mardi 8 octobre 2013

Fausse route

Le 24/09/13 à Golubac
Jour 40 - Etape 38 - 100 km
 
Cette nuit a été la première du voyage où nous avons dormi entièrement tous les deux sous la tente. Le levé est toujours étrange quand la vieille je n'ai pas eu le temps de m'habituer au lieu car il faisait noir. Ce matin nous nous trouvons donc au milieu d'arbres sur un léger matelas de mousse, au fond les peupliers s'alignent les un derrière les autres en ordre.

Au moment du petit dej, nous avons le droit au passage d'un troupeau de moutons, on ne peut plus être tranquille dans les bois.

Ensuite nous remontons sur la digue et avançons toujours avec des marécages sur notre droite d'où s'envolent, quand nous passons bruyamment, des aigrettes, des canards et des hérons. Nous croyons apercevoir des castors mais ce sont peut-être simplement que des ragondins. Tout à coup, la piste est barrée par deux énormes tuyaux venus, je suppose de la sablerie adjacentes, mais pourquoi? En tout cas, ils ont dû être posés il y a longtemps car des chemins voiture et vélo, les contournent. Nous croisons de plus en plus de charrettes qui vont aux champs, il semble que ce soit plutôt des roms qui les conduisent en effet nous sommes très proche de la Roumanie. Au loin nous voyons réapparaître les montagnes, une route asphaltée, cette fois nous y emmène. Mais nous ne savons pas pourquoi, nous nous trompons de chemin (pourtant nous sommes 2 à regarder les panneaux), nous prenons vers le nord ouest et traversons 2 villages très pauvres à ce que ils laissent paraître. Nous evitons une attaque de chien et celui-ci n'était pas sympa. Au bout d'un moment, nous nous disons que nous faisons fausse route et nous choisissons de suivre un canal qui semble être indiqué sur notre carte, en plus une piste en bitume le suit. Cette piste, nous mènera jusqu'à un bâtiment clos avec des barrières qui nous coupent la route, une chance un petit chemin en terre le contourne et nous poursuivons sur une piste en terre damée. Nous continuons mais sommes interpellés par un vacher qui nous fait comprendre que pour aller à notre destination, nous devons prendre la digue haute et passer sous un pont. Nous retrouvons le chemin flèché et fait 15km au lieu d'1. Tout cela pour arriver juste à temps pour prendre un ferry qui nous fera traverser une fois le Danube.
La traversée dure 30min, toujours sur une barge poussée par un petit bateau, nous pouvons entrevoir l'entrée des fameuses gorges du Danube. Nous dejeunons rapidement à Ram qui ressemble à un petit port côtier puis nous repartons, dans les villages, les avis de décès sont placardés sur les poteaux ou sur les abris bus. Nous croisons de jolies petits tracteurs rouges, des zetor tirant leurs récoltes de maïs dans des remorques plus grosses qu'eux. 

Le passage en rive sud à aussi été l'occasion d'un changement de paysage, nous retrouvons du relief et une végétation qui alterne entre des pins et des landes. Pour finir la journée, nous avons le droit au coucher du soleil sur le château de Golubac et l'entrée effective des gorges. Nous nous posons sur une petite plage de galets, chacun sur son rondin de bois puis irons squatter le parvis d'une maison de vacances plus tard quand il fera nuit.

Journée à frayeur

Le 23/09/13 à Kovin
Jour 39 - Etape 37 - 72 km


Couché tard, levé tôt, les rideaux n'étaient pas tirés dans notre chambre de huit, il est 6h30 et je vais checker mes mails et mettre à jour le site. Stephen ayant des choses à faire, j'en profite pour aller visiter la citadelle, dont l'architecture ressemble à celle de Vauban et donne une très belle vue sur la Danube. J'ai l'occasion d'y flâner en vélo car il est possible d'y pénétrer avec.

Retour à l'hôtel où nous voulons partir avant midi mais ce ne sera pas le cas plutôt 13h quand nous quittons Belgrade, j'en profite pour récupérer un chiffon à l'hôtel pour nettoyer toute la boue qui colle au vélo. Pour sortir de la ville, nous suivons le fléchage qui est très bien fait mais qui nous fait traverser un pont 2X2 voies avec un bon trafic, cela ne durera que 700m, puis nous récupérons une piste sable/herbe/caillou qui longe des marécages avec de beaux arbres morts, des oiseaux qui ressemblent à des ibis, des cygognes, cygnes et quelques pêcheurs aussi.
Nous passons quelques villes, il est 15h et voyons les ouvriers débauchés, attendant leurs bus devant de grosses rafineries dont les tuyaux font des méandres insensés. Une haute cheminée crache une fumée jaune que je n'aurai pas envie de respirer. Est-ce cela ou les inscriptions au sol indiquant de faire attention à quelque chose, qui me font faire une erreur et "tomber" d'un trottoir de 30cm. Grosse frayeur et tout mon poids appuie sur le cintre qui descend de position. Rien n'a l'air d'être cassé pour l'instant. Nous continuons malgré tout et faisons 30km de piste avec des trous, parfois nous descendons de cette digue pour attraper des traces "damées" que font les voitures. À nouveau troupeaux de chèvres et de moutons mais aussi sales petits roquets qui veulent nous chiquer les mollets. Alors que nous demandons notre sempiternelle eau du soir, une dame edentée nous offre 2 grands verres de fanta.
Est-ce cela qui fait chuter Stephen aux abords de Kovin dans une légère montée? Je me retourne et le vois à terre, aucune séquelle mis à part à nouveau la cagette cassée.

Il est 18h30, il fait presque noir, depuis la digue nous nous effonçons dans la forêt pour poser la tente, au loin des coups de fusil ne nous rassurent pas, ils ne dureront d'ailleurs pas. Le vent se lève, nous l'entendons bruisser dans les cimes des arbres. Dès qu'un véhicule passe sur la digue, nous éteignons notre frontale, nous ne voulons pas être embêtés.