jeudi 31 octobre 2013

Avaries, varient a demi

Et voila, apres 6000 km et des poussieres pedales, 2 couvre-chefs egares sans permission, 2 mitaines droites sautees du bateau avant le velo, une paire de couverts disparue propre, une vis de blocage de rotule du trepied envolee, je quitte mon velo qui lui deplore a peine un rayon casse et une attache-rapide sautee, ainsi qu'Aurelien.
Je m'envole la ou mon t-shirt orange ne portera pas a sourire mais fera se bomber le torse de gentlemen au nez casse, j'abrege le trepas, l'Afrique va etre trop chaude pour pedaler aussi je me resous a y aller en avion. De toutes facons, impossible de quitter cette ile de marins et societes off-shore autrement qu'en avion, que ce soit pour Aurelien, moi ou mon velo, que j'expedie en France avec ses sacoches, je me suis achete ce matin un sac a dos.
Dans quelques heures, un nouveau premier pas : celui de prendre l'aeroplane, suivi d'un deuxieme : franchir l'equateur pour voir le monde d'en bas.

2 fois, bientot 3 ?

Etourdi de la main droite cherche manchot gauche pour echange de mitaines....

Comme sur un plateau

Le 13/10/13 à Mahmudiye
Jour 59 - Etape 54 - 66 km



 Je suis seul dans la tente, le ciel s'éclairci ou en tout cas le jour se lève et il me semble entendre des sangliers près de la fontaine où nous avons été prendre de l'eau. Du coup, je me lève pour aller voir mais mis à part quelques traces, je ne vois aucun animal.


Nous profitons d'avoir du bois et de l'eau à volonté pour prendre une douche chaude, nous faisons bouillir 2l et les mélangeons à de l'eau froide mais du coup nous faisons à moitié fondre une de nos anciennes bouteilles orangina. Mais nous passons tour à tour sous la douche pendant que l'autre sert de porte douche, pas évident pour moi de tenir la bouteille au dessus de la tête de Stephen.


Ensuite nous partons propre pour passer la barre symbolique de 1000m, nous irons même jusqu'à 1020m (nouveau record), ensuite nous nous laissons glisser sur le plateau, nous sommes entourés de montagnes, dans un décor de western mexicain aux couleurs terre et paille. La route est tracée à la règle, le plus droit possible.


De proche en proche, nous croisons plusieurs tracteurs labourant les champs de blé suivis de leurs panaches de poussière, parfois sur les champs se forment de petites tornades de poussières.

Nous passons par Alpu où je fais aiguiser mon couteau au milieu d'un marché à moutons, nous faisons quelques courses puis partons à la recherche d'un arbre où nous mettre à l'ombre mais ils ne sont pas légions.


La pause terminée, nous récupérons une large 2x2 voies, roulant sur la bande d'arrêt d'urgence. Nous nous y arrêtons pour acheter un melon, la vendeuse nous en découpera un autre que nous mangerons directement, ils ne valent pas nos charentais mais désaltèrent. Nous ferons un arrêt internet à Mahmudiye toujours entourés d'enfants adicts aux jeux en ligne.

La nuit tombe vite et après avoir récupérés de l'eau dans un hippodrome, nous nous poserons dans une casse à camions, isolée sur une bute. Nous mangerons dans un bâtiment sans toit, un vent froid s'est remis à souffler, les courants d'air de cette ruine ne nous réchauffent pas. Le ciel est clair et la lune nous permet de ne pas utiliser nos lampes.

