lundi 17 février 2014

እንኳን ለ እንቁጣጣሽ አደረሰህ/ሽ

01/01/14  à Debré Markos 
Jour 138 - Etape 112 - 86km

 Ça y est,  nous sommes le 1er janvier, presque 5 mois depuis le départ est toujours cette même envie d'aller plus loin voir ce qu'il y a. Comme nous sommes bien descendus la veille, il va nous falloir remonter et c'est visible, nous avons devant nous, une muraille qui se dresse. Montagnes toujours voilées par une légère brume mais parmi laquelle nous pouvond distinguer 2 étages,  2 paliers à franchir.

Pour l'instant, nous sommes encore à 1800m,  sur le bord de la route sont empilés différents gros sacs blancs indiquant souvent qu'il y a du charbon à vendre,  mais aussi du tournesol,  du maïs ou des piments rouges. Devant étendus sur de grandes nattes du grain sèche au soleil.

Sur les faces des montagnes se dessinent un patchwork de couleurs,  jaunes à poids avec les foins avec mottes,  vert pour les céréales et brun pour la terre labourée. Quelques gros acacias et des palmiers poussent au creux d'une petite rivière.
Nous atteignons le premier palier, les eucalyptus font leurs réapparition et sur les bords des routes, des vendeuses d'alcool,  les bouteilles de liquides bruns ou transparents posés à même le sol. Je dissuade John d'en acheter, on entend t'en de choses sur l'alcool frelaté et puis vu les prix ici autant être sûr de sa provenance.

Tout n'est pas toujours tout rose, parfois un drôle de sentiment m'envahit comme par exemple nous croisons une femme qui boîte portant une charge énorme sur le dos, accompagnée d'un enfant qui traîne 2 bidons plus gros que lui. La misère est omniprésente,  les enfants portent des vêtements avec des gros énormes,  la nuit certains d'entre eux brûlent des journaux pour se réchauffer et vont sûrement dormir dehors. Le travail des enfants est omniprésent que ce soit pour garder du bétail. Si tu n'es pas plus grand qu'une chèvre tu es gardien de chèvre,  si tu n'es pas plud grand qu'une vache tu es gardien de vache. Ou sinon ils sont vendeurs de biscuits ou mouchoirs la nuit, sans parler des travaux des champs. Ce sentiment est un mélange de gêne, d'impuissance et d'envie d'aider.

Bon, par contre de temps en temps quand un des gamins coure à tes côtés pendant 1 km en nous harcelant et qu'un autre prend le relais pour faire la même chose, que malgré nos invectives, ils continuent, tu as parfois envie de leurs crier dessus.

Nous voilà à 2500m,  les bords des routes sont couleur sang, terre grasse. La vue sur la vallée et sur les montagnes au loin sont magnifiques.  Nous arrivons sur un vaste plateau où courent quelques ruisseaux,  des troupeaux partout mangent une herbe rase et jaune.  Nous serons doublés par plusieurs minibus avec des chèvres et des moutons attachés sur le toit les pattes en l'air à beler, drôle de klaxon. Parfois ce sont des batteries de coqs, les plumes au vent. Dans une de nos villes étape, j'irai me promener dans un petit marché et je découvre enfin où vont toutes ces femmes avec leurs gros sacs sur le dos.  Chacune est assise avec sa maigre récolte devant soit,  agglutinées les unes aux autres, des grains de forment et de couleurs différents,  parfois des oeufs ou des épices. Je me faufile et suis observé par des centaines d'yeux.


Nous arrivons à Debré markos, ville au nom de capitaine sud américain pour passer la nuit, ce sera notre repas de réveillon car nous trouvons un bon restaurant.