Jour 62 - Etape 57 - 85
km
Notre petite maison
nous a abrité du froid et ce matin, le soleil
traverse l'une des fenêtres sans carreau, un vent
d'est se fait sentir, d'ailleurs il nous génera
dans notre progression. Nous petit-dejeunons en
regardant les vaches apparaître en ombre chinoise
sur la colline au loin.
Nous
partons et dépassons un nouveau seuil altitude
1091m sur le gps, nous suivons une chaîne de
colline à notre gauche sur une longue ligne
droite. Parallèlement à nous une ligne électrique
me fait penser à une ligne de télégraphe. Nous
passons quelques villages, on pourrait se croire
au farwest, une arche de métal portant le nom du
village orne l'entrée, des vaches libres comme
l'air se baladent et essayent de brouter je ne
sais quelle type d'herbe car tout est sec.
Tout est sec mais
il y a des champs partout, les turques ont mis en
place un système d'irrigation complexe, des pompes
alimentées par ces fameux pilones électriques,
raccordées à de gros tuyaux rouges, irrigent des
champs, ils arrosent même en pleine journée.
Il
arrive parfois qu'il y ait quand même des sources
d'eau naturelle et nous tombons sur l'une d'elle,
y débute une rivière cernée de peupliers, nous
nous y arrêtons pour déjeuner. Nous aurions bien
voulu y mettre les pieds mais elle est déjà pleine
de détritus.
En
plein déjeuné, nous sommes envahis par les vaches
et un berger et son troupeau monopolisent la
route. Nous repartons en suivant ce petit cours
d'eau dont les peupliers commencent à jaunir, plus
nous avançons, plus nous nous retrouvons dans une
faille, un canyon né, il attendra à peu près 100m
de hauteur au moment où nous arrivons à Chambeyli.
Nous
nous y arrêtons, nous voulons y faire des courses
mais de nombreux commerces sont déjà fermés. Nous
apprendrons par un épicier franco-turques que les
festivités durent 9j mais que tout recommence à
ouvrir d'ici 3j. Nous trouverons quand même un
magasin d'ouvert, une pâtisserie aussi mais les
magasins de charbon et de tracteurs sont quant à
eux fermés.
Pour l'eau, nous
nous arrêtons prendre un thé chez les pompiers de
Chambeyli qui n'étaient pas trop occupés,
heureusement pour eux.
Pour la nuit, nous
nous approchons du lac salé en passant par une
piste en terre poussièreuse. Il est 18h, le soleil
se couche, nous trouvons un champs de paille pour
poser la tente en la rembourant de paille. Pas un
arbre en vue et une lune qui éclaire tout.