Le 13/10/13 à Toklucak
Réveil phantasmagorique sur des dunes
de plâtre (?),
entourés de carcasses de camions éventrés
et de vieux bâtiments, le sac de couchage et le
matelas sont humides, mais dans ce semi désert,
il y a de la rosée. Pendant la nuit, j'ai pu
entrevoir, dans le ciel étoilé, ce que je pense
être la constellation du scorpion, en tout cas,
cela en avant la forme. En effet, cette nuit
malgré le froid nous avons dormi sur la bâche.
Au levé, le soleil était rouge au travers de la
brume qui entoure les montagnes, devant 2
petites collines sont chauves juste recouvertes
de quelques buissons.
Ce matin, nous avons passé les 5000km
de voyage et ni il ne pleuvait, ni il y avait de
champs de maïs.
Nous suivons
de petites routes voir des chemins à tracteurs
qui nous font passer entre des champs de blé
fauchés ou brûlés et des terres labourées,
alternant le blond et le brun. De temps en
temps, nous subissons une attaque de chiens de
berger, rien à voir avec les roquets précédents,
maintenant ce sont de gros molosses avec des
colliers à clous, en plus sur des chemins à
moitié poussiereux où le vélo fait des glissade,
cela devient un peu stressant surtout que les
attaques se font par minimum 2.
Passés cette
épreuve, nous demandons notre chemin et un gars
dans la remorque du traceur, nous donne 5l
d'eau, impossible de refuser à chaque fois les
personnes sont heureuses de leur présent.
Nous suivons
un petit canal d'irrigation, pas plus large que
2m qui traverse la plaine, en donnant un peu de
verdure à ce paysage jauni, peupliers et ajoncs
se succèdent.
De notre
côté, nous cherchons à acheter du pain, pour le
déjeuner, nous traversons plusieurs petits
villages avec des maisons en pierre ou en
torchi, d'un seul étage avec des toits en tuile,
souvent entourés d'un petit mur de pierres
écoulées. Les rues ne sont que terre battue et
poussières, nos transmissions ne sont pas belles
à voir et toujours pas de boulangerie en vue.
Dernière tentative, rien pas un magasin en vue
et des jeunes qui parlent à peine anglais mais
nous indique un market à 2km. Bingo, nous y
trouvons du pain et ferons quelques emplettes.
Tout de suite, nous sommes entourés de jeunes
garçons, les filles sont surement plus
studieuses et ne trainent pas dans les rues.
Nous attendons un peu car à la boutique, nous
avons sorti un billet de 100lt.
Une fois
prêts à partir, nous nous disons autant manger
dans le village même si nous sommes le centre
d'intérêt, nous demandons le café ou plutôt où boire un çai.
Un homme nous fait comprendre que le café est
fermé et qu'il nous faut le suivre. Nous
arrivons dans sa maison en pensant qu'il nous
offrait le thé, nous sortons notre attirait pour
manger mais biensur que nous ne l'utiliserons
pas. Nuri (le père) ainsi que Tugse, Nurgul,
Rukiye et Guler (mère, fille, tante et cousine)
nous accueillent. Nous rentrons dans la pièce
principale, déchaussés assis sur des canapés et
les femmes amènent un table garnie : beurre et
yaourt maison, fromage, olive, confiture,pain et
galette, le tout arrosé de thé à volonté.
Nous
discutons de tout et de rien, les 2 jeunes
filles assurent la traduction, l'une est future
avocate et l'autre poursuit ces études à Adana.
Nuri est déjà venu en France, ils ont même de la
famille à Boson ville. Nous restons plus de 2h,
l'ambiance est familiale et empreinte de
gentillesse. Nous repartons après quelques
photos et quelques pommes dans le panier.
Un fois sur
la route, au-delà de la plaine quelques mamelons
se dessinent, toujours dans cette lumière
feutrée, nos vélos et nos pieds sont recouverts
de poussière. Nous roulons vers le sud est en
demandant notre chemin à chaque village.
Le soleil se
couche tôt sur le plateau derrière les montagnes
et à 18h30, nous trouvons un champs labouré avec
un talus de pierre nous permettant de nous
dissimuler un peu de la route. Nous poserons la
tente dès qu'il fera plus sombre. À 20h, le
repas est terminé, nous avons cuisiné au rechaud
à essence car pas un arbre en vue malgré la
lumière de la lune, qui nous fait avoir des
ombres.