jeudi 8 octobre 2015

Y'a des jours comme ça, où tout va pour le mieux

14/09/15 à Bethanie
Etape 226 - 80km 


La nuit a été enfin calme et reposante, sûrement dû au matelas d'herbe verte, et ca aide à passer une bonne journée.  Bon, le springbox qui se balade en liberté à manger un des haubans de la tente ça me laisse presque de marbre même si une envie soudaine de lui découper un morceau de viande dans la cuisse m'a traversé l'esprit.  

Du coup, à l'unique shop du village, j'acheterai une double ration de biltong, cette délicieuse viande séchée et épicée,  au gout de springbox et oryx.

Plusieurs sons de cloches disent que la route qui mène à Bethanie est équivalente à de l'asphalte, Barbie a même dit, hier, qu'elle était dure comme du ciment, nous l'espérons et faisons même regonfler nos pneus afin d'améliorer notre rendement. 

Nous voilà parti et effectivement, hier la route était de velours aujourd'hui, elle est de soie. Il faut dire qu'elle est super dur, que nous avons le vent dans le dos et que d'après les dires toujours de Barbie, nous allons chuter de 200m d'altitude sur 80km. Bon il y a toujours des mauvaises mouches qui nous tournent autour, quand il est possible de lâcher le guidon, je les chasse mais elles reviennent sans cesse, c'est à en devenir fou ou à faire des écarts dangereux. 

Cette longue descente nous voit rouler à côté d'un groupe d'autruche puis de springbox sur fond d'un début de canyon où doit se nicher une éphémère rivière.

Ce vent qui nous pousse est chargé de chaleur, il fait 40° à l'ombre quand nous repartons de notre pause, tout est plus aride et sec. Mes lèvres ne sont plus que crevasses et boursouflures malgré les tonnes de crèmes appliquées, hier il n'y avait que 15% d'humidité dans l'air, malgré cela nous passons à côté de deux petits plan d'eau, pas plus grand qu'un terrain de tennis où quelques oiseaux et canards barbotent. Bethanie se rapproche à vitesse grand V, le vélo est facile dans ces conditions là, nous faisons les 80km en 4h alors qu'hier c'était 50km en 5h.

L'arrivée à Bethanie est tout aussi irréel, une église imposante nous sert de phare puis une autre plus modeste en pierre, on se croirait en Europe et l'asphalte revient, il est sensé nous accompagner pendant 110km. La ville semble triste peut être parce que chaque blanc du coin nous a mis en garde contre le crime, sans jamais dire le mot noir mais en disant ces gens au chômage qui boivent et volent. Notre vision est biaisée et c'est dommage. Les magasins ferment à 17h, nous voilà enfermé derrière de hauts barbelés.