mercredi 30 octobre 2013

Emotions turques

Le 12/10/13 à un col 
Jour 58 - Etape 53 - 67 km




Levés au son du premier appel à la prière du muezzin, il fait encore nuit, pourquoi si tôt? Car nous savons que la journée va être ponctuée d'ascension donc en partant tôt' nous espérons éviter les grosses chaleurs de la journée d'hier, quitte à faire la sieste.
Le levé de soleil sur le pic rocailleux est superbe, un léger voile nuageux fait s'embraser les montagnes derrière lui, des traînées nuageuses ressemblent à une pluie rouge. Un cirque de montagnes entoure la petite rivière. Nous prenons notre petit dej, dans les herbes hautes, en admirant le spectacle, il est déjà 8h. Pour rejoindre la route, nous devons d'abord descendre de notre perchoir via un petit chemin fait d'épines de pins et de terre rouge meuble, nous marchons près de nos vélos, les mains sur les freins.
Une fois sur la route, nos 20 premiers kilomètres, nous permettent de nous rapprocher de ce pic édenté et d'en faire le tour. Nous obliquons ensuite vers la ville de Lacin où à l'entrée, nous croisons un troupeau de chèvres à long poils surement mohair. Dans le village, nous décidons de nous arrêter boire le thé au soleil afin de demander notre chemin. Plusieurs personnes s'attroupent autour de notre table, on nous offre le thé, Oguz sert d'interprète avant de nous inviter à une cérémonie en mémoire de son père décédé 40 jours plutôt. Cette cérémonie consiste en une prière à la mosquée puis d'un repas. Il est seulement 10h et au départ nous restons attablés à siroter nos thés et de l'eau minérale goût poire (spécialités du village), nous questionnons Oguz sur le village, les traditions turques, sa vie, il est architecte dans la grande ville de Eskisehir, puis débute la prière et nous demandons si nous pouvons y assister, il n'y a aucun problème. Nous rentrons dans la mosquée par l'entrée des hommes, une fois à l'intérieur et après avoir enlevés nos chaussures (je ne sais si c'était une bonne idée pour leurs nez), nous nous asseyons dans la première partie adossés au mur. En face de nous, un demi cercle de prieurs agenouillés, dans leurs dos une mosaïque bleu en forme de porte avec une alcove. Les prieurs, tour à tour, spalmodient des versets du coran. Nous y restons 1h et peu à peu la mosquée se remplit de fidèles, 2 prieurs se lèvent et viennent nous souhaiter la bienvenue. La cérémonie se termine vers 13h, à ce moment tous les participants se retrouvent dans le jardin de la mosquée pour un repas offert par la famille. Nous sommes attablés à côté d'un homme ayant vécu en Allemagne et du beau frère d'Oguz, contrôleur aérien à Ankara et qui parle très bien anglais. Encore à ce moment là, on vient nous saluer, nous serrer la main et nous souhaiter la bienvenue. Les gens sont très gentils, contents que nous nous soyons arrêter dans leur village et d'avoir assistés à la cérémonie. Ils veulent que nous mangions à volonté et certains viennent nous questionner.
 
Mais il nous faut repartir, nous n'avons fait que 30km et il est 14h30, une petite photo et nous repartons heureux de toute cette bienveillance. La route continue à suivre la rivière mais nous montons un peu, les pins remplacent les grenadiers et leurs odeurs me rappellent les vacances dans les landes.

Sur les montagnes, nous avons le droit à une vraie palette de peintre, ocre, jaune, gris et même vert, nous obliquons vers le sud sur une route en caillou qui longe un lac. Nous nous arrêtons prendre de l'eau à une fontaine et direct un paysan nous donnera des pommes, toujours en nous souhaitant la bienvenu en turque, un jeune gamin nous double sur sa mobylette et nous fait comprendre qu'il faut que nous le suivions pour manger mais nous déclinons gentiment son invitation. Puis les choses sérieuses commencent, nous ferons une ascension de 216m vers 898m pendant 2h, sur une route asphaltée, seuls, sans voitures au milieu des sapins. Nous apercevons à la tombée de la nuit ce qui ressemble à un gros félin. Nous posons la bâche et la tente près de la route, dans un endroit protégé et plat en face d'une fontaine. Tout est calme dans ces sommets, nous entendons seulement le cri d'un hibou.

dimanche 27 octobre 2013

Les montagnes turques

Le 11/10/13 à Mihalgazi
Jour 57 - Etape 52 - 76 km


 Nous nous levons de notre petite plateforme tenue sur cette colline quand le soleil commence à pointer son nez en haut de celle-ci. Il est 7h15 en bas derrière notre rideau figuier/pommier/ronces, nous voyons les enfants partir pour l'école et des personnes attendre le minibus.

La tente est sèche et n'a même pas de buée, le temps est sec et chaud, cela nous change vraiment d'il y a une semaine, c'est normal nous sommes en Asie et descendons vers le sud.
C'est le départ pour 5km de descente vers Bilecik où Stephen achète des pâtisseries et renvoie son matelas défectueux. Allez, nouveau départ et nous commençons par descendre, c'est toujours désespérant quand on sait que l'on va devoir monter. Dans une des ascensions nous croisons 2 cyclos letons qui font Istanbul, la capadocce en 3 semaines, ils viennent de partit et non pas encore notre rythme. Dès que nous avons des points de vues, nous pouvons entrevoir des plateaux rocailleux de couleur grise, un jour nous y grimperons mais pour l'instant, c'est les panneaux 10% de côte qui s'alignent.

