à faire du foin. Hulf, le gérant de la ferme, vient nous dire bonjour, il espère pouvoir faire les foins aujourd'hui s'il ne pleut pas. 

Nous partons et la route est agréable, elle est vallonnée et nous permet d'avoir de beaux points de vue sur les montagnes. Sur les bords de route, les herbes jaunes dansent avec le vent et derrière les barrières, les acacias forment un rideau de verdure. Nous apercevons régulièrement des familles de phacochères qui détallent en nous voyant et aussi une sorte de gros renards, ces hautes herbes leurs servent de refuge.
Nous arrivons à Kalkfeld, à l'embranchement vers la piste qui mène vers les traces de dinosaures. Nous demandons des informations sur l'état de la piste et un attroupement se forme autour de nous. Kye fait partie de ces personnes, il installe des panneaux solaires sur le prochain office du tourisme, il se propose de nous y emmener avec son énorme 4x4, il n'a jamais pris le temps d'aller voir les empreintes du coup nous acceptons. La route se fait rapidement, les paysages magnifiques, nous nous rapprochons d'une grande montagne tabulaire de couleur rouge
.
Le site en lui même, ne casse pas trois pattes à un tyrannosaure, avec un peu d'imagination, on voit bien la patte à trois doigts pris dans la roche et la direction qu'a pris l'animal. Deux groupes de traces sont visibles, les petites de la taille d'une pâte de poulet et les autres de la taille d'une main.
Retour à Kalkfeld par le même chemin, parfois à plus de 90km sur la piste bosselée. C'est super sympa à Kye de nous avoir emmener. Nous avons encore de la route et après un déjeuner rapide, nous faisons 40km, nous voulions atteindre Omaruru mais il est trop tard. Nous trouvons un endroit plat, un dur pour planter la tente, juste à côté de la voie ferrée. Le ciel est chargé de nuage mais pas de gouttes.

vendredi 27 juin 2014

Crocodile dundee

08/05/14 route de omaruru
Jour 263 - étape 210

 Nous dejeunons sur la bâche, le soleil nous réchauffe à peine car il y a pas mal de vent et celui ci souffle dans notre dos. Du coup, une fois sur la route, nous progressons rapidement, un panneau indique 66 km pour otjivarango, en 3h, cela devrait être plié.

La route est toujours droite, le bush présent de chaque côté, au loin une grosse montagne semble se faire grignoter, d'autres petits pic bien pointus sont aussi visibles. 

Notre progression se fait plus lente, de la fatigue mais aussi du fait que le vent ne nous pousse plus, il a viré à droite venant de l'ouest. En pleine montée, nous serons stoppés par un allemand qui souhaite nous prendre en photo, cette séance photo nous servira de pause avant d'en finir avec 15km.

A Otjivarango, nous suivons les conseils d'un célèbre guide et allons goûter au steak de crocodile et c'est plutôt bon, cela ressemble à du poulet. Par contre, côté quantité, c'est assiette gastronomique, une sorte d'entrée pour deux cyclos qui ont fait 66km. En sortant du restaurant, un couple nous proposera de venir visiter leur ferme mais elle n'est pas situé sur notre trajet, les namibiens ont l'habitude de faire de très longue distance. Avant de sortir de la ville, sur notre route, nous allons jeté un coup d'oeil à une vieille locomotive à vapeur.

L'après midi sera courte, la route droite nous mène vers un gros nuage de pluie que nous pensons pouvoir éviter mais c'est raté, nous stoppons pour nous protéger puis continuons.

Nous ne souhaitons pas monter la tente sous la pluie, nous voyons au loin une ferme avec un grand hangar qui serait parfait pour nous protéger de la pluie. Nous demandons l'hospitalité et comme souvent, il faut attendre l'accord du propriétaire qui n'est jamais sur place. Finalement, c'est bien sûr accepté, et nous voilà planter la tente et manger au milieu des tracteurs et à côté d'un tas de peau de kudu. Nous avons atterris dans une hunting farm.

