jeudi 27 mars 2014

En route vers les nuages

07/03/14 à Mbeya
Jour 202 - étape 161 - 76km


La chambre où je dormais, regorgée de moustiques, heureusement que la moustiquaire les arrêtait mais je les entendais quand même voler autour de ma tête.

Après un petit déjeuner consistant, toujours des chapatis à la confiture avec du thé, je retrouve une route asphaltée, elle ne date pas de si longtemps et des ouvriers sont encore à l'oeuvre à balayer les petits cailloux pour en faire des petits tas tous les 5m.

Devant moi se dresse une chaîne de montagnes dont le pic mbeya est le point culminant, pour l'instant tout est encore visible malgré un ciel couvert.


La route est en pleine construction et les ouvriers piochent dur pour creuser les fossés sous l'oeil attentif d'un chinois, sous son chapeau de riz, penché sur son mobile.
Eh oui! La maîtrise d'oeuvre est une société chinoise sûrement peu intéressée par l'or dont le sous sol de cette région regorge.

La route, comme hier, continue à monter, après l'asphalte, je retrouve la piste. Cela grimpe dur et heureusement qu'il y a un paysage splendide.  La vallée du rift est toute entière offerte à mes yeux. A 700m en dessous, s'étendent les champs et les villages, de l'autre côté, une haute montagne  commence à se charger en nuages.

Je cherche un village avec un point pour manger, je ne trouverai qu'une cabane en osier, recouverte d'une bâche, où l'on me servira une assiette de riz blanc avec du sel. La cuisinière m'emmenera à un shop pour y acheter des biscuits et un soda, ce n'est qu'une cabane de 1m2 avec des produits accrochés à tous les murs.

Je suis à 2000m,  il y a du vent, mon polo est trempé et j'ai froid mais il me faut encore continuer, je dois monter jusqu'à 2500m. Je ferai 10km en 1h30 pour arriver au sommet, retrouver des eucalyptus et des sapins. J'ai l'impression d'arriver dans une station de ski, chalets en rondin de bois, sapins et herbes vertes.
Je m'arrête faire une pause thé avec vue sur la vallée, je suis au dessus des nuages qui s'avancent, amenant leurs lots de pluie. De descente se fera doucement sur cette piste, parfois un fort brouillard m'empêche d'y voir les camions de construction qui montent.

J'aurai mal au coeur en changeant de versant et en voyant la forêt de sapins se faire ratiboiser à coup de scie circulaire. Les planches arrivant directement découpées au cul du camions en bas de la pente.
Me voilà à Mbeya après une longue descente, j'évite les gouttes, passe parmi les stands du marché où j'achète de gros avocats et trouve une guesthouse.