mardi 5 novembre 2013

Les jours se suivent mais ce ne ressemblent pas

Le 18/10/13 à Hamidiye
Jour 64 - Etape 59 - 106 km 

La pièce dans laquelle nous avons passé la nuit fait à peu près 8m2, au sol de grands tapis, posé au centre un poêle à bois marron non connecté. Deux matelas et un tas de couvertures y sont entreposés. Par l'unique fenêtre, nous avons une vue sur les tombes du cimetière parmi lesquelles les chiens et les poules se promènent. De cette pièce, j'entends les gouttes tombées en rafales.
Dans la pièce voisine, le hall d'entrée, nous avons installés nos vélos à côté des sacs de bois et des raccords du poêle. La dernière pièce est une petite salle de bain avec douche et toilette à la turque, attention à ne pas faire glisser le savon.

Par une des grandes fenêtre du hall, je constate que le ciel est chargé, très gris, on pourrait dire orageux. Je sors pour aller voir où en est l'état de séchage de nos fringues qui sont posées sur un petit porte serviettes ou torchons fixé au mur et constatation que tout ou presque, est tombé à terre et est partiellement mouillé par la pluie nocturne donc ni chaussettes ou caleçons tout à fait secs.

Nous devons passer au café pour rendre les clefs et remercier Omer, nous arrivons, il n'y a personne mais la pièce est ouverte et chauffée. Nous en profitons pour faire sécher nos vêtements près du poêle, de vrais manouches. Pendant ce temps, nous prenons notre petit dej, nous avons amené nos victuailles et on nous sert le thé. Cela laissera aussi le temps au soleil et au ciel bleu de réapparaître.
Avant que tout le village ne soit là, nous partons et cette fois ci, le vent est dans notre dos et nous arrivons à Eskil très rapidement, nous profitons de ces conditions idéales pour avancer mais derrière nous cela se gâte, ça sent la pluie. Nous prenons un raccourci qui aujourd'hui, nous est profitable, puisque nous passons par de petits villages, évitons la 2x2 voies et gagnons 10km. Les premières gouttes se font sentir alors que nous avons du rejoindre la 2x2. Nous nous arrêtons manger sur une table d'une station service, dans la froid. En attendant un changement de temps, direction le café de la station service pour y boire un thé (hors de prix), cela ramènera le soleil et nous repartons. Mais 2x2 voies en condition humide, cela ne nous plait pas et nous tentons le raccourci mais mis à part galérer dans la poussière humide et la boue et nous rallonger, nous revoilà sur la 2x2.

Nous avançons et devons bifurquer à droite pour éviter la future grande ville quand un nouveau grain s'annonce par contre nous n'aurons pas la chance d'atteindre la ville et serons trempés. Direction le café pour nous sécher, réchauffer et boire un thé. Dans l'établissement, 40 gars de tous âges, jouent à un jeu de dominos et fument (alors qu'il y a une belle pancarte d'interdiction), silence quand nous rentrons, puis les parties reprennent. Le temps que le soleil revienne quelques personnes viennent nous parler puis nous partons par un petit chemin.

 Sur notre droite, se dresse majestueusement le Hasan Daji, recouvert d'un couvre chef en nuage et parsemé de neige à ce qu'il nous semble.
Arrivés au village de Hamidiye, nous sommes toujours un peu humide et nous cherchons un endroit abrité et au sec mais mis à part prendre un nouveau thé dans un café, nous n'obtiendrons pas la même situation que la veille et finirons par planter la tente comme des voleurs dans le terrain d'une maison qui semble abandonnée, nous faisons du camping sauvage en ville. Nous avons à peine vu la pleine lune qu'il se remet à pleuvoir.

Laisser libre cours à ces envies

Le 17/10/13 à Golyazi
Jour 63 - Etape 58 - 27 km 

Parfois certaine journée, il faut savoir jongler avec ces envies et ce martin a débuté comme une de ces journées. Déjà, le froid se fait moins sentir sous la tente, bon signe, oui sauf que dehors, même si j'ai pu entrevoir le soleil se levait sur les montagnes à l'est et que le pic Hasan Daji était bien visible, derrière nous à l'ouest des nuages gris étaient entrain de s'ammonceler. La moitié du ciel était déjà englobée, le temps de prendre le petit déjeuner, le cul dans la paille, à regarder un troupeau de moutons foncé droit sur nous telle une tondeuse, que le soleil s'était glissé sous son duvet de laine grise.

L'envie de suivre le chemin le plus court et le moins chargé en voiture mais qui nous fera faire 10km en 1h20 en ayant pousser le vélo dans la poussière de terre et dans les champs à 3km/h, car ce court-circuit avait disparu, nous obligeant à rapidement retrouver une surface asphaltée.

Envie de rouler contre un vent qui nous vient en pleine face sud-est, nous obligeant à rouler entre 9km/h et 12km/h, en recevant de temps en temps de grosses gouttes d'une pluie chaude et poussièreuse, mouillant à peine nos shorts, rien à voir avec notre crachin breton.

Envie de s'arrêter au bout de 27km, de laisser les éléments se déchaîner quand, nous, nous restons au chaude au sec dans un cyber café pour y passer 7h à mettre à jour le blog, envoyer des mails et faire quelques recherches, tout cela entourés d'une nuée de gamins virvoltant et criant, regardant sans cesse, ce que 2 touristes peuvent bien faire dans leur petit village.

Envie de repartir le lendemain après avoir passé une bonne nuit dans la maison affairente à la mosquée, grâce à l'aide de Omer, un turque vivant en Allemagne qui après nous avoir rencontré à la station essence, nous a amené au cyber café, acheté du bon pain, puis nous a trouvé un endroit pour dormir avec l'aide de l'imam. Là nous avons pu réaliser nos envies de prendre une bonne douche chaude et de laver quelques affaires qui espérons le, sécherons durant la nuit avec l'aide de ce fort vent chaud.

Demain sera un autre jour avec d'autres envies mais reviendront celles, quotidiennes de découvrir ce qu'il y a derrière une bute, à la sortie d'un virage et le sourire des gens qui font la motivation de ce voyage.