jeudi 28 novembre 2013

Relations ambigues

Le 16/11/13 à El Adayma
Jour 92 - Etape 77 - 74 km

Après ces 2 jours de pause me voilà reparti sur les routes, je dis aurevoir à Ahmed qui aurait bien aimé que je reste plus longtemps. Je remonte la route, sur la rive ouest, qui va à la vallée des rois, je passe le premier barrage de police, on m'arrête mais pas d'escorte, bonne nouvelle. Je roule tranquillement, je n'ai que très peu de kilomètres à faire pour atteindre Esna. Je suis, certes parti un peu tard, 10h mais il ne fait pas si chaud quand on roule. 

Je suis toujours cette route centrale proche du Nil même s'il n'est pas en vue. La journée s'annonce bien mais dès que j'ai avancé un peu, je sens une hostilité dans le regard, ce qui se confirmera par le jet de quelques pierres par des enfants et adolescents. Cela ne m'empêche pas de faire une pause dans d'une petite bourgade, au milieu des gens. La vie se regroupe toujours à un T, pont rejoignant la route et surplombant le canal. Des marchands de légumes et fruits y posent leurs échopes, les minibus en font leur terminus et les garagistes y sont bien placés. J'y achètes à un camelot, des patates douces qui sont déjà cuites issu d'un espèce de petit four mobile et des bananes succulentes (elles sont petites et non pas le même goût que nos bananes française). Je resterai là à regarder la vie se faire sur un banc fait de palette, on m'offre le thé, j'offre des dates, là je sens la sympathie. 

Je reprends la route et ai la chance de voir 2 varrants sur les bords du canal.
Cette zone de l'égypte doit être le pôle de production de la tomate car je vois passer de nombreux pickup chargés, les tomates sont entassées dans des petites cagettes. Elles sont faites à la main par des artisans sur les bords de la route à partir de branches de palmiers, il y en a de toutes les tailles.


 
Pour mon arrivée à Esna, je me perds dans la ville et me retrouve très proche du Nil, en front de mer, cela me fait arriver dans une banlieue pauvre. Il semble qu'il y ait une fête, des gens chantent et dansent, surtout des hommes mais dès que je suis vu, c'est l'effervescence et je n'ose pas m'arrêter. Je le ferai un peu plus loin quand deux papys m'interpelleront. Nous serons vite rejoins par les enfants du quartier, qui s'essayent à l'anglais, touchent mon vélo. Ils seront disputés par l'un des vieux mais rien n'y fait, ils ne bougeront pas et un des vieux me fait comprendre qu'il vaut mieux que je partes car les gens s'agglutinent rapidement.


Il est 16h, sur les bas cotés, je scrute les champs de cannes à sucre à la recherche d'un éventuel lieu de repos pour la nuit quand je vois une ambulance garée dans un ensemble de maison avec pelouse, idéal pour poser la tente. Je m'arrête et demande à la doctoresse si je peux planter la tente dans le jolie patio à l'abri de la vue de la route. Je suis un peu désarçonné quand elle me dit que ce n'est pas possible mais que dans la ville il y a un lieu qui peut m'accueillir et l'on me conduit dans un bâtiment avec plein de vieux. 
 
Je n'arrive pas à comprendre où je suis, il y a plein de photos du même homme : est ce un asile? Une mosquée? J'arrive à comprendre avec mon petit lexique que ce personnage est juge ou policier ou député. Il viendra me saluer et me propose une pièce à moi, du thé, de l'infusion, servi par un homme en guenille qui semble être l'homme à tout faire. Azimut est dehors et on me dit qu'il est à l'abri, en effet plusieurs hommes sortent du bâtiment avec des fusils pour faire leur ronde.