vendredi 3 janvier 2014

Les accacias, c'est jolies mais lassants

19/12/13 Gedaref 
J122 - Etape 102 - 101km

Bis repetita, John me refait le coup de la panne, toujours avec son pneu avant, la répartition n'a pas tenu. J'en profite pour monter en haut de la colline, je crois que c'est l'un des plus beaux endroits où j'ai campé.

Ça y est, nous sommes partis, nous reprenons cette route rectiligne qui est bordée de chaque côté par des acacias. Selon un panneau signalétique, il semble que ce soit un projet de reforestation. Derrière s'étend une grande plaine agricole jaune, on dirait du maïs, les troupeaux de chèvres, de vaches, de buffles et de dromadaires s'y promènent, menés par des bergers. Par contre, seules les chèvres arrivent à se faufiler dans les acacias pour en manger les petites feuilles vertes.

C'est surement ce paysage qui m'endort car je passe la barre de 9000km sans m'en apercevoir.
La route est quand même un peu monotone, toute droite elle monte légèrement presque un faux plat ascendant, les villages de huttes sont cachés derrière les haies d'acacias et aucune cafétéria en vue.

Nous rejoingnons Gedaref pour un arrêt repas à 16h, fait de tamias et d'un bout de viande (à part du gras et des cartilages par grand chose) en soupe. Nous sommes jeudi et demain c'est week-end donc c'est l'effervescence au souk, du monde partout. Nous cherchons un lokanda mais la seule que nous trouvons, se situe à l'étage et pas très facile d'accès avec nos vélos. Nous préférons quitter la ville pour aller camper dans le lit d'une rivière? La terre est plus meuble que du sable, à l'inverse d'hier.

Nous posons la tente et nous douchons, la nuit est presque tombée lorsque qu'un troupeau de buffles passe à moins de 10m, cela ne sera pas le seul, nous sommes dans une zone de pâture. La scène est presque irréelle, avec un berger à la frontale et des bêtes apeurées par les mouvements que je fais pour poser la tente.

jeudi 2 janvier 2014

Les accacias, c'est beaux mais ça piquent

18/12/13 Migreh

J121 - Etape 101 - 79km




Ce qui est bien d'avoir trouvé comme partenaire un anglais, c'est que le menu du petit dej a changé, j'ai le droit à du porridge, c'est finalement pas si mauvais et surement plein d'énergie (y ajouter quand même des raisins, de la cannelle, voir de la confiture). Bon hier, nous avons eu le bonne idée de traverser les acacias donc ce matin le pneu avant de John est crevé, 3 beaux trous dans sa chambre à air, les plus vicieuses des épines ce ne sont pas celles qui font la longueur de mon doigt mais les toutes petites qui se glissent sous les pneus ou sous mes tongues. Des acacias, il y en a partout, il y en a surement plusieurs espèces car nous en voyons des rouges, des blancs, des bruns et des oranges, certains en fleur avec leur parfum typique, d'autres sans feuillage. Comme nous ne voulons pas renouveler notre erreur, nous suivons les traces de voitures qui longent une petite digue, nous marchons 2km ne voulant pas monter sur nos vélos, avant de trouver un chemin vers la route.


Sur la route, un panneau, nous indique qu'un projet d'apiculture est en cours de développement, nous y ferons un saut et repartirons avec leur notre petite bouteille de 50cl de miel.
Avec tous ces arrêts, nous n'avons pas beaucoup avancé et nous avons déjà faim, nous stoppons dans un petit village, trouvons la cantine à foul (grosses feves) et mangeons. Pendant ce temps, 2 gamins avec leurs charrettes chargées d'un bidon viennent réapprovisionner le marchand, en eau, ils doivent avoir 12 et 8 ans et charrient des bidons de 30l qu'ils déversent dans des tonneaux. Je me dis qu'à leurs âges, ils devraient être à l'école mais ils n'ont sûrement pas cette chance. Ils s'arrêteront manger à côté de nous et irons même jusqu'à nous proposer à manger, par politesse, j'accepte de retirer du pain de la bouche d'un enfant mais les obligent à manger des biscuits. D'autres garçons plus loin, jouent aux billes. Nous reconnaissons ceux qui sortent de l'école, les jeunes filles en foulard blanc et les garçons en chemises bleues. Ce village semble assez pauvres et plusieurs personnes viendront nous demander de l'argent.

