jeudi 7 novembre 2013

Monts et vallées

Le 23/10/13 à Soglani
Jour 69 - Etape 62 - 59 km
 


Toujours réveillé au son des cracheurs de feu, aujourd'hui nous quittons la cappadoce pour rejoindre le sud. Petit dej buffet à volonté à l'hôtel, préparation des sacoches et nous partons, il est 11h15. Un passage éclair à une location de vélo, kad, scooter pour faire regonfler mon pneu arrière dont la répartition a tenu.





Nous commençons par remonter vers Urgup d'où nous sortons du triangle de la cappadoce. Nous suivons une vallée avec d'un côté une falaise abrupte et de l'autre une rivière. Nous sommes pris en tenaille entre cette falaise dont la frange est alignée telles des incisives et sur notre droite, des cheminées aiguisées comme des canines.
Cette route nous fait monter régulièrement, souvent en précisant 5% mais cela ne doit pas être les mêmes 5% qu'en France car cela monte rude et nous grimpons 2 km pour atteindre les 1500km et arriver sur un nouveau plateau.
De là, nous pouvons admirer l'Erciyes, majestueux pic neigé qui culmine à 3917 ainsi que la chaîne de l'Ala, ces paysages sont ceux que j'avais imaginés lors de la préparation de ce voyage.


 
Ensuite comme nous sommes montés, il faut bien redescendre et là c'est du 10%, d'où un nouveau record de vitesse à 79,58 km/h.


Nous arrivons dans une vallée, ayant à peu près la même physionomie que la précédente, seule différence, il semble qu'un lichen donne une couleur verte au haut du plateau. Nous sommes stupéfait de constater que des vallées, comme celle ci, sont cachées quand nous sommes sur le plateau et que la vie humaine y est florissante.
Nous obliquons vers le sud ouest par la vallée de Soglanli qui est plus étroite que les précédentes, nous sommes à la recherche d'une habitation troglodyte pour y passer la nuit. Nous la trouverons près d'une ancienne église, pour y accéder nous devons pousser nos machines sur une quinzaine de mètres sur une bonne pente.
Nous voilà prêt pour une nuit ayant 5000ans d'histoire. Est ce toute cette excitation ou le fait de partir vers le sud mais il fait déjà moins froid.

Cappadoce


Il fait presque jour et chaque matin, je suis réveillé par un souffle rauque, c'est celui d'une ou plusieurs montgolfière, qui passent au dessus de l'hôtel. De la fenêtre je peux voir le ballet d'une vingtaine d'entre elles qui montent et qui descendent pour profiter du levé de soleil sur les vallées.

Nous, pendant ce temps, profitons du petit dej au soleil avec une vue sur le rocher de soleil de Uchisar. Ma première matinée est réservée au nettoyage et à la réparation de mon fidèle destrier, cela lui fait du bien après 5600km, nettoyage de la caissette, plateaux, chaînes, changement des câbles des derailleurs avant et arrière (ce qui me permet de retrouver l'ensemble de mes pignons, les 2 plus grands me manquaient pour les montées) et ne plus avoir de frottements. La vidange totale fait que je termine à 14h.
 
Nous prenons le repas sur la terrasse de l'hôtel, le contraste est saisissant entre la gelée du matin et la chaleur du midi. Ensuite nous filons à pied pour une balade dans la vallée rouge et rose. Pour accéder aux sites, nous passons par des passages creusés par l'eau des roches blanches. Nous grimpons sur le versant d'une falaise d'où nous pouvons admirer le dédale que font toutes ces formes arrondies et voluptueuses, de couleurs jaunes, roses, rouges et blanches. Au milieu de ce labyrinthe, des vignes et des arbres fruitiers rajoutent une touche de couleurs d'automne. Sur les vignes, nous grapilllons quelques raisons séchés au soleil, un délice. Nous crapahutons en suivant un petit chemin, nous ne croiserons pratiquement personne, j'imagine mal le nombre de touriste qu'il doit y avoir à la pleine saison. Nous redescendons de cette roche fiable pour admirer le coucher du soleil.
Le jour suivant j'enfourche mon vélo pour faire le tour du triangle que forme la capadocce (Uchisar - Urgup - Avanos), je sors de la grande route pour monter à un petit village de vignerons, en passant par des vignes qui poussent sur une terre rouge et grasse. Dans le village, je me fais offrir le thé par Usel, un turque bruxellois, il reviendra m'apporter des grappes de raisins bien murs de sa maison.

Ensuite je redescend vers la vallée, au village de Cokek, les femmes extraient les graines de courges qui secheront ensuite au soleil à côté de grains de raisins. Ce qui est bizarre c'est que le reste du fruit est jeté sur les bords de route, pas même données aux bêtes. Dans ce même village, la falaise regorge de vieux pigeonniers.
Puis je redescend vers Avanos (oui redescendre car c'est le point le plus bas du triangle) où coule une rivière assez large entre 50 et 100m avec oies et canards. Il fait chaud et les promenades en bordure de rivière et dans le parc sont prisées par le couples d'amoureux, ou parfois assis sur un banc.
De mon côté, alors que je me balade dans le parc, une famille m'invite à boire le thé et à manger sudjuk et fromage. Une des vieilles femmes me proposera de me marier avec 2 de ces filles, je refuse gentiment, il faut avoir les moyens pour 2 femmes de plus mon coeur est déjà pris.
Le soleil baisse, je continue mon tour dans le triangle et reviens à mon point de départ pour le coucher, et là, arrive ce qui devait bien arriver un jour, après 7500km de collaboration avec Azimut (mon vélo), je crève de la roue arrière, un éclat de verre blanc de 3mm qui a bien attaqué le pneu.
La journée se terminera par un peu de mécanique comme au début de ce séjour.
J'étais déjà venu admirer ces paysages magnifiques, ces 2 jours m'ont permis d'en avoir un autre aperçu. Je penses que venir faire de la randonnée en vélo ou à pied pendant plus d'une semaine permettrait de découvrir des endroits cachés.