vendredi 18 octobre 2013

Montagnes bulgares

Le 30/09/13 à Goranovtsi
Jour 46 - Etape 44 - 99 km

Réveil au chaud dans la maisonnet du cimetière alors que dehors il pleut encore, la pièce comprend 2 bancs et une table en bois situés devant une fenêtre sur laquelle est posée sur le rebord, des bouteilles vides de chardonnay. Cela doit être pour fêter les disparus, en tout cas nous, on n'a pas été embêté par les voisins.

Nous profitons d'une accalmie pour partir mais c'est de courte durée et il me faut enfiler rapidement tout mon attirail de cosmonautes contre la pluie. Direction Veliko Tarnovo à 50km, le début est facile malgré la pluie. Parfois on roule mieux sous la pluie, peut-être une histoire de frottement ou d'envie de se réchauffer. Stephen qui a changé sa chaîne hier, a un problème, nous nous arrêtons 2 fois pour bricoler, le nouveau maillon coulisse mal, quelques torsions et c'est reparti. Et là débute les ascencions et le tout dans la brume, ce qui nous empêche de voir le spectacle. Associé à cela, la buée sur les lunettes, nous ne serons jamais quel goût ont les montagnes bulgares mis à part comme le yaourt frais et cotonneux. Nous arrivons à Veliko Tarnovo où nous dejeunons au chaud puis nous cherchons un cyber café que nous ne trouvons pas. Sachant que la ville est en hauteur et que dans notre recherche nous en avons descendu la moitié, du coup nous nous lançons à l'assaut de notre difficulté du jour, le col de la République à 700m. Nous avançons toujours sous la pluie, les montagnes sont entourées de brume, dommage les couleurs d'automne auraient été magnifiques.

Cela grimpe régulièrement, pas de grosses montée pour l'instant, le seul vent qui nous porte, est celui des camions qui nous klaxonnent et nous doublent. Le jour décroît vite dans les montagnes et c'est encore plus le cas quand il pleut. Nous avons décidé de dormir au chaud et de prendre une douche, du coup nous nous arrêtons dans un petit village pour demander où trouver une pension, le col se sera pour demain. Nous croisons un autochtone sur un drôle d'engin, genre camion sans carcasse et à moitié jeep. Ne parlant pas anglais, il hele une dame qui travaille dans une scierie. À 4, nous arrivons à nous expliquer sur notre besoin mais pour y répondre, il nous faut redescendre par le chemin que nous venons de faire. Rediscution puis les gens appellent le bar snack du col, labas il y aurait une solution pour nous. Pour cela nous devons demander Helena et un gars nous attendra. On se croirait dans un james bond.

Du coup, nous repartons pour les 200 derniers mètres d'altitude sur 7km d'ascencion dans une lumière faiblarde, pour pourrait presque dire la nuit. Nous poussons pour arriver au 700m du col où nous trouvons la dite Helena et son comparse. Mais pour arriver à notre refuge, il nous faut encore suivre le gars sur un chemin en pierre dans la nuit, éclairés à la frontale, sur 1,7km précise. Nous ne savons pas où nous allons, nous ne voyons rien, notre guide sent fortement l'alcool et ne parle pas un mot d'anglais. L'aventure!

Enfin de compte, il nous amène à ce qui doit être une auberge en cours de réparations, nous supposons qu'il se fait un peu d'argent comme cela car il est l'homme à tout faire. Par contre il nous parle mais on ne comprend rien, il est un éméché et je repense au film shinning en effet nous sommes perdus dans les bois, pas âme qui vive à 2km à la ronde et il pleut à torrent depuis que nous sommes arrivés. Mais la soirée se déroule bien, nous regardons un peu de folklore bulgare à la tv puis allons nous coucher dans des lits superposés au son de la tempête dehors.