Nous nous arrêtons déjeuner dans ce qui ressemble à un parc sur une table en bois sous de petits pins, seule chose bizarre, le sol est jonché de détritus divers. Nous n'y resterons pas longtemps, le temps de manger un nouveau type de repas du midi (ça c'est pour les personnes qui suivent attentivement nos aventures culinaires), pain, concentré de tomates, thon et aussi pain féta plus quelques fruits secs.

Avec toute cette énergie, nous entamons une jolie route qui serpente en haut du col avec vu sur la vallée mais cela ne durera pas et au grand désespoir de Stephen, nous chutons de 741m à 191m en 11min de pure descente, j'ai été obligé de freiner le camion devant moi n'allant pas assez vite. À notre tour, d'être dans la vallée et de suivre une petite rivière, rien à voir avec nos fleuves de l'ev6. Nous sommes dans une zone maraichère, vu le nombre de serres plastique qui prolifèrent, on se croirait en Andalousie dixit Stephen. Et chose étrange, je crois qu'ils sont entrain de changer de culture car dans les serres et sur les bords des routes, il y a pleins de tomates viables. Elles sont petites mais nous nous arrêtons en prendre quelques une pour le repas du soir.

La route suit la rivière mais grimpe quand même, un peu de temps en temps, nous faisons le yoyo et cela fatigue. Nous passons par le village de Inhisar qui doit être le centre de la culture de la grenade, il y a des centaines d'hectare de cette arbre aux fruits rouges et il y a des banderoles partout.

Pour finir cette journée fatiguante, nous trouvons de l'eau à une fontaine où des autochtones viennent remplir leurs bouteilles puis grimpons quelques mètres encore pour trouver un peu d'herbes jaunes sur un promotoire, nous donnant une vue à 180° sur la vallée où coule la rivière, un pic rocailleux majestueux en fond de paysage.

Ce soir pas de tente, il fait bon, nous trouvons une mini carrière arbritée du vent et de la vue pour faire mijoter tomates, olives, maïs et sudjuk (saucisse turque). Nous faisons très attention à ne pas mettre le feu à ce maquis.

Il est 20h, au loin un muezzin commence son appel dont l'écho résonne dans les montagnes, plus loin, en canon, un autre appel est en cours. Nous sommes au milieu de gros blocs de calcaire où une demi lune se reflète.

samedi 26 octobre 2013

Tour de lac

Le 10/10/13 à Pelitozu
Jour 56 - Etape 51 - 81 km



 Cette nuit, un chien est passé près de la tente et c'est mis à hurler, surement de peur de nous entendre ronfler par contre ce matin ce sont les oiseaux que nous entendons batifoler sur le lac.

Au levé du soleil, le lac et ses berges sont recouvertes de brume, on ne voit pas la rive opposée. Sur notre rive, des champs d'oliviers s'echelonnent du haut des montagnes au pied du lac Iznik. Parfois aux pieds de ces oliviers quelques petits piments ou tomates sont cultivés.

Aujourd'hui nous allons nous faire un demi tour de lac par la rive sud. Nous débutons par monter dans un petit village où je cherche de vue un compresseur afin de regonfler un peu mon pneu arrière. Et hop, je vois 3 cyclistes s'affairaient autour d'un vélo, je me dis c'est ma chance mais il s'avère que ce sont 3 jeunes qui font le tour du lac et l'une de leurs machines est en mauvaise état, rayon et derailleur cassés et ils essaient d'enlever la chaîne du coup ils me demandent un coup de main. En effet nous avons les outils qu'il faut, je dérive la chaîne, ils l'a raccourcissent, la remontent, plus de derailleur, du bricolage. Nous voilà repartis tous ensemble.

