mardi 4 février 2014

You you

22/12/13 nagade baher
J125 - Etape 105- 91km

 
Nous pensons que l'hôtel où  nous avons dormi, est un hôtel de passe puisque ce matin, les couples se défont à la sortie de la chambre mais cela ne m'a pas gêné plus que ça, de plus je crois que la prostitution est légale en éthiopie. La chambre était propre avec moustiquaire et les tenanciers polies et souriants. Ce matin l'un d'eux me demande une clef de 8 dans mes outils car la pompe qui monte l'eau dans le réservoir depuis des tonneaux, ne fonctionne plus. En voyant, le gars transporter ces bidons jaunes depuis sa charrette à âne vers des tonneaux puis de monter des sauts avec une corde à la force de ces bras pour remplir ce réservoir que je me rends compte qu'il est facile pour nous de tourner le robinet et d'avoir de l'eau, potable en plus. Ici c'est un travail à part entière et une dépense d'énergie et de temps énormes.

Comme à chaque entrée dans un nouveau pays, tout m'éblouis. Ici la vie se déroule sur la route, de nombreuses personnes marchent souvent avec une canne en bois ou un bâton sur les épaules ou protégés par un parapluie. Les troupeaux ne sont plus sur les cotés de la route mais au milieu de la chaussée et nous les traversons à grands coup de sonnette.

Le paysage est plus vert, d'immenses arbres sont présents, entourés de hautes herbes et abritent de nombreux oiseaux dont certains avec de long bec rouge et d'autres tout bleu. Après le silence du désert soudanais, le bruit de la circulation égyptienne, c'est un vrai régal d'entendre piailler. Les maisons sont maintenant en rondin de bois pour les murs et des branchages pour le toit. Malgré toute cette nature, l'être humain est très présent et nous le savons car à chaque fois que nous sommes vus, on nous crie "you". L'arrivée dans un village ressemble à un film de zombie, dès qu'un enfant nous voit, il crie you et se lance en courant vers la route, s'en suit un écho dans le village et de plus en plus d'enfants sortent de partout courant autour de nos vélos sans méchanceté. Aujourd'hui ça nous fait rire, on verra dans un mois.

Nous nous arrêtons boire une boisson fraîche et pleins d'enfants nous suivent, certaines jeunes filles en robe ont le crâne rasé ou la crête. Ils se rapprochent de nos vélos mais dès que nous nous levons, c'est le mouvement de panique, nous leurs faisons peur surtout moi avec ma barbe. 

Nous atteindrons les 1000m d'altitude sous les 40°C mais la route est agréable sans trop de circulation. Avant la nuit, nous nous arrêtons dans une petite ville, il y a quand même un petit hôtel, sûrement du même type qu'hier. La musique ethiopienne et le reggae jouent à fond, une odeur d'encens parvient régulièrement quand ma chambre.
Ce midi et ce soir nous avons mangé ethiopien pour 50bir (2€) pour 2, de grandes galettes (injera)  avec soit de la viande soit de petits meze, un vrai régal.