lundi 3 février 2014

Mia mia

21/12/13 Metama
J124 - Etape 104 - 87km


Hier soir, la visite de la ville avait quelque chose d'étrange, en effet la rue principale n'est pas éclairée, et si l'on ne veut pas tomber dans un trou, il vaut mieux marcher sur la route et éviter les rickshow qui eux, ont les phares allumés.

Dans l'après midi, j'avais dérogé à deux de mes règles : ne pas manger de crudités et ne pas boire d'eau. Du coup durand la nuit, il a fallu que j'arrive à trouver les toilettes heureusement la lune m'a aidé car il n'y avait aucune lumière extérieure.

Cela n'a pas été le seul inconvénient de ma nuit, j'ai eu la mauvaise idée de croire que le lit en bois+ ficelle à la taille d'un soudanais me permettrait de dormir correctement mais passer la nuit, recroquevillé m'a vite gêné et j'ai profité d'être réveillé par quelqu' un qui rentrait en plein milieu de la nuit pour poser mon matelas dans la poussière.
Au matin, je me force à boire du thé et à manger puis il nous faut bien partir. Pour m'aider, j'ai l'impression que depuis quelques jours il fait plus chaud, une brume est visible sur les collines que l'on peut voir au loin derrière les herbes jaunes.

La route est assez paisible aujourd'hui, pas de bus à grande vitesse et toujours quelques camions bleu, bedford, souvent sans portière. Dès que des enfants nous voient, nous entendons des "coaya", je crois que cela veut dire étranger. Nouveautée, quelques champs de coton font leurs apparitions. Sur chaque cotés de la route, nous avons nommé cela "cow highway", deux chemins permettent aux troupeaux de descendre des collines. À notre pause thé, 2 jeunes filles chariant des herbes jaunes sur leur charrette, nous offrirons des arachides fraîchement sorties de terre. À la reprise nous avons le droit à une montée progressive jusqu'à 750m, le paysage change à nouveau, retour des acacias rouges parallèlement les grandes herbes deviennent orange. Dans le ciel des nuages, cela fait un moment que je n'en avais plus vu.

La ville frontière de Galabat n'est qu'une rue qui se termine par un pont que tout le monde franchi allègrement. Dernier minaret, la fin du monde musulman. Un passage éclair chez les douanes et à l'immigration, ce ne sera qu'une formalité, nous y rencontrons 2 suisses qui voyagent en landrover et remontent vers le Soudan, je leurs donnerai mes cartes sim.

Nous traversons le pont, passons les douanes ethiopiennes (parfois il fait savoir que c'est des officiels!) qui fouillent nos sacoches, passons à l'immigration, photos, prise d empreintes, on se croirait à Roissy. Metema et sa longue avenue, bordée de shop, de café et night club en taule. Nous y trouvons sans diffuculté une banque pour faire du change (euros et dollars), pas de distributeurs. Déjà l'ambiance est différente, plus joyeuse, les femmes dévoilés et souriante à l'africaine.

Un homme nous emmènera dans un hôtel sympa excentré, nous avons le droit à chacun notre chambre et une bonne douche froide, il fait 41°.

Nous partons de nuit arpenter la rue pour manger de nouveaux mets, petits plats mijotés au charbon de bois avec du bon pain, impossible de savoir ce que c'est. Des enfants nous suivrons pendant 10minutes en répétant "you". Encore une fois la rue est très faiblement éclairée mais animée par les bars et night club (ici on peut boire de l'alcool). Ce soir, nous sommes à l'opposé de l'ambiance soudanaise.

Le soudan et ces habitants m'auront marqué par leur gentillesse, leur politesse et l'envie de nous aider dès qu'ils le peuvent. L'image erronée par nos médias est définitivement effacée, et c'est avec plaisir que j'y reviendrai. Le pouce levé, tamam? Mia-mia.