Cependant ce rafistolage ne tiendra pas longtemps et un des maillons cède, le jeune homme en sera quitte pour rentrer chez lui en bus alors que ces copains feront un bout de chemin avec nous.
Nous avons choisi un chemin alternatif à la grosse route et celui-ci n'étant pas indiqué, nous demandons à un groupe de femmes travaillant dans les champs, sous les oliviers de nous indiquer le chemin, et biensur nous ne l'avons jamais trouvé, il faut dire que nous avons encore du mal avec la langue turque. Du coup, nous roulerons sur une départementale pour monter à 585m, d'une route escarpée où nous finirons par faire notre pause déjeuner, sous un soleil de presque été. à côté d'une source où nous rafraîchir. J'en profite pour changer ma chaîne.

Nous repartons et la montée continue mais peu, nous allons avoir une bonne descente à travers un paysage qui ressemble à la provence avec des falaises de roches. Nous n'aurons pas fait 2 km de cette descente que nous apparaît un joli petit village, nous nous arrêtons à un croisement et un homme attablé à un café, nous offre de boire le thé ce que nous acceptons et nous essayons de discuter, nous arrivons à dire d'où nous venons, combien de kilomètres nous avons fait pour arriver jusqu'ici (merci le compteur) et notre destination. Les enfants rentrent de l'école et viennent se mettre à table pour nous regarder. Nous repartons pour 15km de descente pour redescendre à 200m d'altitude. Nous traversons quelques villages, dont un, au moment de l'appel de la prière, c'était vraiment magique, en plus le temps est radieux.

Nous sommes à nouveau dans la vallée, les hommes fauchent le maïs avec leurs tracteurs et les femmes récoltent le piment, agenouillées dans des champs verts, vêtues de larges pantalons bouffants et voiles multicolores. Et nous voilà repartis pour la dernière ascension de 600m d'altitude, premier palier pour le plateau anatolien.  Nous sommes doublés par de nombreux j9 qui, ici servent de minibus intervilles. L'ascension sera longue et fini à la tombée de la nuit. Les temps que nous fassions les courses et prenions de l'eau, il fait noir, nous n'irons pas plus loin. Un chemin vers une colline, nous mènera à un espace plan derrière un figuier où nous avons vu sur les deux minarets de la mosquée, il fait plutôt bon, on se croirait en été.

vendredi 25 octobre 2013

Passage en Asie

Le 09/10/13 à Gurle
Jour 55 - Etape 50 - 49 km



 C'est notre dernière matinée à Istanbul donc levés tôt, 9h et nous profitons de l'auberge pour prendre un bon petit dej, il faut dire, dans mon cas, que hier, je n'ai pas beaucoup mangé, j'étais barbouillé. Ensuite rangement des sacoches,on prend vite ces aises quand on a de la place.

Nous avons décidé de prendre le ferry pour Yalova, ce qui nous permet d'éviter presque 100km d'autoroute pour sortir d'Istanbul, nous avons le choix entre 2 horaires 11h30 et 13h30. Ce sera 13h30 en effet Stephen doit s'acheter un nouveau matelas, l'ancien ne tient plus la charge le temps d'une nuit. Il a donc opté pour un matelas en mousse en accordéon de chez termarest, on verra la nuit s'il en est satisfait. Après avoir fait plusieurs magasins et trouvé le bon, nous prenons une dernière fois le pont galata dans le sens Est Ouest (à l'opposé de la direction de l'Asie, puis la Kennedy caddessi pour rejoindre l'un des nombreux ports embacadvres d'Istanbul juste à temps avant le départ du ferry. Nous posons nos vélos sur le bastingage, la durée de la traversée est de 1h30, nous ne voyons pas où nous allons car l'horizon est couvert par une brume côtière. C'est seulement proche de notre arrivée à Yalova que nous apercevons les montagnes. He oui, notre chemin va commencer par l'ascension du plateau anatolien. Durant cette traversée du Bosphore, nous croiserons de gros cargo qui descendent de la mer noire.

Une fois arrivé, nous constatons que le soleil est voilé comme les montagnes et la vallée, une brume de chaleur?

Pour monter, pas d'autres choix qu'une 2x2 voies, sur laquelle nous croisons des nettoyeurs de catadiopes soit directement sur la bande d'arrêt d'urgence, soit le terre-plein central à moins d'1m du flux des véhicules, nous on roule tranquillement sur la bande d'arrêt d'urgence.

Nous devons obliquer vers l'Est pour suivre la rive sud du lac d'iznik et biensur peu d'indication malgré notre carte. Donc nous demandons conseil aux automobilistes et biensur ne pas suivre leurs conseils car faire des kilomètres en plus cela ne les gênent pas, nous oui. Nous finissons donc pas traverser cette 2x2 voies via un passage piéton et finirons par rejoindre le lac en ayant fait 10km en sus.

