vendredi 14 mars 2014

Ridin' in the rain

20/02/14 à Makuyuri
Jour 187 - étape 150 - 83km


Dans la nuit, j'espère qu'à mon levé, le ciel sera bleu et dégagé, plus de traces de ces nuages pollueurs de paysages grandioses mais mes rêves s'interromptent lorsqu'au matin, les yeux encore fermés, j'entends le tonnerre gronder et les gouttes commençaient à tomber.

Ben et John ont à peine le temps de ranger leur tente avant l'averse. Nous prenons le petit déjeuner avec Erik, à l'anglaise, oeufs brouillés et pain en analysant la carte de la tanzanie.
Puis le départ, l'accueil d'Érik a été très sympathique et j'aurais pu rester une semaine si j'avais voulu, chez ce geotrouvetout, son garage est une vraie caverne d'alibaba. 

Le temps s'améliore, c'est à dire qu'il ne pleut plus, nous en profitons pour partir avec les deux jeunes anglais, nous ne ferons que 500m ensemble avant que je ne me dirige vers l'ouest et eux vers l'est.
Je sors aisément d'arusha, en bordure de ville, apparaissent des plantations de caféiers en lisière de forêt. Ensuite ce sont les champs de cultures qui arrivent avec les femmes qui bêchent en ligne.
Nous ne sommes pas à la saison des pluies (dans 2 mois) et beaucoup de personnes se demandent s'elles ne doivent pas planter maintenant. Si jamais, elles le font maintenant que se passera-t-il si le beau temps revient et si elles ne le font pas, elles risquent de manquer le début du saison si importante? Y'a plus saison ma bonne dame! 

La route est bonne malgré une section en réhabilitation, par contre j'ai le vent contre moi. J'arrive dans la plaine, il y a des montagnes plus ou moins élevées partout où je tourne la tête, des rivières marrons de boue en descendent, un étang lui aussi marron tranche avec le vert de la plaine et le gris des nuages orageux.
Et là, il se met à tomber de grosses gouttes, j'avais déjà ressorti ma veste de pluie lors de la précédente étape que j'enfile mais mes guêtres et pantalon sont encore au fond de la même sacoche depuis 4 mois. 

Je me réfugie par deux fois à l'abri, une fois collé au tronc d'un acacias (en plus d'avoir des épines, ils n'ont pas de feuilles) et la seconde sous le porche d'une école, le temps de l'averse, je discuterai avec 2 professeurs. Tout ça dure au moins une heure et lorsque je repars l'ancienne route sur laquelle je cheminais, est inondée. Juste quelques mètres à faire les roues dans l'eau et je constaterai que mes chaussures sont étanches. 

Mais la pluie continue à tomber, j'avais pensé qu'en Afrique, c'était comme en Bretagne, après le déluge, un grand soleil mais no,n toujours de la pluie et les nuages persistent.
Voilà, le passage d'une montagne fera cesser les gouttes et revenir un vent chaud qui sèche mon short rapidement. Par contre, cette fois ci, mes chaussures ont pris l'eau par effet de succion de mes chaussettes.
Au loin, un lac fait mirorter les rayons du soleil. A Makuyuri, petite bourgade, je trouve une guest house pour 5000 st, j'y ferai sécher t-shirt et chaussettes après lavage puisque qu'il ne pleut plus et profiterai du réchaud à charbon de la patronne pour sécher mes chaussures. J'ai ressorti mes guêtres et mon pantalon de pluie en prévisions des jours de pluie à venir.

L'accueil de la guesthouse est agréable, j'y aurai droit à une assiette de riz, chou, viande. En échange, je donne de ma soupe de pommes de terre, tomates, oignons, aubergines et le guacamole que j'ai fait avec les légumes trouvés dans le bourg.

Arusha

19/02/14 à arusha - jour 186
 

Le seul but de rester à Arusha pour moi, est d'aller voir le kilimanjaro. Après un petit dej dans le canapé du salon d'Érik avec vu sur le mont Méru, visible,  je me dis que c'est gagné. Je laisse Azimut au repos et pars en minibus pour la ville de Hai où Érik m'a dit qu'il y avait un beau point de vue sur le kili.

C'est toujours une grande aventure que de prendre les transports, un minibus puis un bus qui se remplit au compte goutte, fait que j'arrive 1h30 après mon départ. Déjà à 9h00, heure du départ, les nuages commençait à s'accumuler sur le mont Méru. Donc à mon arrivée, impossible de voir les neiges et la base du kilimanjaro.

Je resterai à attendre une éclaircie, le vent s'est levé, le ciel un peu moins voilé mais pas de bleu franc. Après 3h d'attente, je rentre à Arusha déçu, on verra pour demain. J'en profite pour me balader dans le centre de Arusha.

Sur le chemin du retour chez Érik, je croise deux jeunes cyclo anglais (of course), Ben et John à la recherche d'un camping. La veille, Erik m'avait dit qu'il interpellait les cyclos quand il en voyait. Du coup, coup de tel et ils sont invités à camper dans le jardin. Nous ferons une énorme tournée de pâtes car ils ont fait 140km, c'est ça mange ces bêtes là! 

Le soir, je regarde les prévisions météorologiques pour les 15 jours autour du kili et rien ne s'améliore. Dernière chance, demain, mais ce sera ma grande déception, un peu comme si j'allais à paris sans pouvoir voir la tour eiffel. Mais bon après tout, le kilimanjaro n'est pas prêt de bouger.