Nous repartons et la route passe entre des collines de gros cailloux puis arrive dans de grandes plaines, au loin d'autres montagnes sembles flotter dans le ciel, à droite une dune volante, pourtant aucun sable à l'horizon.

Le paysage est parsemé de ces gros tas de cailloux, tombés de nul part tels des excréments d'animaux énormes. C'est prêt d'un de ces tas que nous élirons domicile, le sol est dur comme du béton, nous avons une vue superbe sur la plaine. Un hibou viendra se nicher près d'un baobab nous loin de nous, il y a de plus en plus d'animaux en général.

Une lune rousse se lèvera donnant des couleurs orangées au ciel, le vent souffle dans les arbres posés sur notre colline.

mercredi 1 janvier 2014

Juste une nilusion

17/12/13 Hufeira
J121 - Etape 100 - 81km


Ce matin, nous prenons notre temps, le nombre de kilomètres que nous avons fait hier ainsi que la physionomie de la route à venir, nous rassure sur le fait d'atteindre Metema à temps. Nous pouvons voir la lokanda se vidait rapidement, à 10ls la nuit, des hommes, puisqu'ils n'y a qu'eux, en ont fait un lieu d'habitation, un grand coffre ou le dessous du.lit faisant offiice de partie privative.

Nous déambulons dans les rues remplies de monde, avec nos vélos à la recherche de différentes choses dont un câble pour le nouveau rasoir de John (le précédent ayant rendu l'âme), il y aura un début d'attroupement autour de moi, prêt d'une vingtaine d'adultes mais je reste serein. Certains n'ont jamais vu une carte. Nous passons à la pharmacie et un jeune homme demande à John de lui acheter des préservatifs, drôle de pays où tu as des capotes en vente mais tu ne peux pas faire l'amour avant le mariage et où le préservatif ne doit pas être si bien vu.





Puis nous partons, refaisons un bout de chemin de la veille pour passer une dernière fois le Nil direction l'est, nos chemins divergent, on l'appele le Nil bleu mais c'est plutôt Nil boueux. 

Nous faisons quelques kilomètres que déjà la faim nous tiraille, nous nous jetons sur nos petits pain, bananes et confiture, tout ça sur le perron d'une maison. Au moment de partir, une jeune femme et sa mère me propose de l'eau et j'accepte. Je leur demande de les prendre en photo, elles sont très jolies dans leurs habits jaune et rouge, vous ne verrez pas la photo car elles ne préfèrent pas, le mari est absent, elles nous offriront le thé mais ce sera sur le perron de la maison et juste John et moi. Étrange quand même ce pays où tu ne peux pas faire rentrer 2 hommes dans ta propre maison mais où tu offres sans rien demander de l'eau, du thé et une cuillère (John a perdu la sienne). Par contre certaines femmes sont visibles sur les bords de la route avec une petite hache à couper du bois et porter des petits fagots sur leurs têtes. La femme ici a le droit de travailler.

Parmi ces arbres apparaissent des acacias tout rouge, nous ne savons si c'est normal ou si leur écorce a disparu. En fin de journée, après un checkpoint, nous trouvons une cafétéria où mijotent des plats appetissants (même si l'origine de la viande est incertaine), nous prendrons un take away dans un sac plastique, cela nous régalera pour le repas. Nous trouvons un emplacement en bordure d'une foret d'acacias dense, quand le silence de la route se fait nous pouvons entendre les bruits de la forêt. Nous verrons la pleine lune se levait sur les premiers contre forts du plateau éthiopien.