Soleil voilé et montagnes, il est temps de trouver un endroit où poser la tente, il est 18h30, premier choix sur une parcelle en friche avec des bateaux sur leurs remorques mais un autochtone nous fait comprendre que plus loin il y a un camping où nous n'allons pas puisque nous trouvons un petit chemin en bord de lac.
C'est à 100m de la route, il y a des chiens qui rodent mais on peut voir les étoiles et les lumières des villes situées sur l'autre rive, assis sur le sable.

jeudi 24 octobre 2013

Istanbul

Que dire de ces 3 jours passés dans cette ville de 15 millions d'habitants, les sentiments sont antagonistes.

D'un côté, le nombre de personnes, de touristes et d'habitants, fait penser à une grosse fourmilière, cela en devient vite oppressant. La Istiklal caddessi sorte de Champs Elysée déborde de monde à tout heure, presque impossible d'y passer en vélo. Cette ville ne dort pas, pas même le dimanche où les ouvriers bitument des rues microscopiques qui font les méandres du nouveau quartier où nous avons pris la nouvelle auberge. 
Oppressante par sa circulation, attention à ne pas mettre un pied sur la rue quand un taxi arrive à plein vitesse, le klaxon résonne de façon continu, le feu n'est pas encore passé au vert, que l'on l'entend déjà. Oppressante par les odeurs qui s'y mélangent, l'odeur de la mer que l'on peut voir et traverser en ferry, ce que j'ai fait pour rejoindre l'autre rive du Bosphore, 3 lt dans une machine, me donne un jeton et ensuite c'est comme dans le métro, on attend que le bateau arrive et en 30min on est sur l'autre rive, côté Asie. Odeur de poisson en passant sur le pont galata qui surplombe la corne d'or et où les pêcheurs s'alignent comme des sardines, leurs cannes plongeant à 6m jusqu'à l'eau pour y attraper des mulets. Odeur de kebab et de nourriture pour tous les goûts à n'importe quelle heure. Parfois tout se mêle et donne une odeur particulière à cette ville.


C'est aussi une ville attirante et comme on parle nourriture et que beaucoup de monde a remarqué que nous aimons bien mangé, la ville regorge de magasins de pâtisseries orientales où le miel coule sur des pyramides de feuilletés aux pistaches, de roulés à la noix et de pleins d'autres choses alléchantes. La rue quant à elle, rivalise d'autres atouts avec la vente de petit pain doré au sésame ou tournesol (on dirait des bagels) tous chaud sortis de la boulangerie, de jus de fruits surtout de la grenade. Des vendeurs de noix et graines déplacent leurs stands à roulettes et fournissent des paquets de toutes tailles.


Attirante par ces dédales de rues dans le bazar où alterne magasins de fringues, de robes de mariée, de foulards, d'acheteurs d'or et où il est agréable de se laisser perdre. Avec ses mosquées et ses églises, ses parcs où il est possible de se reposer après avoir traverser une partie de la ville à pied, j'y ai quand même pris le tramway pour me rappeler Nantes.

Enfin cosmopolite, dans les rues on croise tous les types de nationalités, touristes occidentaux, indiens, asiatiques, arabes. Et aussi de jeunes turques en mini jupes cheveux au vent à côté de femmes totalement couvertes jusqu'aux yeux de leur tunique noire. Les bars "branchouilles" à l'occidental font face aux cafés où les hommes boivent leurs thès en fumant et jouant aux cartes.

Je penses que 3 jours c'est trop peu mais même une semaine ne suffirait pas à faire le tour de cette mégapole qui fait 7 fois la taille de Marseille, d'y voir tous les bâtiments, de se perdre dans les rues et quartiers, de vivre cette vie nocturne débordante.