Nous avons le droit à la visite de la maison avec les trophées de chasse, crâne d'oryx et kudu et un pauvre léopard empaillé.

jeudi 26 juin 2014

De la ferme à l'assiéte

07/05/14 à ?
Jour 262 - étape 209

Au matin, nous pouvons une détonation énorme en provenance des mines, Tsumeb est un pole minier et de grandes cheminées surplombe la ville quand on y rentre.

Une fois, le petit déjeuner pris, nous dévorons un pain à la farine de maïs avec sucre glace et raisin (très allemand), nous rangeons notre chambre et refaisons nos sacoches. Après avoir chargés les vélos, nous aurons droit à une petite séance photo et puis accolades et remerciements, et j'espère qu'un jour Laurens et Anne Lize réaliseront leurs rêves de venir en France voir le tour de France. 

Ensuite, nous reprenons la route, montons dans les montagnes de roche blanche et d'arbre aux couleurs automnales. L'ascension n'est pas énorme et en moins de 10km, nous atteignons 1500m d'altitude. Nous verrons un groupe de singes jouer dans les arbres et émettre de drôle de sons rauques. 

Nous roulons 60km dans ce paysage vallonné où nous passons aux pieds de montagnes plutôt à la base de ce qui pourraient ressembler à des phalanges montagneuses. La route se fait bien car à nouveau le vent est derrière nous et nous voilà à Otavi où nous choisissons de manger au restaurant. La carte est remplie de plats à consonance allemande, principalement avec de la viande. Amelie prend un hamburger avec 500g de viande et moi, un bout de viande avec du fromage fondu dessus et des champignons. Je comprend où finissent tous ces bovins que l'on voit dans les fermes.

Une boucherie jouxte le restaurant et nous y achèterons du biltong, viande de kudu séchée, j'en aurai bien achetée plus mais notre place est comptée.
 
L'après midi sera aussi rapide avec l'aide du vent, passage à une station service pour le remplissage d'eau, puis la recherche d'un emplacement pour la nuit. Nous finissons par demander si nous pouvons poser la tente dans une ferme mais il s'avérera que c'est aussi un shop et un débit de boissons, par contre nous devons attendre l'accord du propriétaire qui arrive dans 5 minutes. 45 minutes après, il arrive et il n'y a aucun souci, nous irons dans un petit coin herbeux à côté des arbres. Parfois, un cri d'oiseaux, d'oies ou de cochons résonnent ou est ce peut être l'autruche?

mercredi 25 juin 2014

Tsumeb et Etosha

05/05/14 06/05/14
Jour 260-261

Ce matin, petit déjeuner dans la grande cuisine de Anne Lise et Laurens, puis celui ci, nous emmène en voiture, aux deux endroits où nous pourrions avoir des infos sur le parc etosha, l'idée étant de réserver un safari pour deux jours et une nuit dans le parc qui se situe à 100km de Tsumeb. Pas de chance, nous sommes un jour férié, plutôt le lendemain d'un jour férié qui est tombé un dimanche, du coup il y a un décalage (les veinards ces namibiens!) et le tour operator est fermé. Le second lieu, lui ne fait plus de safari. 

Du coup, Laurens propose que nous y allions tous les 4 avec leur 4x4, eux aussi sont de repos. Nous voilà donc en hâte, à préparer deux sacoches chacun, avec Amelie, plus la tente, en effet nous voulons camper dans un des campings officiels du parc. Chaque camping officiel à un point d'eau illuminé où les animaux viennent se désaltérer. La route se fait bien sûr plus rapidement qu'avec nos vélos, il nous faudra quand même donner une petite explication à l'entrée du parc et du camping car nous ne sommes pas sensés être non véhiculés.

