18/12/13 Migreh
J121 - Etape 101 - 79km
Ce qui est bien d'avoir trouvé comme partenaire un anglais, c'est que le menu du petit dej a changé, j'ai le droit à du porridge, c'est finalement pas si mauvais et surement plein d'énergie (y ajouter quand même des raisins, de la cannelle, voir de la confiture). Bon hier, nous avons eu le bonne idée de traverser les acacias donc ce matin le pneu avant de John est crevé, 3 beaux trous dans sa chambre à air, les plus vicieuses des épines ce ne sont pas celles qui font la longueur de mon doigt mais les toutes petites qui se glissent sous les pneus ou sous mes tongues. Des acacias, il y en a partout, il y en a surement plusieurs espèces car nous en voyons des rouges, des blancs, des bruns et des oranges, certains en fleur avec leur parfum typique, d'autres sans feuillage. Comme nous ne voulons pas renouveler notre erreur, nous suivons les traces de voitures qui longent une petite digue, nous marchons 2km ne voulant pas monter sur nos vélos, avant de trouver un chemin vers la route.
Sur la route, un panneau, nous indique qu'un
projet d'apiculture est en cours de développement, nous y ferons un saut et
repartirons avec leur notre petite bouteille de 50cl de miel.
Avec tous ces arrêts, nous n'avons pas
beaucoup avancé et nous avons déjà faim, nous stoppons dans un petit village,
trouvons la cantine à foul (grosses feves) et mangeons. Pendant ce temps, 2 gamins avec leurs
charrettes chargées d'un bidon viennent réapprovisionner le marchand, en eau,
ils doivent avoir 12 et 8 ans et charrient des bidons de 30l qu'ils déversent
dans des tonneaux. Je me dis qu'à leurs âges, ils devraient être à l'école mais
ils n'ont sûrement pas cette chance. Ils s'arrêteront manger à côté de nous et
irons même jusqu'à nous proposer à manger, par politesse, j'accepte de retirer du
pain de la bouche d'un enfant mais les obligent à manger des biscuits. D'autres
garçons plus loin, jouent aux billes. Nous reconnaissons ceux qui sortent de
l'école, les jeunes filles en foulard blanc et les garçons en chemises bleues.
Ce village semble assez pauvres et plusieurs personnes viendront nous demander
de l'argent.
Nous repartons et la route passe entre des collines
de gros cailloux puis arrive dans de grandes plaines, au loin d'autres
montagnes sembles flotter dans le ciel, à droite une dune volante, pourtant aucun
sable à l'horizon.
Le paysage est parsemé de ces gros tas de
cailloux, tombés de nul part tels des excréments d'animaux énormes. C'est prêt
d'un de ces tas que nous élirons domicile, le sol est dur comme du béton, nous
avons une vue superbe sur la plaine. Un hibou viendra se nicher près d'un
baobab nous loin de nous, il y a de plus en plus d'animaux en général.
Une lune rousse se lèvera donnant des couleurs
orangées au ciel, le vent souffle dans les arbres posés sur notre colline.
C'est merveilleux tous ces moments que tu nous fais vivre, cette poésie si humaine, et les couleurs qui réjouissent nos journées monotones. Je voyage à travers ton récit, mon coeur t'accompagne pour enivrer mon âme de mille parfums. Prends soin de toi mais prolonge notre rêve jusqu'à l'ivresse. Quelle délectation. Merci, merci, 100 fois merci Aurélien, Mon Baudelaire des déserts.
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