Lors de ces 3 jours, nous avons prévu le reste de notre itinéraire et mauvaise nouvelle, la ligne ferry entre Iskenderun et Port said a été suspendu, pour raison économique, depuis juillet, nous ne désespérons pas de trouver un bateau. Nous avons envoyé quelques mails pour l'instant, nous nous acheminons vers la prise d'un avion après notre visite de la capadocce.

mercredi 23 octobre 2013

Istanbul au loin

Le 06/10/13 à Istanbul
Jour 51 - Etape 49 - 103 km


La nuit a été fraîche et même quelques gouttes se sont laissées entendre. Aujourd'hui, nous souhaitons atteindre Istanbul donc nous nous levons plus tôt et partons tôt. Nous devons jeter un coup d'œil à warmshower pour voir si nous avons eu une réponse d'une des deux demandes que nous avons faites. Pour cela, nous nous arrêtons 5 km après le départ dans un tout petit bled qui a quand même un cyber café, par contre en arrivant devant, celui-ci est fermé mais un passant nous dit qu'il ouvre à 10h, cela tombe bien il est 10h, il arrive aussi à nous faire comprendre que nous pourrions en profiter pour aller prendre un thé au lieu de rester dans le froid et c'est ce que nous faisons. 
Nous rentrons donc dans la grande salle avec quelques tables où seuls des hommes sont attablés, aux murs des portraits d'Ataturk et des calendriers de tracteurs. Nous prenons 2 tournés de thé, il fait bien chaud et tous les regards sont tournés vers nous. Alors que nous voulons payer, le patron nous offre les thés, il nous prévient aussi que le cyber n'ouvre qu'à 11h. Du coup nous décidons de partir, nous avons de la route à faire, mais en passant sur le chemin, nous voyons une bicyclette devant l'établissement. Celui-ci est ouvert et rempli de gamins qui jouent à des jeux en ligne, grand silence quand nous rentrons puis l'euphorie reprend. De temps en temps l'un d'eux vient jeter un coup d'œil à ce que nous faisons et aussi sur nos vélos qui les intriguent.

Nous prenons la route d'Istanbul encore 90km et faisons une rapide pause dans un petit resto où la porte restera grande ouverte ne nous permettant pas de nous sécher de notre transpiration.
Istanbul ou du moins sa périphérie est en vue et le soleil réapparaît ce qui nous met du baume au coeur. Notre petite route devient, au fur et à mesure, une 3x3 voies, nous roulons sur la bande d'arrêt d'urgence, parfois nous devons réussir à prendre un embranchement à gauche et il faut y aller avec franchise.
L'arrivée au coeur d'istanbul prend 3 bonnes heures dans une cacophonie organisée entre les taxis, les bus et les piétons.

Enfin nous y voilà, nous cherchons un hôtel et passons devant un bazar, la vie la nuit est effervescente. Nous passons prendre quelques pâtisseries, avec le froid qu'on a eu, on y a droit.

Nous finirons par trouver un hôtel pas cher après 2h d'errance mais pas de cuisine, ni de machine à laver, de plus l'accès à internet est restreint du coup nous changerons demain. Une fois installés, nous irons faire un petit tour du quartier et verrons quelques mosquées bien éclairées.

mardi 22 octobre 2013

Petites villes de provınce

Le 05/10/13 à Binkilic
Jour 50 - Etape 48 - 85 km
 Quelques rayons rouges illuminent le haut de la tente au réveil, cela veut au moins dire que le ciel est dégagé par contre à mon compteur et sous la tente, il fait 5,8° mais je n'ai pas du tout froid. Le paysage, une fois sorti de la tente, ressemble à une pampa, de hautes herbes jaunies et des chênes verts pas plus haut que 3m. Au milieu des herbes trainent quelques os de vaches ou de brebis, bien blanchis.

Une fois cette étape d'extraction de la tente effectuée, le soleil nous réchauffe doucement le temps du petit dej lors duquel nousnous gavons de pâtisseries orientales achetées la veille et imbibées de miel, un délice.
 
Tout ça nous met de bonne humeur pour pédaler sauf qu'avant de partir Stephen teste son matelas en effet cela fait 2 nuits que celui-ci se degonfle durant la nuit. Du coup il cherche à savoir d'où pourrait provenir la fuite, la valve? Un trou? En tout cas, les tentatives de recherches ce matin sont infructueuses. Nous chercherons une solution àIstanbul.

La route de ce matin a de faux air de savane africaine, en tout cas c'est l'idée que je m'en fais, de hautes herbes jaunie entourent une piste en terre ocre damée, avec peu d'arbres.
 
