lundi 31 mars 2014

Descente tropicale

11/03/14 à Kyela
Jour 206 - étape 163 - 67km
 
Ça y est, c'est reparti, je commence par faire regonfler mon pneu arrière car la valve de la chambre à air est spéciale et avec ma petite pompe j'ai des difficultés à gonfler. Quatre kilomètres de montée pour arriver au centre de Tukuyu et prendre la direction du Masoko cratère lake. L'asphalte disparaît rapidement pour laisser la place à une piste en pierre rouge, pas évidente à rouler, car un peu glissante.

Le ciel est chargé mais laisse passer quelques rayons, et je sens bien qu'il vient de pleuvoir, pas parce qu'il y a des flaques partout mais parce que l'air est saturé d'humidité. Je comprend pourquoi les bananiers poussent à foison.

C'est l'heure de la récolte des jeunes pousses de théiers. Ces petits arbustes, de la famille des camélia, poussent sur les flancs de collines, pas plus hauts d'un mètre. Le champs est quadrillé de chemin afin de laisser passer les récoltants. Cette récolte se fait soit à la main soit avec un gros sécateur muni d'une boîte (le bruit du métal à chaque coupe à quelque chose d'inquiétant) puis les bourgeons sont lancés dans une grande hotte portée sur le dos. Les feuilles sont ensuite transportées, souvent par des femmes, vers de petits préaux et déposées en tas.

Je suis encore sur les hauteurs mais plus je descend vers la vallée et plus les arbres se font grands, des avocats à ramasser à la pelle partout, toujours des bananiers, bambous et cocotiers font leurs apparitions.
Ces deux espèces servent de matériaux de construction aux nouvelles habitations, petites huttes rondes en bambou.

Je continue ma descente et serai à deux doigts de passer à côté du lac sans le voir, il est entouré d'arbre. Heureusement j'entrevoie un petit chemin, piste glissante de terre humide, pas facile d'y monter Azimut mais cela vaut le coup. L'endroit est paisible, une jeune fille est venue laver son linge et les enfants avec.

Fin de la période descente, me voici sur le plat, j'ai le sentiment de me trouver sur un atoll, piste blanche corail, cocotiers, bananiers, huttes. Mon oeil est attiré par un drôle d'arbre sur lequel un fruit pend au tronc, un cacaoyer. Je m'arrête chez une famille qui me fera goûter l'interieur d'une cabosse c'est très bon et chose surprenante, le goût est à mille lieux du chocolat?

Début d'après midi, une grosse averse m'oblige à me réfugier sous l'avancée du toit d'une maison. Les écoliers courent sous la pluie, les chaussures en main, une feuille de bananier pour protéger les cahiers, rien n'échappe à ce type de pluie.  Trente minutes que cela dure et déjà les caniveaux débordent. Le ciel est moins gris mais les montagnes environnantes sont encore chargées de nuages gris.

Je me retrouve dans la vallée encaissée du rift devant moi, le lac malawi se laisse imaginer, de chaque côté des montagnes dont à ma gauche, la chaine livinstone.

J'arriverai à atteindre kyela avant une nouvelle grosse pluie, à priori ce soir sera ma dernière nuit tanzaniene.