Et voila, apres 6000 km et des poussieres pedales, 2 couvre-chefs egares sans permission, 2 mitaines droites sautees du bateau avant le velo, une paire de couverts disparue propre, une vis de blocage de rotule du trepied envolee, je quitte mon velo qui lui deplore a peine un rayon casse et une attache-rapide sautee, ainsi qu'Aurelien.
Je m'envole la ou mon t-shirt orange ne portera pas a sourire mais fera se bomber le torse de gentlemen au nez casse, j'abrege le trepas, l'Afrique va etre trop chaude pour pedaler aussi je me resous a y aller en avion. De toutes facons, impossible de quitter cette ile de marins et societes off-shore autrement qu'en avion, que ce soit pour Aurelien, moi ou mon velo, que j'expedie en France avec ses sacoches, je me suis achete ce matin un sac a dos.
Dans quelques heures, un nouveau premier pas : celui de prendre l'aeroplane, suivi d'un deuxieme : franchir l'equateur pour voir le monde d'en bas.
jeudi 31 octobre 2013
Comme sur un plateau
Le 13/10/13 à Mahmudiye
Jour 59 - Etape 54 - 66 km
La
nuit tombe vite et après avoir récupérés de
l'eau dans un hippodrome, nous nous poserons
dans une casse à camions, isolée sur une
bute. Nous mangerons dans un bâtiment sans toit,
un vent froid s'est remis à souffler, les
courants d'air de cette ruine ne nous
réchauffent pas. Le ciel est clair et la lune
nous permet de ne pas utiliser nos lampes.
Jour 59 - Etape 54 - 66 km
Je suis seul dans la
tente, le ciel s'éclairci ou en tout cas le
jour se lève et il me semble entendre des
sangliers près de la fontaine où nous avons été
prendre de l'eau. Du coup, je me lève pour
aller voir mais mis à part quelques traces, je
ne vois aucun
animal.
Nous profitons d'avoir
du bois et de l'eau à volonté pour prendre une
douche chaude, nous faisons bouillir 2l et les
mélangeons à de l'eau froide mais du coup nous
faisons à moitié fondre une de nos anciennes
bouteilles orangina. Mais nous passons tour à
tour sous la douche pendant que l'autre sert
de porte douche, pas évident pour moi de tenir
la bouteille
au dessus de la tête de Stephen.
Ensuite
nous partons propre pour passer la barre
symbolique de 1000m, nous irons même jusqu'à
1020m (nouveau record), ensuite nous nous
laissons glisser sur le plateau, nous sommes
entourés de montagnes, dans un décor de
western mexicain aux couleurs terre et paille.
La route est tracée à la règle, le plus droit
possible.
De proche en proche,
nous croisons plusieurs tracteurs labourant
les champs de blé suivis de leurs panaches de
poussière, parfois sur les champs se forment
de petites tornades de poussières.
Nous passons par Alpu où je
fais aiguiser mon couteau au milieu d'un
marché à moutons, nous faisons quelques
courses puis partons à la recherche d'un arbre
où nous mettre à l'ombre mais ils ne sont pas
légions.
La
pause terminée, nous récupérons une large 2x2
voies, roulant sur la bande d'arrêt d'urgence.
Nous nous y arrêtons pour acheter un melon, la
vendeuse nous en découpera un autre que nous
mangerons directement, ils ne valent pas nos
charentais mais désaltèrent. Nous ferons un
arrêt internet à Mahmudiye toujours entourés
d'enfants adicts
aux jeux en ligne.
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