mercredi 30 octobre 2013

Emotions turques

Le 12/10/13 à un col 
Jour 58 - Etape 53 - 67 km




Levés au son du premier appel à la prière du muezzin, il fait encore nuit, pourquoi si tôt? Car nous savons que la journée va être ponctuée d'ascension donc en partant tôt' nous espérons éviter les grosses chaleurs de la journée d'hier, quitte à faire la sieste.
Le levé de soleil sur le pic rocailleux est superbe, un léger voile nuageux fait s'embraser les montagnes derrière lui, des traînées nuageuses ressemblent à une pluie rouge. Un cirque de montagnes entoure la petite rivière. Nous prenons notre petit dej, dans les herbes hautes, en admirant le spectacle, il est déjà 8h. Pour rejoindre la route, nous devons d'abord descendre de notre perchoir via un petit chemin fait d'épines de pins et de terre rouge meuble, nous marchons près de nos vélos, les mains sur les freins.
Une fois sur la route, nos 20 premiers kilomètres, nous permettent de nous rapprocher de ce pic édenté et d'en faire le tour. Nous obliquons ensuite vers la ville de Lacin où à l'entrée, nous croisons un troupeau de chèvres à long poils surement mohair. Dans le village, nous décidons de nous arrêter boire le thé au soleil afin de demander notre chemin. Plusieurs personnes s'attroupent autour de notre table, on nous offre le thé, Oguz sert d'interprète avant de nous inviter à une cérémonie en mémoire de son père décédé 40 jours plutôt. Cette cérémonie consiste en une prière à la mosquée puis d'un repas. Il est seulement 10h et au départ nous restons attablés à siroter nos thés et de l'eau minérale goût poire (spécialités du village), nous questionnons Oguz sur le village, les traditions turques, sa vie, il est architecte dans la grande ville de Eskisehir, puis débute la prière et nous demandons si nous pouvons y assister, il n'y a aucun problème. Nous rentrons dans la mosquée par l'entrée des hommes, une fois à l'intérieur et après avoir enlevés nos chaussures (je ne sais si c'était une bonne idée pour leurs nez), nous nous asseyons dans la première partie adossés au mur. En face de nous, un demi cercle de prieurs agenouillés, dans leurs dos une mosaïque bleu en forme de porte avec une alcove. Les prieurs, tour à tour, spalmodient des versets du coran. Nous y restons 1h et peu à peu la mosquée se remplit de fidèles, 2 prieurs se lèvent et viennent nous souhaiter la bienvenue. La cérémonie se termine vers 13h, à ce moment tous les participants se retrouvent dans le jardin de la mosquée pour un repas offert par la famille. Nous sommes attablés à côté d'un homme ayant vécu en Allemagne et du beau frère d'Oguz, contrôleur aérien à Ankara et qui parle très bien anglais. Encore à ce moment là, on vient nous saluer, nous serrer la main et nous souhaiter la bienvenue. Les gens sont très gentils, contents que nous nous soyons arrêter dans leur village et d'avoir assistés à la cérémonie. Ils veulent que nous mangions à volonté et certains viennent nous questionner.
 
Mais il nous faut repartir, nous n'avons fait que 30km et il est 14h30, une petite photo et nous repartons heureux de toute cette bienveillance. La route continue à suivre la rivière mais nous montons un peu, les pins remplacent les grenadiers et leurs odeurs me rappellent les vacances dans les landes.

Sur les montagnes, nous avons le droit à une vraie palette de peintre, ocre, jaune, gris et même vert, nous obliquons vers le sud sur une route en caillou qui longe un lac. Nous nous arrêtons prendre de l'eau à une fontaine et direct un paysan nous donnera des pommes, toujours en nous souhaitant la bienvenu en turque, un jeune gamin nous double sur sa mobylette et nous fait comprendre qu'il faut que nous le suivions pour manger mais nous déclinons gentiment son invitation. Puis les choses sérieuses commencent, nous ferons une ascension de 216m vers 898m pendant 2h, sur une route asphaltée, seuls, sans voitures au milieu des sapins. Nous apercevons à la tombée de la nuit ce qui ressemble à un gros félin. Nous posons la bâche et la tente près de la route, dans un endroit protégé et plat en face d'une fontaine. Tout est calme dans ces sommets, nous entendons seulement le cri d'un hibou.