Une fois toutes les formalités faites, nous passons 4h à déambuler dans le parc, à voir girafes, antilopes, gnus, autruches, zèbres et oiseaux en tout genre mais pas de lion, ni de léopard. En fin d'après midi, nous irons boire un coup dans le vieux fort allemand qui ressemble à une attraction en plastique blanc du parc eurodisney puis ils nous laissent planter la tente. 

Dans le camping, nous partons à la recherche d'un véhicule qui pourra nous ramener le lendemain à Tsumeb et demandons cela à deux suisses mais ce n'est pas leur route par contre, nous sommes invités à manger des spaghetti bolognaises et cela tombe plutôt bien car nous n'avons rien emmener pour cuisiner. Les discussions et les pâtes sont bonnes et en fin de soirée, nous irons passer une demi heure en face du point d'eau pour ne rien voir du tout. 

Le lendemain matin, nous remballons la tente et partons vers la réception pour tenter de trouver un moyen de transport, nous n'avons pas le droit de marcher hors du camping, car il "paraît" qu'il y a des lions, nous n'attendons que 5 min avant qu'un gars du parc, nous récupère dans son pickup. Sur le trajet, j'aurai la chance de voir un rhinocéros de dos (soit un demi rhinocéros), le gars n'a pas fait demi tour, il était en retard au travail! Il nous dépose à l'entrée du parc où la première voiture de touristes (des français) nous emmènera jusqu'à Tsumeb, trop facile ce retour!

Dans l'après midi, nous allons faire des courses et visitons un musée en pleine air qui comprend les différents types d'habitation des tribus namibiennes, certaines huttes sont si petites que je me demande comment leurs habitants font pour y dormir sans avoir les pieds qui dépassent. 

Nous avons de la chance Laurens et Anne Lize, nous laisse les clefs de leur maison, c'est royal, nous pouvons aller et venir comme nous voulons. Pour le dîner, nous avons droit à une spécialité sud africaine, le barbecue ou braiie, Laurens en a un de compet dans l'arrière cuisine, nous y ferons viande, maïs mais aussi sorte de croque monsieur, le tout accompagné de crudité. Autour d'un verre de vin blanc d'Afrique du Sud, nous discutons de l'avenir de leur pays natal, l'ambiance est chaleureuse, on se croirait à la maison.

mardi 24 juin 2014

Entre les clôtures

04/05/14 à Tsumeb
Jour 259 - étape 208


Moment de panique, hier soir, quand nous voyons une lumière se balader sur la route et des voix qui se rapprochent. Nous éteignons, à la hâte, frontales, bougie et réchaud. Pendant 1/2 heure, nous restons dans le noir sans parler et faire de mouvement, nous avons bien l'impression que l'on nous cherche. Passé ce temps et le calme revenu, nous mangeons nos pâtes dans le noir et rangeons tout le mieux possible.

Au matin, nous préparons notre sortie, en déplaçant les sacoches et la tente toute montée, et dans un mouvement rapide, nous déplaçons l'ensemble. Et voilà, c'est comme si nous avions passé la nuit du bon côté de la barrière, en plus on est au soleil.  Pas 5 minutes que nous sommes là, qu'une voiture s'arrête, un homme viendra nous dire qu'il est le propriétaire d'un des champs et que si nous avons besoin de quelque chose, il ne faut surtout pas hésiter à venir le voir. Nous nous abstenons quand même de lui dire où nous avons passé la nuit. Il repassera plusieurs fois en voiture et à chaque fois nous aurons le droit à un coup ee klaxon et des coucou.

Nouveauté ce matin, du pain grillé, j'ai acheté deux rayons pour suspendre les tranches de pain au dessus du foyer, le tout posé sur le protège vent et cela marche plutôt bien. Nous avons aussi failli manger de la sauterelle, vu sa taille, il y aurait eu assez à manger pour deux.

Puis nous partons, clôture à gauche, clôture à droite, des entrées de ferme avec des portails imposants, quelques palmiers et moins de bushs. Des collines font aussi leurs apparitions, enfin nous retrouvons du relief.
Poussés par le vent latéral, nous arrivons rapidement à Grootfontein, grosse ville, où le changement radical, retour des bâtiments en dur et des magasins. Nous picniquerons sur l'herbe verte et grasse d'un parc, un peu de pâte à modeler orange, pardon du chedard avec une mini tranche de pseudo jambon.

