vendredi 1 novembre 2013

Invitation à manger

Le 13/10/13 à Toklucak
Jour 60 - Etape 55 - 81 km 




Réveil phantasmagorique sur des dunes de plâtre (?)entourés de carcasses de camions éventrés et de vieux bâtiments, le sac de couchage et le matelas sont humides, mais dans ce semi désert, il y a de la rosée. Pendant la nuit, j'ai pu entrevoir, dans le ciel étoilé, ce que je pense être la constellation du scorpion, en tout cas, cela en avant la forme. En effet, cette nuit malgré le froid nous avons dormi sur la bâche. Au levé, le soleil était rouge au travers de la brume qui entoure les montagnes, devant 2 petites collines sont chauves juste recouvertes de quelques buissons.

Ce matin, nous avons passé les 5000km de voyage et ni il ne pleuvait, ni il y avait de champs de maïs.
Nous suivons de petites routes voir des chemins à tracteurs qui nous font passer entre des champs de blé fauchés ou brûlés et des terres labourées, alternant le blond et le brun. De temps en temps, nous subissons une attaque de chiens de berger, rien à voir avec les roquets précédents, maintenant ce sont de gros molosses avec des colliers à clous, en plus sur des chemins à moitié poussiereux où le vélo fait des glissade, cela devient un peu stressant surtout que les attaques se font par minimum 2.


Passés cette épreuve, nous demandons notre chemin et un gars dans la remorque du traceur, nous donne 5l d'eau, impossible de refuser à chaque fois les personnes sont heureuses de leur présent.
Nous suivons un petit canal d'irrigation, pas plus large que 2m qui traverse la plaine, en donnant un peu de verdure à ce paysage jauni, peupliers et ajoncs se succèdent.
De notre côté, nous cherchons à acheter du pain, pour le déjeuner, nous traversons plusieurs petits villages avec des maisons en pierre ou en torchi, d'un seul étage avec des toits en tuile, souvent entourés d'un petit mur de pierres écoulées. Les rues ne sont que terre battue et poussières, nos transmissions ne sont pas belles à voir et toujours pas de boulangerie en vue. Dernière tentative, rien pas un magasin en vue et des jeunes qui parlent à peine anglais mais nous indique un market à 2km. Bingo, nous y trouvons du pain et ferons quelques emplettes. Tout de suite, nous sommes entourés de jeunes garçons, les filles sont surement plus studieuses et ne trainent pas dans les rues. Nous attendons un peu car à la boutique, nous avons sorti un billet de 100lt.
 
Une fois prêts à partir, nous nous disons autant manger dans le village même si nous sommes le centre d'intérêt, nous demandons le café ou plutôt où boire un çai. Un homme nous fait comprendre que le café est fermé et qu'il nous faut le suivre. Nous arrivons dans sa maison en pensant qu'il nous offrait le thé, nous sortons notre attirait pour manger mais biensur que nous ne l'utiliserons pas. Nuri (le père) ainsi que Tugse, Nurgul, Rukiye et Guler (mère, fille, tante et cousine) nous accueillent. Nous rentrons dans la pièce principale, déchaussés assis sur des canapés et les femmes amènent un table garnie : beurre et yaourt maison, fromage, olive, confiture,pain et galette, le tout arrosé de thé à volonté.
Nous discutons de tout et de rien, les 2 jeunes filles assurent la traduction, l'une est future avocate et l'autre poursuit ces études à Adana. Nuri est déjà venu en France, ils ont même de la famille à Boson ville. Nous restons plus de 2h, l'ambiance est familiale et empreinte de gentillesse. Nous repartons après quelques photos et quelques pommes dans le panier.

 
Un fois sur la route, au-delà de la plaine quelques mamelons se dessinent, toujours dans cette lumière feutrée, nos vélos et nos pieds sont recouverts de poussière. Nous roulons vers le sud est en demandant notre chemin à chaque village.









Le soleil se couche tôt sur le plateau derrière les montagnes et à 18h30, nous trouvons un champs labouré avec un talus de pierre nous permettant de nous dissimuler un peu de la route. Nous poserons la tente dès qu'il fera plus sombre. À 20h, le repas est terminé, nous avons cuisiné au rechaud à essence car pas un arbre en vue malgré la lumière de la lune, qui nous fait avoir des ombres.

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