mercredi 4 décembre 2013

Le temple d'Horus

Le 17/11/13 à Idfu
Jour 93 - Etape 78 - 47 km

Hier soir alors que je venais de finir de préparer à manger et que les légumes mijotaient sur le rechaud, on m'a fait comprendre que l'on allait m'apporter un repas, biensur je n'en demandais pas tant et j'explique que je cuisine pour demain, ça a l'air de satisfaire tout le monde. Arrive en effet un grand plateau en métal, porté par le servant, c'est comme ça que l'on m'a traduit la fonction de cet homme. Il dépose le plateau dans "ma" pièce et le maître m'invite à y manger. Ce sera, seul que je mangerai, du foul, de la viande (elle a un drôle de goût et me reviennent les images des bouts de viande qui pendent à l'air libre mais tant pis), des olives, du fromage égyptien qui pique et du bon fromage de chez nous (3 portions de vache qui rit), le tout accompagné de pain traditionnel égyptien. C'est vraiment local et je dévore tout. Là dessus, on m'amène un café, je ne suis pas café mais je goûte, celui-ci est exquis, sucré et au goût de cardamone, je boirai la mini tasse sans la grosse dose de mare qu'il y a au fond. Le servant revient récupérer le tout et ramène 2 thés et je l'invite à en prendre un avec moi. Il essaye de parler et je distingue à peine sa voix, il a l'air timide ou effrayé, j'hésite entre les deux, dommage qu'aucune communication ne soit possible.
 
Avant de me coucher, je rentrerai Azimut dans la grande pièce où quelqu'un va dormir et moi je m'installe avec la moustiquaire sur un des canapés qui font le tour de la pièce carré où l'on m'a installé.
Au matin, un seul homme dort dans le dortoir, je mange mes légumes de la veille, je n'ai en effet pas la place de les transporter dans la gamelle et me prépare. Au moment de partir le maître m'apporte le petit déjeuner  : thé, lait+thé, 3 parts de gâteau, pour ne pas lui faire offense, je grignote tout. Pendant ce temps là, il reste arroser le devant de sa maison qui est adjacente à l'endroit où j'ai dormi. Cet endroit où à l'entrée, flotte un crocodile empaillé ou en bois. Avant de partir, je demande au servant si je peux le prendre en photo, je le trouve beau, son visage s'illumine mais dès qu'il est sur le parvis de l'immeuble, je le vois zyeuter pour voir si le maître ne le regarde pas. La scène est un peu triste.
Ensuite je pars et biensur contrôle de police, un instant je me dis, ça y est je vais y avoir droit mais un coup de téléphone dira que je peux y aller. Je suis suivi par téléphone, c'est déjà ça. À ce checkpoint, le manager de l'hôpital de El Siba Ya m'explique qu'il mène une campagne de vaccination contre dt polio, en effet 2 infirmières tiennent un petit stand qui accueille une femme et son enfant descendus d'un minibus. Sur le reste de mon parcours j'en verrai d'autre faire du porte à porte et obliger un enfant pleurant à prendre ces cachets.
Je sens que la vallée du nil se rétrécit et il m'est possible de voir les deux cotés, de plus elle semble moins cultivée, la présence du sable est visible même sur la route. Sur le côté de la route, de nombreuses écoles ont été construites, facilement reconnaissables à leurs 3 ou 4 étages et aux chahutements d'enfants, souvent il y a une école pour les filles et une pour les gars.
J'arrive à Idfu et prend le premier hôtel que je trouve, je crois que je n'ai jamais fait pire, je crois que sordide est le mot juste. Je vais dormir par terre avec les 2 3 fourmis qui se baladent, la fenêtre donne sur la rue, peu passante mais bruyante comme souvent en égypte. Y'a quand même un ventilateur qui fonctionne au plafond. J'ai choisi cet endroit car il est situé juste à côté du temple d'Horus.
Je vous faisais part dans un billet précédent de mon aversion temporaire pour les temples et bien là, je suis bluffé, le temple est grandiose, superbement conservé. Il doit bien faire 200m de long, 100m dede large et 30m de hauteur. Les hiéroglyphes ressemblent à de la broderie et certaines couleurs toujours visibles. Je ne regrette pas d'être venu surtout que je suis seul dans cette immensité, pas tous les jours que l'on a un temple perso. Je finirai la journée et soirée en me baladant dans le bourg et en me faisant dévisager.