vendredi 16 octobre 2015

La vie en jaune

22/09/15 à Spingbok
Etape 233 - 90 km



Comme le repas de la veille, nous prenons le peit dej' sous le haut vent de la tente afin de prolonger le moment douillet de la chaleur intérieur en effet à l'extérieur, il fait moins de 6° et même les premiers rayons de soleil ont du mal à réchauffer l'atmosphère, surtout que le vent de l'Est à balayer les nuages.

Nous commençons à rouler avec nos polaires, nous récupérons la N7, qui n'était qu'à 100m, nous nous plaçons sur la speudo bande d'arrêt d'urgence à gauche de la ligne jaune qui file au loin devant nous. La route est rectiligne mais faite de descente et de monter. La végétation se modifie, des bosquets de fleurs roses apparaissent ainsi que de grosses marguerites, des fleurs presque fluo, des plantes grasses et d'autres qui ressemblent à des salicornes violettes. Puis à l'approche de la ville de Steinkopf, alors que nous descendons à vive allure, surgissent des fleurs d'un orange éclatant. Toutes ces couleurs sont comme de petites taches sur une palette rocailleuse. Le printemps s'annonce.

A Steinkopf, alors que nous faisons quelques courses, nous croisons Mani dans sa boutique, celui-ci c'était arreté hier avec son camion, alors que nous prenions un thé sur le bord de la route, pour savoir si nous ne manquions de rien. C'est un expatrié portugais, fier de dire qu'il vient de Madère, il veut absolument nous offrir un repas et le thé, cela tombe bien il est 10h15 et déjà une petite faim avec ces 30km engloutis.

Nous repartons plein d'énergie founie par les frites (dopant bien connu des cyclistes belges) et russian saucisse et continuons à jouer aux montagnes russes, l'asphalte est bonne, et le vent de coté pas trop génant. Ainsi nous avalons les kilométres. Par deux fois, nous sommes stoppés par des travaux sur la voie, des femmes ouvrières (on aurait pu dire chevilles) agitent de grands drapeux rouges pour nous indiquer qu'il va falloir ralentir. Dans une descente, nous laissons passer les véhicules qui s'accumulent derrière nous et regardons les ouvriers étendre du ciment sur la chaussée opposée. Quand nous montons, nous passons sur la voie en construction partiellement réalisée, pour ne pas nous retrouver nez à nez avec des véhicules.

Springbok n'est plus très loin, enfin une grande ville, nous faisons à nouveau des courses en grande quantité, puis achat d'un carte SIM. Nous appelons Natty rencontré à Ai-Ais, il nous proposait de dormir chez lui mais, manque de pot, il n'a pas pu revenir du Cap, dommage nous aurions bien aimé continuer à parler de l'Afrique du Sud avec lui.

Nous fouillons dans le lonely planet pour trouver un endroit agréable pour dormir avec eau, électricité et lit. Sur la table de chevet, trone le nouveau testament et deux lits séparés, bien sur.

Nous repartons vers le "centre" ville et alors que nous regardons un match de rugby sur l'écran géant, seuls assis sur un tronc d'arbre, arrivent deux sud africains en vacances dont le camping car est tombé en panne. Ils errent là en attendant un bus, nous papotons 2 heures dans le noir, seulement éclairés par l'écran, assis sur ce bout d'arbre. Nous mangeons, buvons et contons nos périples respectifs, ils ont le double de notre age mais une joie de vivre communicative.

Le lonely planet parlait de springbok comme d'une ville austère mais pour nous elle symbolisera une journée fleuri de rencontres inattendues.