dimanche 16 mars 2014

Nature sauvage

22/02/14 à Katesh
Jour 189 - étape 152 - 83km


Enfin un peu de ciel bleu au matin, cela reste éparse mais il n'y a pas de gouttes. Je pars à la recherche de mes chapati du matin et les trouve à la station de bus, point névralgique de tout petit village. Le cuisto les prépare devant moi sur son réchaud à charbon. 

Je bifurque vers l'ouest et laisse derrière moi le mont kwahara et commence une ascension de plus de 900m d'altitude, à travers les nuages qui me fait arriver dans les plaines mangati. Ce ne sont que des étendues de champs de maïs.

Je m'arrête pour vérifier mon pneu arrière, celui ci a un drôle de comportement, comme s'il avait une hernie, à y regarder de plus près, il semble se déchirer au niveau de la jante. Je dégonfle, réajuste et regonfle mais cela ne change pas fondamentalement. 

Devant moi, réapparaît cette fameuse muraille, et sur la carte je constate que c'est le prolongement de celle d'hier, qui se nomme l'escarpement "malbadow", c'est un vrai mur de falaises qui accroche les nuages.
Je roule à ces pieds avec comme point de mire, un nouveau sommet, le mont hanang qui du haut de ces 3417m, est une des dernières grosses montagnes avant l'Afrique du Sud. C'est un volcan dormant dont je pourrais voir le sommet car le vent à decider d'y chasser les nuages.
Ça y est cela recommence, les enfants demandent de l'argent sur mon passage, rien à voir avec l'éthiopie mais c'est désagréable. Désagréable aussi, le fait que l'on m'interpelle en disant muzungu (peau blanche en swahili).

La route se fait moins chargée, les 2 jours précédents j'ai croisé un nombre incalculable de grosses voitures, type 4x4, spécialement conçues pour les safari, avec deux roues de secours plaquées à l'arrière et pleins de blancs à l'intérieur. Erik m'a dit que pour la première fois, l'année dernière, il y avait eu plus de touristes en Tanzanie qu'au Kenya. 

Je fais le tour du mont, m'arrête dans un petit village pour y acheter tomates et oignons en vue de me faire à manger. Avec le retour du beau temps, j'ai décidé de faire du camping sauvage. Une dernière ascension m'éloigne du mont Hanang, c'est derrière cette butte que je veux m'arrêter mais je serai stopper avant par mon pneu arrière qui crève. Petit chemin où je me réfugie pour réparer et le lieu est idéal pour camper.
Je répare, 1 bout d'1cm de ferraille, monte la tente et prépare à manger. Quelques personnes passeront, me verront mais sans m'importuner.

Il fait nuit quand je mange, passe alors une torche suivie de quelques personnes, j'éteins ma frontale et constate que l'on me cherche. Je suis vite repéré par le père Daniel et 4 de ces aides.
Il a ouïe dire qu'un blanc campé dans son "bush" et il n'est pas rassuré. Pendant 15 minutes, il m'explique que le lieu est une forêt laissée en l'état qu'il y a léopard et hyène mais surtout que la tribu mangati est très dangereuse et serait venue le tuer, "kill" dans le texte. 

Bon je vais pas faire le téméraire, cela fait 51ans qu'il vit ici même si j'ai l'impression qu'il enjolive un peu les choses, je finis mes pâtes et remballe tout dans le noir. Le père Daniel m'offre, bien sûr, l'hospitalité dans la mission qui est juste à 500m, protégée par enceinte et chiens.
La pièce où l'on m'installe est bien décorée, je resterai à discuter avec le père Daniel avant de me coucher sur le canapé.

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