Nous avons encore une bonne soixantaine de kilomètres à faire pour atteindre Tsumeb, la route grimpe au milieu de petites collines, les champs de maïs sont réapparus et l'automne colore quelques arbres. La route se fait toujours bien, aidés par le vent et le regonflage de nos pneus. 

A l'entrée de Tsumeb, une voiture nous accoste et nous nous arrêtons un peu plus loin, Laurens et Anne Lize nous invitent à boire un verre chez eux, ce sont 2 cyclistes en tandem sud africains, bien sûr nous serons invités à dormir, à prendre une bonne douche et toutes nos affaires passeront à la machine à laver. Nous cuisinerons dans une immense cuisine et discuterons une partie de la soirée avant de nous écrouler dans notre chambre.

lundi 23 juin 2014

Sortie de piste

03/05/14 à l'intersection de la c44
Jour 258 - étape 207


Ce matin, Christian, le gérant du camping vient nous proposer faire une visite  de son village San mais nous souhaitons vraiment atteindre l'asphalte aujourd'hui, pour arriver à Tsumeb demain, donc nous déclinons et puis nous avons peur d'être déçu comme pour le camping. Nous passons à la pompe et partons en commençant par une bonne montée, avec les cailloux, cela n'est pas évident mais en haut, nous avons une vue sur cette petite vallée où est sensé couler une rivière. 

Le bush est toujours bien présent, la piste toujours blanche avec des traces, de serpent qui la traverse, dans le sable. Nous arrivons au village historique Grashoek où nous pouvons nous ravitailler en biscuits. À la fin du village, un checkpoint interdisant aux animaux et aux plantes de sortir de la zone. 

A partir de ce moment, la végétation change, le bush disparaît peu à peu pour laisser place à des cultures ou à de l'élevage de bovins. Les arbres prennent en taille, la végétation plus dense et les palmiers font leurs réapparitions, l'herbe jaune aussi.

La piste est bordée par 10m d'herbe puis des clôtures délimitent de grandes propriétés.
Il y a aussi plus de vie, nous voyons des gens à pied et même à vélo, nous traversons un village, plutôt une bâtisse unique, qui s'avérera, plus loin, être le seul shop et nous l'avons loupé. Les 4x4 passent à toute allure, générant un brouillard de poussière qui fait tout disparaître. Nous voici plein de poussière blanche sur les dents, tu sens la couche quand tu passes ta langue dessus. 

Il fallait bien que cela arrive, nous voyons enfin, la fin de cette piste et la jonction asphaltée en T qui nous mènera à Tsumeb. On nous avait dit qu'un shop était présent mais rien! Après prise de renseignements au lodge voisin, il parait qu'une caravane rose est souvent présente mais pas ce soir, du coup la gérante du lodge nous dépannera d'un gros pain. Pour dormir, nous devons faire face aux clôtures qui encerclent la route goudronnée, soit dormir dans les 30m d'herbe qui jouxtent la route, soit passer par dessus. Et nous voilà, à la hâte, transférer toutes nos sacoches et vélos et nous cacher derrière les arbres.

dimanche 22 juin 2014

Un paysage de désillusions

02/05/14 à ?
Jour 257 - étape 206

Ce matin, nous petit déjeunons en attendant le passage de notre livreur de pétrole, nos deux vélos sont positionnés en bordure de route, bien visibles et à chaque passage de véhicules, je surgis du bush pour me montrer mais personne ne s'arrêtera, le gars a dû oublier, les vapeurs d'alcool ont dû l'y aider.

