mercredi 5 février 2014

Atteindre des sommets

23/12/13 Aymba
J126 - Etape 106 - 84km

 
Nous sommes vraiment dans un petit village, on entend toutes les bêtes de la ferme et surtout l'âne derrière le mur de la chambre qui fait un bruit d'enfer. Lors de la préparation du petit dej, nous sommes épiés par les 2 petites filles de la maison qui se demandent sûrement avec quoi nous cuisinons et quoi. Qui dit grosse journée, dit grosse prépa alimentaire et après les nouilles/riz, nous achetons des beignets pour nous donner du courage. John fait même, le coup d'une fausse crevaison pour nous retarder mais à un moment il faut y aller. Après être tranquillement montés jusqu'à 1200m, nous passons le braquet supérieur pour monter à 1700m, derrière nous, nous voyons la vallée s'élargir et à notre gauche, le haut du plateau se rapprocher. Avec le paysage, on se croirait presque dans l'arrière pays niçois. Nous aurons le droit à un petit coup de pouce de certains enfants qui nous pousserons dans la montée, d'autres non pas eu cette chance et une épave de camion citerne trône au milieu de la chaussée, rouillée et dépouillée de beaucoup de ces attributs. 
Cela fait 3h que l'on monte et nous décidons de faire une pause qui nous permettra de savoir ce que contiennent ces drôles boites bleues suspendus devant les maisons, du miel. Il ira très bien avec les beignets sauf qu'il contient encore une grande partie de cire et des bouts d'abeilles.
C'est pas tout ça mais on a encore la moitié de l'ascension à faire et là c'est plus dur, les virages serrés s'enchainent, le plus grand pignon atteint, plus d'échappatoire! Et un nouveau panneau indique que cela grimpe "For 2 km", le coeur bat la chamade mais les jambes s'accrochent, aller moins vite et pousser. Victoire, nous voilà sur le plateau, le paysage n'a plus du tout la même physionomie, des champs, du maïs, du blé, de grands eucalyptus, des mottes de foin.

Et toujours ce monde sur la route, des troupeaux d'âne, j'évite les buffles et les chèvres dans les descentes. Quelques cyclistes locaux, nous tiennent tête. Nous croisons un drôle de cortège, un lit, un linceul, un pied qui dépasse, le tout porté par 3 personnes. Nous apprendrons plus tard que c'est un malade qui est transporté.

Décidément les ponts et chaussées ethiopiens n'ont pas fait au mieux, après avoir atteint 2200, nous redescendons puis remonter et redescendre dans la vallée où un faible cour d'eau sert de ravitaillement et de lavoir. S'en sera trop pour nous qui voulions atteindre Gondar, nous nous arrêtons dans un petit village, entourés par une nuée d'enfants et aidé par un adulte, nous réussirons à trouver un petit "hôtel", pas aidés par le cortège qui nous précède. Petit hôtel, plutôt un lit dans une étable à bestiaux. Le jeune Tek nous servira d'interprète lorsque notre sortie dans le village pour manger, il parle un meilleur anglais que moi et aimerait devenir footballeur ou sinon médecin.