Les autochtones, même s'ils nous klaxonnent gentiment et nous font des gestes en nous doublant, roulent assez vite sur ce type de chemin et en haut d'une montée après avoir été doublés par un cortège, nous arrivons sur le lieu d'un accident, un mini van retourné, il y avant bien assez de monde comme cela, nous ne sommes pas restés par contre cela a accentué notre vigilance.

Le ciel est bleu parsemé de nuages, nous cheminons, montons des collines et descendons de petites vallées qui semblent être le prolongement des montagnes que nous voyons sur notre gauche et qui doivent atteindre la mer que nous imaginons à 20km sur notre droite. Nous passons au village Ahmetbey où se déroule le marché, nous décidons d'y aller faire un tour et y achetons de quoi faire le repas du soir. 2 cyclos occidentaux cela ne passe pas inaperçus surtout avec nos vélos chargés et nous sommes devisagés et surtout entourés. On nous offre des pommes, on nous sourit quand nous voulons 2 tomates et des produits à l'unité. Avec gestes et schémas nous arrivons à nous faire comprendre. Nous y achetons, même, une planche à découper ultra légère pour les jours de mitonage de petits plats. Pour finir, nous nous apercevons que nous n'avons plus d'argent et rien pour manger le midi. 

Que cela netienne, nous allons au distributeur, mince il est en panne, il va nous falloir faire 30km environ 2h pour retirer de l'argent. C'est ce que nous ferons à Saray où du coup nous nous arrêtons dans un restaurant à grillades, nous y sommes très bien accueillis, on se met en 4 pour nous, ils ne doivent pas voir beaucoup de touristes dans cette partie de la Turquie, par contre pas une seule femme y mange, comme dans les cafés. Nous parlerons du voyage, grands yeux d'étonnement. 
 
Puis en sortant, nous ommes approchés par 4 étudiants avec qui nousdiscutons en anglais, ils nous demandent nos noms (il leurs est toujours plus facile de prononcer Stephen que Aurélien),  nos équipes de sports préférées, si nous connaissons des équipes turques. Dès que nous nous arrêtons un groupe se forment autour de nous. 


Nous réussissons à partir et tombons sur un nouveau paysage, de la forêt dense de pins et chênes et quelques collines. Le compteur indique 6,8° en roulant mais il y a moins de vent. Nous passons un village et trouvons une clairière où poser la tente, le vent est tombé mais le ciel est chargé, pas d'étoile ce soir.

lundi 21 octobre 2013

Chemins de traverse

Le 04/10/13 à Osamcik
Jour 49 - Etape 47 - 93 km

 L'endormicement d'hier soir n'a pas été tranquille en effet les chiens des voisins n'ont pas arrêté de hurler dès que nous nous sommes mis dans la tente. Cela m'a stressé car je ne voulais pas avoir d'ennui avec le voisinage, bon au bout d'un moment, je me suis endormi.
Ensuite à 5h, c'est le chant du muezzin pour le première appel à la prière puis les coqs et les pigeons qui trainaient autour du hangar.
Dans la tente, je n'ai pas eu froid par contre des que nous sommes sortis pour le petit dej, cela a été une autre affaire, il faisait 6° et pourtant le ciel était voilé.

Cependant, peu à peu du bleu arrivait et nous avons profité d'un rayon de soleil pour décoller par contre une fois en selle pas question d'enlever son coupe vent même avec l'effort que nous fournissons. Une petite paire de gant ne m'aurait pas fait de mal.

Nous avons pris de petites routes où nous avons le plus souvent croisés des tracteurs qui recoltaient le maïs ou des bergers qui menaient leur troupeau au loin. Le paysage semble sec comme dans une fin d'été. Dans les villages, de petites fermes contiennent des vaches couleur pie. Lorsque nous traversons ces villages, le plus souvent les hommes sont entrain de boire un thé en terrasse, ils portent le beret et la moustache, on se croirait en france. Ils n'ont pas le facies arabe mais plutôt européen avec un visage buriné par le soleil.
Nous sommes aussi surpris par le nombre de choucas sorte de petite corneille, il y en a parfois des rassemblements de plusieurs centaines qui s'envolent en croissassant faisant penser à des bruits d'apocalypse.

Au bord des champs, des systèmes d'irrigation suspendus en béton, permettent d'amener l'eau jusqu'au champs de maïs.
Nous profitons d'une petite haie de pin haute de 1m pour nous réchauffer et être coupés du vent du nord.
Nous rentrons dans la ville de Kirklareli au milieu des nouveaux immeubles de luxe haut standing, ils en poussent partout, on se croirait à Nantes, la ville a l'air d'être en pleine expansion.