Nous prenons la piste, celle ci est assez roulante, des parties dures damées soit à gauche, soit à droite, nous permettent de rouler à une bonne vitesse. Un caméléon nous fera un petit show de pas de dance "j'avance, j'avance pas", il posera pour la photo avec Amelie. Nous arrivons au village de ? où nous espérons trouver un shop mais ceux ci sont fermés, nous poserons la bâche sous deux acacias pour manger. J'irai chercher de l'eau au milieu des habitations pendant qu'Amelie discute avec des enfants qui ont accouru en nous voyant arriver. Ils sont calmes parlant à voie basse, toujours dans leur langue à claquements mais discutent avec nous dans un très bonne anglais. Ils finiront par partir, sûrement lasser de nous voir manger nos pâtes.
 
A la reprise, la piste devient très sableuse ce qui nous oblige à pousser, nous ralons car le camping est encore loin et à ce rythme, nous ne pourrons pas l'atteindre. À une intersection, un camion est entrain de se faire réparer, j'en profite pour aller voir si les gens ont besoin d'aide et aussi pour demander du pétrole. Pas besoin d'aide, ni d'outils mais je repartirai avec la bouteille de pétrole remplie. 

La piste s'améliore mais n'est pas si agréable à rouler et puis toujours blanche, d'une largeur de 20m et entourée de bush, cela devient lassant, quand même une descente et montée ou 2, passage d'une rivière sans eau, ouf un peu de relief en fin de journée. 

Nous arrivons au camping et c'est la désillusion, pas d'eau, la pompe ne la remonte plus, pas de lumière, les emplacements ne sont pas plats. Nous sentons que le manque de moyens et d'argent sont flagrants, nous y restons quand même mais planter la tente dans le bush, aurait été identique, seule chose utile, nous pouvons prendre de l'eau à volonté à la pompe.

samedi 21 juin 2014

Faites du travail

01/05/14 ?
Jour 256 - étape 205

Au moins quand on dort dans la savane, on est pas embêté par les voisins, ni par les lions. Au matin, quelques voitures passent en trombe sur la piste mais ne nous voient même pas.

La piste s'améliore considérablement, plus nous avançons vers l'ouest plus elle devient dure. Nous aurons la chance de croiser un gros serpent, au moins 1m20 qui partira se réfugier dans le bush. Quelques merdes d'éléphants, nous rappellent que ces pachydermes ne sont pas loin mais nous n'en verront pas les défenses. 


Avant d'arriver à Tsumkwe, la piste se fait plus chaotique avec un effet washboard, il nous faut rouler le plus sur le côté possible pour avoir du plat et éviter les cailloux.


Nous voilà à Tsumkwe, une tranche de bitume apparaît, les bâtiments en dur aussi. Pas de chance aujourd'hui, tout est fermé, c'est férié aussi ici, fête du travail, ils ne pensent décidément pas à de pauvres cyclistes! La station service est close et les principaux commerces aussi. 


Nous nous dirigeons vers le tsumkwe lodge pour y déjeuner et prendre de l'eau. Avant de l'atteindre, nous verrons des arbres, les pieds dans l'eau, ici il a beaucoup plu à la saison des pluies, drôle d'image que le bush inondé. Au lodge, nous essaierons de trouver du pétrole mais tout fonctionne au diesel.


Nous reprenons la route et au dernier bar de la ville, nous réitérons notre demande de combustible, rien mais demain matin, la pompe ouvre à 7h et un gars va y faire le plein avant d'aller vers l'ouest, par la route que nous empruntons, il veut bien nous ramener du pétrole. Espérons que l'alcool ne lui fera pas oublier sa promesse. 


La piste blanche est vraiment très bonne et le vent est dans notre dos, nous faisons du 20km/h mais le paysage ne change pas, quelques bushmans se promènent sur la piste près de leurs villages en huttes. Nous finirons vers 16h30. Comme nous avons changé d'heure, le soleil se couche maintenant une heure plus tôt, à 17h. Un coin d'herbe et de sable, à moins de 15m de la piste, nous suffira pour dormir, parmi les insectes et les oiseaux.