Au centre ville, nous dejeunons d'un kebab, ça tombe bien il semble que ce soit la spécialité du pays.
Notre arrivée, nous a fait passer par une grosse nationale  que nous devions continuer à suivre, mais nous décidons que nous prendrons plutôt les petites voies quitte à se rallonger. Par contre c'est plus plaisant et nous pouvons être à 2 de front.

Arrives au petit village de Osamcik, nous tombons sur un apiculteur et lui achetons 2 pots de miel, nous lui demandons où dormir, il nous dit que dans la forêt il n'y a pas de souci. C'est ce que nous ferons en faisant attention à ne pas être suivis par quelques gamins sur leurs scooters qui nous guettaient.
La tente est posée derrière un gros buisson épineux qui est sensé nous cacher, au loin des tirs d'artillerie résonnent en effet nous sommes passés devant plusieurs camps d'entraînement de l'armée.

dimanche 20 octobre 2013

Premiers pas en Turquie

Le 02/10/13 à Lalapasa
Jour 48 - Etape 46 - 82 km

Nous dormons sous la tente en plein milieu d'une forêt aux couleurs d'automne sur une terre rouge et mouelleuse. Quelques gouttes résonnent de temps à autres mais au moment du levé, ce n'est qu'un ciel gris et du froid qui nous attend. Nous petit dejeunons de brioche que nous avons trouvé dans un buibui hier, ce n'est pas de la brioche vendéenne mais elle fera très bien l'affaire avec du miel.
Puis nous partons, même revêtu d'un coupe vent, il ne fait pas chaud entre 8° et 10°, le vent vennat du nord, nous pousse mais aussi nous glace jusqu'aux os.

Nous nous arrêtons à Topolograde pour que Stephen écrive quelques courriers avant notre départ de Bulgarie et moi je fais quelques courses pour diminuer notre nombre de Lev. İl est toujours marrant d'essayer de se faire comprendre quand notre interlocuteur ne parle pas anglais.
Ensuite direction la Turquie, le paysage est toujours celui de collines couvertes de champs labourés, ces mêmes champs comme me le fait remarquer Stephen ne sont pas clôturés, ni entourés de haies, ce qui donne une impression de grandeur. Au loin toujours visibles les montagnes de la veille, nous obliquons vers le sud pour nos 20 derniers km qui semblent interminables, pourtant le vent dans notre dos. nous fait filer. Nous retrouvons nos gros camions de fret.

Ça y est, nous savons que nous touchons au but, une impressionnante file de camions, nous prévient de notre arrivée aux abords de la frontière, ils sont en attente de transit. C'est à notre tour de doubler ces camions russes, polonais, slovaques, iraniens, roumains, turques et bulgares. Nous passons sans encombre la frontière, pas un douanier pour fouiller nos sacoches, ils préfèrent les grosses berlines allemandes et ont toujours un sourire quand nous leurs indiquons notre destination.

Il fait toujours aussi froid, ciel gris et paysage identique, seules différences nous roulons sur la bande d'arrêt d'urgence d'une 2x2 voie et pas de villages en vue.

Quand nous en voyons un, nous apercevons notre premier minaret, petite tour blanche au même emplacement central qu'une église. Puis vient le panneau Istanbul à 261km.

Nous nous arrêtons à Lalapasa, gros bled sur notre carte mais pas très grand, pour y faire du change et là cela devient compliquer. La seule banque du village change les dollars et les euros mais pas les Lev (cela doit se faire en Bulgarie), ils se mettent quand même en 4 et trouverons une solution avec une employée qui va régulièrement en Bulgarie.

Alors qu'en Bulgarie, nous avons galéré pour trouver un cyber accès, ici en moins de 5min, 2 hommes nous conduisent à la sortie du village et voilà, une dizaine d'ordi, on aurait eu du mal à trouver par nous même. Nous pourrons regarder nos mails, le gérant nous offrira le thé et l'heure de connexion. Nos premières sensations en Turquie sont très positives, les gens sont prévenants et gentils. Par contre pour dormir nous n'arrivons pas nous faire comprendre, sur notre envie de squatter un lieu couvert mais un homme finit par nous indiquer un terrain à l'abri d'un grand hangar où nous posons la tente.